Décerné chaque année depuis 1983, ce prix franco-allemand récompense d'éminents scientifiques en activité en Allemagne qui, d'une part, ont contribué par l'excellence de leurs travaux et la qualité de leur engagement au renforcement de la coopération scientifique franco-allemande et, d'autre part, sont porteurs de perspectives prometteuses pour l'avenir de cette coopération. Pour la partie française, deux prix d'un montant de 60 000 euros chacun sont remis aux lauréats. Une cérémonie sera organisée par l’Académie des sciences, au cours du premier semestre 2018, avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Pour la partie allemande, la Fondation Alexander von Humboldt décerne chaque année jusqu’à cent prix scientifiques, également dotés d'un montant de 60 000 euros chacun, à des scientifiques internationaux, dans toutes les disciplines, dont les travaux ou les découvertes infléchissent significativement et durablement leur domaine et sont porteurs de résultats particulièrement prometteurs.
La ministre félicite les deux lauréats "dont le parcours illustre l’excellence de la coopération scientifique franco-allemande. Les travaux mis à l’honneur cette année sont très prometteurs et reposent sur une dimension partenariale forte entre nos deux pays" et ajoute "nous nous emploierons à promouvoir notre coopération bilatérale avec l’Allemagne dans tous les domaines. Le couple franco-allemand est plus que jamais un pilier de l’intégration européenne sur tous les plans, et particulièrement sur le plan scientifique".
Susanne RAU, Professeure des universités, vice-présidente recherche de l’Université d’Erfurt
Mme Rau est historienne. Après avoir soutenu une thèse à Hambourg, en 2001, sur l’historiographie et la culture commémorative dans plusieurs villes de l’Empire germanique, Mme Rau a soutenu une habilitation à diriger les recherches à Dresde en 2008. En 2009, elle a été élue professeure à l’Université d’Erfurt sur une chaire d’excellence, intitulée histoire de la culture et des sciences à l’époque moderne.
Ses travaux les plus récents ont porté sur le développement du commerce à Lyon du XIIIe siècle à 1800. Ses écrits se sont focalisés sur la vocation méditerranéenne de Lyon et sur les influences de ces échanges commerciaux sur les transformations de la cité et son histoire économique. En français et en allemand, Susanne Rau a publié sur ces sujets plusieurs livres parus à Lyon en 2009, à Francfort en 2014 et à Paris en 2015.
La candidature de Mme Rau s’est inscrite dans la continuité de tous ses travaux et de sa situation universitaire actuelle. En tant que vice-présidente de la recherche à l’Université d’Erfurt, elle souhaite développer les liens de son établissement avec l’université Lumière Lyon 2.
Plus généralement, Mme Rau apporte depuis plusieurs années son concours à l’U.M.R. 5648 des universités d’Avignon et de Lyon 2. Cette équipe, intitulée "Histoire, archéologie et littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux", est en liaison avec des chercheurs du C.N.R.S., de l’Ecole normale supérieure de Lyon et de l’E.H.E.S.S..
Sa candidature était présentée par M. Jean-Louis Gaulin, directeur de l’U.M.R. 5648.
Johannes OPRHAL, Professeur des universités au Karlsruher Institut für Technologie (KIT), directeur de l’Institut de météorologie et de recherche sur le climat (IMK)
M. Orphal est physicien, spécialiste du climat et de la télédétection de l’atmosphère. L’ensemble de sa carrière est marquée par une relation profonde avec les universités et les organismes de recherche français où il a exercé son activité durant plus de douze années. M. Orphal a en effet rédigé puis soutenu sa thèse, entre 1991 et 1995, auprès des universités Paris 6 et Paris 11. Il a été chargé de recherches au CNRS de 1999 à 2006, avant de devenir professeur au sein de l’université Paris 12 de 2006 à 2009. Depuis 2009, M. Orphal exerce en tant que professeur au Karlsruher Institut für Technologie (KIT), l’une des plus prestigieuses universités allemandes.
Ses travaux en spectroscopie moléculaire et télédétection de l’atmosphère ont contribué au développement de nouvelles techniques de très haute précision et sensibilité permettant de mesurer des espèces stables, instables et radicalaires. Il compte parmi les principaux auteurs de la base de données internationale HITRAN (NASA/Harvard-Smithsonian).
M. Orphal a par ailleurs reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Gentner-Kastler en 2017 et le prix « La Recherche » en 2014 (avec des chercheurs du LISA de l’université Paris 12). Bien que n’exerçant plus en France, M. Orphal continue de conduire de nombreux projets avec des organismes et laboratoires français : le CNES, les laboratoires C.N.R.S.-INSU, le LISA (Créteil), le GSMA (Reims), le LPC2E (Orléans), le LA (Toulouse) ou encore le LSCE (Saclay).
Parallèlement à ses activités de recherche internationalement saluées, M. Orphal a maintenu un lien fort avec l’enseignement et la vulgarisation de la science. Il a notamment dispensé un enseignement gratuit sur les énergies renouvelables à l’université Paris 6 qui ont connu un grand succès et il a reçu le prix du meilleur cours de physique expérimentale du KIT en 2012.
Sa candidature était soutenue par le professeur Georges Durry (Université de Reims), directeur de l’UMR-CNRS 7331 "Groupe de Spectrométrie Moléculaire et Atmosphérique".