Monsieur le sénateur, monsieur le vice-président du conseil régional représentant le président du conseil régional, monsieur le président du conseil départemental, monsieur le président de la métropole, monsieur le maire, monsieur le président directeur général de Schneider, mesdames et messieurs les présidents, mesdames et messieurs les directeurs, chers collègues, chers étudiants, chers amis, c'est avec, vraiment, un très grand plaisir que je participe aujourd'hui avec vous à l'inauguration du Technopole de Schneider Electric ici, à Grenoble.
Cela a été rappelé par le président-directeur général : transition énergétique, transition numérique.
De fait, à l'image du monde comme de l'Europe, la France connaît de très profonds changements de ces filières industrielles mais aussi de ses modes de consommation d'énergie, individuels ou collectifs. Au croisement de ces deux transitions, le domaine de la gestion de l'énergie est devenu un enjeu majeur. Et Grenoble est particulièrement en pointe sur ces sujets en termes d'industrie, en termes de recherche, en termes de technologie.
L'enjeu est complexe et y répondre nécessite à la fois des réponses concrètes, adaptées à chaque territoire, et une anticipation plus globale des marchés d'avenir au plan mondial alors que le numérique fait tomber les cloisons, entre industrie et services. Il s'agit donc effectivement d'innover. Innover en repensant les industries, en transformant les villes, en enrichissant la vie de leurs habitants, étaler le cœur de métier de Schneider Electric, spécialiste mondial de la gestion de l'énergie et des automatismes.
Avec ce nouveau bâtiment, vous vous dotez d'un outil adapté pour répondre à l'ensemble des besoins d'innovation au cœur de l'écosystème grenoblois. Un écosystème tout à fait remarquable, et vous avez été nombreux à le souligner.
Du projet à la réalité ! Découvrez Technopole, notre nouveau site exemplaire à Grenoble #EcoStruxure #GreenOValley pic.twitter.com/2vlAASm5yc
— Schneider Electric (@SchneiderElecFR) 11 juillet 2017
Face aux enjeux de transformation des systèmes énergétiques, il n'y a pas d'autre option que d'innover sans cesse.
Les systèmes énergétiques se transforment, partout dans le monde, avec une explosion du nombre de producteurs d'énergie, raccordés à des réseaux de tailles et de maillages extrêmement variables, et les problématiques induites sont complètement nouvelles.
L'électricité étant évidemment le vecteur-clé de cette transformation. Au-delà des questions climatiques, au-delà des ressources limitées en énergies fossiles, notre époque voit converger les technologies des systèmes électriques et les technologies de l'information et de la communication. L'ensemble des éléments qui participent à nos systèmes - composants, équipements, logiciels et moyens de communication - doivent désormais intégrer des systèmes qui eux-mêmes répondent à des stratégies de gestion complexe. C'est cette transdisciplinarité que vous avez su développer en l'associant autour d'un défi, celui de la gestion de l'énergie, l'ensemble des compétences dans un très grand nombre de disciplines.
Rendre nos systèmes électriques et, plus généralement, nos systèmes énergétiques plus intelligents à toutes les échelles, c'est vraiment le cœur des métiers de l'entreprise Schneider Electric et c'est aussi l'enjeu des investissements et des développements de votre projet à Grenoble. Vous le savez, pour innover, il faut aussi être en capacité d'investir et je trouve absolument remarquable que, leader mondial, avec un positionnement stratégique sur l'ensemble de la chaîne des valeurs, de la gestion des systèmes énergétiques, vous ayez été en capacité, pour continuer à vous développer au niveau mondial, d'investir entre 4 et 5 % de votre chiffre d'affaires dans la recherche et le développement.
Avec votre projet, au-delà de son implantation, cela a été rappelé aussi, sur un site qui est très lié à l'histoire de l'entreprise mais aussi à l'histoire de la ville, - nous sommes sur le site historique de Merlin Gerin - vous misez sur la France, vous misez sur l'excellence de la recherche fondamentale qui s'y fait, sur l'excellence de la recherche technologique, la qualité de la formation et le cadre favorable au développement des activités de recherche avec le dispositif de crédit impôt recherche qui lui donne et lui gardera un avantage concurrentiel.
Votre projet de GreenOValley est, de mon point de vue, emblématique à plusieurs titres.
D'une part, les bâtiments construits sont la vitrine du savoir-faire de Schneider dans le domaine de la performance énergétique et ils sont à l'image de ce que vous souhaitez : ouverts sur le monde, ils permettent l'échange et la collaboration. Et puis, vous savez tirer parti de façon remarquable de l'ensemble de votre écosystème, des start-up, des universités, des écoles, des organismes de recherche qui, tous, rayonnent au sein du site grenoblois. Mais vous avez aussi su inscrire votre projet dans le cadre du plan climat de Grenoble puisque, comme ça a été rappelé, il permettra jusqu'à 40 % de baisse de consommation d'énergie. Une baisse aussi de 40 % d'émissions de CO2 grâce au regroupement des équipes, à la construction de bâtiments performants, à l'utilisation des modes de transport. Vous avez donc su associer à la recherche et à la formation le troisième acteur essentiel des écosystèmes territoriaux, les collectivités.
Vous le savez, Nicolas Hulot vient de présenter l'ambitieux plan climat du gouvernement et la lutte contre le changement climatique est l'une des priorités du président de la République. L'effort sur le bâtiment et le bâtiment intelligent est majeur au sein de ce plan, et votre initiative vient très à propos. Enfin, et je vais m'y attarder quelques instants, cela a été dit aussi, ce n'est pas par hasard que tout ceci a lieu à Grenoble, car votre projet est construit autour de la synergie recherche-université-industrie et avec les grands acteurs publics et privés présents localement. Et cette forme d'interdisciplinarité, elle est inscrite dans les gènes des Grenoblois depuis la rencontre des trois Louis ! Paul-Louis Merlin, ingénieur, industriel, cofondateur de Merlin Gerin, aujourd'hui au cœur de Schneider Electric, Louis Néel, enseignant-chercheur, pionnier de la physique grenobloise, prix Nobel de physique en 1970, et Louis Weil, physicien spécialisé dans les basses températures. Tous trois n'ont eu de cesse que de rapprocher le monde des sciences et le monde de l'industrie. Universités, écoles, organismes nationaux, industrie, excellence, application, tout est réuni ici. Et je ne crois pas m'avancer beaucoup en disant que ces pères fondateurs visionnaires, s'ils pouvaient voir ce qui se passe à Grenoble aujourd'hui, diraient à la fois leur approbation pour la remarquable dynamique de cet état d'esprit si particulier, leur enthousiasme pour les avancées scientifiques et les prouesses technologiques mais aussi, sûrement, leur incompréhension quant aux barrières que le système français de recherche et d'enseignement supérieur subit et, quelquefois, construit lui-même avec le monde de l'entreprise.
Permettez-moi donc de vous dire que ce sera bien le sens de la politique que j'entends mener que de faire tomber les barrières partout où c'est possible,
en utilisant tous les moyens, avec l'idée forte que recherche fondamentale et recherche technologique, loin de s'opposer, se nourrissent l'une de l'autre, que recherche publique et recherche privée peuvent mieux développer ensemble la vraie recherche partenariale nécessaire aujourd'hui, que formation et enseignement sont intimement liés et que tous deux sont les éléments-clés des écosystèmes d'innovation qu'il nous faut développer autour de l'ensemble des grandes universités de recherche de notre territoire, en complétant chacun de ces écosystèmes, lorsque nécessaire, de manière à ce qu'ils deviennent aussi complets que celui qui existe aujourd'hui à Grenoble.
L'Université Grenoble-Alpes est aujourd'hui reconnue par le label Initiative d'excellence et je note au passage qu'UGA est l'établissement français présent aujourd'hui dans le plus de classements thématiques de Shanghai. J'ai proposé dans la loi d'habilitation une possibilité pour les sites de proposer et d'expérimenter pendant 15 ans un cadre juridique qui facilite la mise en œuvre des rapprochements lancés entre les acteurs de l'enseignement supérieur, de la recherche, et leur écosystème sur chaque site. Je suis sûre que vous saurez vous emparer de cette opportunité. Le travail avec les organismes de recherche est fluide. Eux-mêmes sont visibles mondialement dans les classements internationaux. La contribution de leurs entités grenobloises contribue significativement à cette visibilité. C'est avec cet écosystème de recherche et d'enseignement supérieur performants et organisés que Schneider Electric a pu nouer de nombreuses collaborations.
Avec le Grenoble INP, avec l'institut Carnot Énergies du futur, avec l'IRT Nanoélectronique, au sein duquel vous avez su trouver, avec le CEA et d'autres acteurs industriels comme STMicroelectronics, les conditions pour développer une activité de recherche stratégique autour des objets connectés au sein de l'habitation. C'est l'occasion pour moi de vous dire que ces outils de recherche partenariale, et je n'en ai cité que quelques-uns, ont, de mon point de vue, vocation à être soutenus chaque fois qu'ils sont utilisés en parfaite synergie avec les acteurs locaux. Je sais aussi, et j'ai pu constater, que Schneider Electric est aussi très engagée dans le développement des formations pour les nouveaux métiers, et notamment, en tant que fondateur du Grenoble Énergie Campus, labélisé Campus des métiers et des formations par l'académie de Grenoble en 2013, mais aussi en forte interaction avec les pôles de compétitivité ou encore avec le centre de ressources en génie industriel qui va se développer autour des réseaux intelligents. Sachez qu'il est extrêmement important que des entreprises comme Schneider Electric soient en capacité de porter l'excellence qui accompagne l'apprentissage. Trop souvent, dans notre pays, l'apprentissage est associé à une professionnalisation courte. Il est très important que nous sachions mettre en valeur l'ensemble des compétences qui sont acquises, quels que soient les niveaux de formation, par les apprentis auprès des entreprises qui contribuent à leur formation.
A Grenoble, je discute avec les étudiants en doctorat et en alternance de @SchneiderElecFR pic.twitter.com/tbqq7TaSIV
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 12 juillet 2017
Ainsi, les atouts de Grenoble sont aujourd'hui tout à fait exceptionnels.
Grâce aux acteurs de la recherche, de la formation, de l'industrie, mais aussi, et je tiens à le souligner, grâce à l'implication constante et visionnaire des collectivités territoriales de ce site. Là encore, j'en suis convaincue, sans un accompagnement sans faille, sans un alignement construit dans le temps de l'ensemble des politiques publiques autour de projets de cette ampleur, les chances de réussite sont faibles. Et je tiens saluer l'ensemble des acteurs passés et présents pour leur action. Mais, comme cela a été rappelé, un écosystème n'est efficace que s'il est à l'équilibre. C'est donc toujours avec cette notion d'équilibre et dans le temps qu'il nous faut, l'ensemble des acteurs publics et privés, construire l'avenir de notre pays en nous positionnant sur ce marché mondial.
Pour terminer,
je voudrais vraiment vous redire mon plaisir de voir ce que Schneider Electric, sous votre impulsion, monsieur le président-directeur général, cher Jean-Pascal Tricoire, a été capable de construire, avec vos équipes, avec les acteurs de la formation, de l'enseignement supérieur, de la recherche, et je souhaite vraiment vous engager tous à amplifier encore ces collaborations pour relever les immenses défis des transitions majeures qui sont à l'oeuvre au niveau mondial. Votre nouveau bâtiment technopole et, au-delà, l'ensemble du projet GreenOValley, en seront, j'en suis sûre, un élément facilitateur.
Je vous remercie.