A cet effet, un appel à manifestations d’intérêt a été lancé le 25 juillet par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’Investissement, afin de recueillir les candidatures des pôles de recherche, de formation et d’innovation qui pourront candidater pour l’obtention du label 3.I.A..
Douze dossiers ont été déposés par les sites de Bordeaux, Grenoble Lille, Marseille, Nancy, Nice-Sophia Antipolis, Paris (deux), Paris-Saclay, Rennes, Strasbourg, Toulouse.
Sous la présidence de Mme Aude Billard, professeur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, un jury international composé de personnalités scientifiques reconnues dans le domaine de l’intelligence artificielle a proposé de présélectionner les projets d’instituts 3.I.A. des sites de
- Grenoble – MIAI@Grenoble-Alpes avec pour applications privilégiées la santé, l’environnement et l’énergie
- Nice – 3IA Côte d'Azur avec pour applications privilégiées la santé et le développement des territoires
- Paris – PRAIRIE avec pour applications privilégiées la santé, les transports et l’environnement
- Toulouse – ANITI avec pour applications privilégiées le transport, l’environnement et la santé.
Ces sites devront désormais déposer un projet détaillé avant le 15 janvier 2019, afin d’obtenir leur labellisation 3.I.A. définitive après examen par le jury international. Ce processus permettra également de sélectionner les premières chaires individuelles de recherche au sein de chaque 3.I.A.. Chaque projet d’institut se verra indiquer par l’A.N.R. le montant maximal du soutien que l’Etat lui apportera au sein de l’enveloppe dédiée de 100 millions d'euros, au travers du programme prioritaire de recherche du PIA3 et du budget du M.E.S.R.I..
Après le conseil de l’innovation du 18 juillet dernier qui a sélectionné deux premiers défis d’I.A. portant sur l’amélioration des diagnostics médicaux par l’I.A. d’une part, sur la sécurisation, la fiabilisation et la certification des algorithmes d’I.A. d’autre part, après le renforcement des moyens des appels à projet I.A. de l’A.N.R. (+10 millions d'euros par an) dès 2018, la constitution du réseau des Instituts 3.I.A. est le troisième élément structurant du programme national en I.A. dont la coordination a été confiée à Inria.
L’examen des manifestations d’intérêt a confirmé le très fort potentiel national en matière d’I.A., que ce soit autour d’initiatives déjà soutenues par le P.I.A. comme l’Institut de Convergences Data-I.A., ou autour de nouvelles initiatives qui ont su mobiliser fortement les communautés scientifiques concernées et l’écosystème industriel. Ces initiatives auront également vocation à se développer à l’aide des mesures complémentaires du programme national en I.A. qui seront annoncées par la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et le secrétaire d’Etat au Numérique le 29 novembre à l’occasion du comité de pilotage du plan I.A. prévu à cette date.
Frédérique Vidal a déclaré : "Le développement des technologies d’I.A. s’accélère fortement et irrigue l’ensemble des secteurs de l’économie et de notre vie quotidienne, en posant de nouveaux sujets économiques, sociaux, éthiques et démocratiques. Cette compétition est mondiale, et en son sein, les Etats-Unis et la Chine font la course en tête en portant des visions de l’I.A. sensiblement différentes de la vision européenne. Pour ces deux raisons la France et l’Europe, se doivent d’être à la pointe mondiale de l’I.A. et l’impulsion donnée par le Président de la République est décisive. Les 4 sites présélectionnés pour les instituts permettront de former un réseau avec les meilleures institutions de recherche mondiale en IA."
Mounir Mahjoubi d’ajouter : "Nous défendons en France une intelligence artificielle basée sur des valeurs. La recherche française doit reposer sur deux piliers : d’une part la performance, parce que nous miserons sur l’excellence de nos chercheurs pour être les plus rapides, les plus efficaces. D’autre part l’humanité : nous devons nous poser en permanence la question du sens, de l’impact des outils qui sont développés. Cet équilibre est une exigence pour mettre cette innovation de rupture au service de notre société. Ces 4 sites présélectionnés auront un impact déterminant pour notre réussite collective."
"Le 3e Programme des investissements d’avenir, partie intégrante du Grand plan d’investissement, a pour objectif de poursuivre la transformation du paysage français de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation" précise pour sa part Guillaume Boudy. "Avec l’action intitulée Programmes prioritaires de recherche, nous soutenons la structuration de certains secteurs scientifiques et/ou technologiques qui présentent des enjeux particuliers pour la France. Parmi ces programmes, celui consacré à l’intelligence artificielle est et restera le plus important, ce qui illustre clairement l’investissement de l’Etat dans ce secteur. Cet appel à manifestations d’intérêt a donné lieu à un nombre élevé de propositions de grande qualité, traduisant l’engagement des communautés scientifiques concernées mais aussi – et cela a été souligné par le jury international – celui des entreprises partenaires".
Composition du jury
- Elisabeth André - Université d’Augsburg (Allemagne)
- Ran Balicer - Clalit (Israël)
- Regina Barzilay - MIT (Etats-Unis)
- Aude Billard - EPFL (Suisse)
- Andrew Blake - Cambridge University (Grande-Bretagne)
- Kate Crawford - Microsoft / New-York University (Etats-Unis)
- Martial Hébert - Carnegie Mellon University (Etats-Unis)
- Michael Jordan - Berkeley University (Etats-Unis)
- Fei Fei Li - Stanford University (Etats-Unis)
- Joëlle Pineau - Facebook / McGill University (Canada)
- Stuart Russel - Berkeley University ((Etats-Unis))
- Bernhard Schölkopf - Max Planck Institute Tübingen (Allemagne)
- Hideaki Takeda - National Institute of Informatics (Japon)
- Hyun Seung Yang - Korean Advanced Institute of Science and Technology (Corée)
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