L’innovation est un accélérateur de croissance pour notre économie et un vecteur de progrès pour notre société. Elle permet aux entreprises d’accroître leur compétitivité et de mieux se positionner dans la compétition mondiale. L’innovation est aussi un facteur de transformation de notre société, qui nous permettra de répondre à des défis aussi variés que l’allongement de la durée de la vie, l’amélioration de la mobilité pour tous ou la transition énergétique par exemple.
Les écosystèmes locaux jouent un rôle majeur dans l’innovation : c’est à l’échelle des territoires qu’il est le plus aisé de construire une relation de confiance et de proximité entre les acteurs de l’innovation. Les sites universitaires ont naturellement un rôle central à jouer dans ces écosystèmes d’innovation – que l’on peut alors qualifier de campus d’innovation. Ils permettent de réunir les différents acteurs de l’innovation (établissements d’enseignement supérieur, laboratoires de recherche, tissu de petites et grandes entreprises, structures d’appui aux start-up, dispositifs de maturation et de transfert, financeurs, etc.) tout en facilitant l’alignement et la coopération de ces différents acteurs.
M. Chameau remettra son rapport à la fin du mois d’avril avec pour objectif d’identifier les bonnes pratiques mais aussi les éventuels freins juridiques, culturels, financiers ou fonctionnels qui pourraient entraver la dynamique de ces campus d’innovation. La mission de M. Chameau permettra de déterminer, à partir d’un travail de terrain et d’une large consultation des acteurs de l’innovation, les leviers à activer pour donner une stature mondiale aux campus d’innovation français. Dans un premier temps, M. Chameau analysera les sites universitaires de Strasbourg, Rennes et Montpellier, afin d’établir un diagnostic individualisé et comparé de leurs atouts et de leurs limites en matière d’innovation.
À l’occasion du lancement de la mission, la ministre a déclaré : "L’innovation est une aventure résolument collective. C’est ce collectif que le campus d’innovation est le plus à même de créer, en développant des liens de confiance fondés sur une connaissance mutuelle et des interactions permanentes entre les acteurs. La vocation du campus d’innovation est d’étendre les surfaces de contact entre la recherche, la formation et l’entreprise, car c’est à cette interface que les idées neuves éclosent et mûrissent. Les sites universitaires ont pris conscience de la nécessité de se concevoir comme des écosystèmes complets d’innovation et ils sont, à des degrés divers, déjà engagés dans cette dynamique de transformation. Mon objectif est de les accompagner dans cette voie et d’accélérer ce processus de métamorphose, pour conforter la position de la France comme l’un des pays les plus innovants au monde "
Biographie de Jean-Lou CHAMEAU
Né en 1953 en Normandie, Jean-Lou Chameau est diplômé de l’École nationale supérieure d’arts et métiers en 1976, d’une maîtrise en génie civil de Stanford (États-Unis), où il poursuit ses études, en 1977, et d’un doctorat en génie sismique en 1980 (Stanford).
Il commence sa carrière de professeur à Purdue University (1980-1991), puis rejoint Georgia Tech, en qualité de professeur et de directeur de la School of civil and environmental engineering. En 1994, il quitte Georgia Tech pour présider la compagnie de conseil internationale en génie géotechnique Golder Associates, puis y retourne en 1996, où il est nommé doyen de l’école Georgia Tech’s College of engineering. En 2001, il devient provost de Georgia Tech jusqu’en 2006, avant d’être recruté par Caltech (California institute of technology) pour en prendre la présidence. Il y reste de 2006 à 2013.
Jean-Lou Chameau termine sa carrière en Arabie Saoudite, où il est nommé président de la King Abdullah University of Science and Technology (Kaust) en juillet 2013. Il décide de prendre sa retraite en août 2017 et de rentrer vivre en France.
Jean-Lou Chameau est membre de la National Academy of engineering (États-Unis) et de l’Académie des technologies (France).