La Nuit vous appartient
Déambuler le long de parcours souvent pensés pour susciter la curiosité et provoquer l'étonnement constitue le coeur de l'expérience que tout un chacun peut vivre lors de cette nuit particulière.
Passer devant une animation étonnante, avant de s'arrêter pour écouter une mini-conférence puis reprendre son chemin jusqu'à engager la conversation avec des chercheurs... Tout au long de la nuit, le visiteur est invité à s'immerger dans l'univers de la recherche. Sans complexes.
La Nuit Européenne des Chercheur.e.s est un événement initié il y a 12 ans par la Commission européenne.
Objectif : rapprocher le chercheur du citoyen
Jérémy Quérénet, coordinateur de la Nuit à Besançon, revient sur la philosophie qui a défini l'événement.
Il y avait une envie de montrer que les chercheurs étaient accessibles. Le premier thème était d'ailleurs "Les chercheurs sont parmi nous". Certaines villes avaient pris le parti de montrer que les chercheurs faisaient autre chose que des sciences. Il y avait des cabarets, avec des chercheurs qui jouaient de la musique. Il s'agit simplement d'un exemple, mais il y avait une volonté de présenter les chercheurs avant la recherche. L'initiative pouvait être résumée ainsi : explorons et parlons du métier de chercheur, de la démarche, et moins des résultats.
À chaque édition son thème. 2017 est placée sous le signe de l'imPOSSIBLE.
Comment les « imPOSSIBLES d’hier » ont-ils été finalement surmontés ? Un « progrès » devenu scientifiquement possible est-il éthiquement acceptable ? ImPOSSIBLE pour quelles raisons ? Guérir le cancer, vivre sur une autre planète, c’est imPOSSIBLE jusqu’à quand ?
Voici les questions qui animeront cette année les échanges et qui sont au coeur de la programmation.
Jérémy Quérénet explique ce choix thématique
Nous souhaitons montrer la diversité de la recherche, ce qui exclut le choix d'un thème disciplinaire. Surtout, nous nous attachons toujours à définir un thème qui souligne la démarche scientifique, plus que sa finalité. Le thème de cette année, imPOSSIBLE, illustre bien cette approche, qui va créer le dialogue entre les chercheurs et le public, qui questionne l'objet d'une recherche. Le thème est d'ailleurs largement contenu dans son point d'interrogation.
Un questionnement qui en soulève un autre, plus éthique.
C'est un thème avec lequel nous pouvons introduire des nuances. "Impossible ou souhaitable ?", "possible mais pas souhaitable" sont des questions que nous posons au public. L'une des animations demande au public, à partir d'un sujet de recherche, de se positionner sur un tableau d'opposition "possible / impossible". Une fois le choix de tous arrêté, les oppositions sont modifiées ; il faut désormais choisir entre "souhaitable / pas souhaitable". La nouvelle question ainsi posée est la suivante : souhaitez-vous à présent déplacer vos arguments d'une colonne à l'autre ? Ces débats sous forme de jeux créent le dialogue.
Des espaces de dialogue originaux
Les visiteurs et les chercheurs auront l'occasion de dialoguer autour de cette thématique grâce à des temps et des espaces de médiation originaux, comme les "rencontres dans le noir".
Dans certains lieux, on ne voit pas le chercheur, ni à l'entrée ni à la sortie. Dans d'autres, on finit par se dévoiler et se rencontrer. Dans les deux cas, et c'est encore une fois un classique, cela permet au public de se concentrer sur la parole du chercheur. Il faut aussi l'admettre : plus simplement, cela amuse le public.
© Cap Sciences - Chevillot
Une soirée "confortable"
Concilier apprentissage et divertissement dans ce type d'événement peut aujourd'hui constituer un truisme.
Mais plus qu'une soirée "curieuse", il s'agit avant tout d'une soirée "confortable".
Ce qui est "intelligent" n'est pas opposé à ce qui est "divertissant" ; c'est un grand classique de ce type d'événements, mais nous mettons un point d'honneur, dans chaque ville participante, à ce que le public se sente à l'aise. Des transats, des polaires à disposition s'il fait froid, des espaces pour boire un café - ce sont des aménagements simples mais qui permettent aux visiteurs de se sentir un peu comme chez eux.
© Aix Marseille Université - Jérôme Borghino
Plus ou moins développée dans chaque ville, la scénographie des lieux joue également un rôle essentiel.
Ce n'était pas une évidence au début, mais soigner la scénographie constitue désormais un élément important dans l'organisation de l'événement. Nous travaillons autant que possible "à la carte" avec les chercheurs, nous les accompagnons dans l'installation de leur espace, soit pour récréer leur environnement de travail, soit pour illustrer la thématique de recherche par un élément de décor qui va attirer le regard. Je me souviens d'une année où à Besançon, nous avions fabriqué une allumette, qui devait mesurer 8 mètres de haut, pour un stand qui accueillait des chercheurs travaillant sur des micro robots. L'allumette géante, posée devant leur stand, donnait au public l'échelle de la maquette présentée par les chercheurs.
Organisation de la Nuit Européenne des Chercheur.e.s
Impulsée par la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon 2020, La Nuit Européenne des Chercheur.e.s est organisée en France par un consortium piloté par l’Université de Bourgogne-Franche Comté et composé des organisateurs suivants :
Terre des Sciences (Angers), Université de Franche-Comté (Besançon), Cap Sciences (Bordeaux), Océanopolis (Brest), Université de Bourgogne (Dijon), Espace des Sciences Pierre Gilles de Gennes (Paris), Université du Maine (Le Mans), Fondation Partenariale de l’Université de Limoges (Limoges), Université de Lyon (Lyon), Aix-Marseille Université (Marseille), Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées (Toulouse-Albi).
L'événement est soutenu par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.