Publié le 11.07.2024

Le spatial, au cœur de la réponse aux défis climatiques

Sur les 50 variables climatiques essentielles suivies par le GIEC, 26 sont mesurées depuis l’espace. Un chiffre qui illustre l’importance stratégique du spatial dans la compréhension du fonctionnement du système Terre et la caractérisation des changements climatiques.

Les technologies spatiales et leurs produits dérivés contribuent également à la résilience climatique et à la recherche de solutions permettant aux territoires de s’adapter et de limiter les effets de ces bouleversements sur les populations. La recherche française joue un rôle majeur dans les grands programmes spatiaux environnementaux.

Le rôle moteur de la France dans l’observation de la Terre

90 % des stocks d’eau douce de surface mesurés par SWOT

5 services sur 6 du programme Copernicus dédiés à l’environnement

1 service du programme Copernicus spécialisé dans la surveillance du changement climatique

Partenaire historique des missions d’observation de la Terre, la France a acquis une expertise reconnue internationalement dans plusieurs filières d’excellence comme :

  • l’imagerie satellitaire (SPOT/Pléiades),
  • l’altimétrie (Jason, Saral, CFOSAT),
  • l’hydrologie (SWOT), les nuages et les aérosols (CALIPSO),
  • la qualité de l’air (IASI et ISASI NG).

Cette continuité qui s’appuie sur un écosystème dynamique animé par le CNES, constitué de laboratoires de recherche, groupes industriels, PME et start-up, positionne notre pays à la pointe de la recherche sur le climat.

Le programme Copernicus

La filière spatiale française prend ainsi une part essentielle dans le programme européen de surveillance de la Terre Copernicus, en mettant à disposition plusieurs satellites et en préparant la prochaine génération de satellites de surveillance opérationnelle de l’environnement de la famille Sentinel. 

Comprendre les phénomènes environnementaux

Les nouvelles générations de satellites d’observation de la Terre fournissent des données toujours plus précises, indispensables à l’étude des écosystèmes et à la compréhension des changements climatiques.

SWOT, une mission d'hydrologie et océanographie à grande échelle

Crédits :
© TAS

Vue d’artiste du satellite SWOT

Le satellite franco-américain SWOT, lancé fin 2022, constitue ainsi une avancée majeure par rapport aux précédentes missions d’altimétrie, grâce en particulier à son radar à large fauchée qui permet d’étudier la topographie des océans, des fleuves et des lacs avec un niveau de précision inédit, et ainsi de mieux caractériser les mécanismes hydrologiques qui se produisent à grande échelle.

MicroCarb : mesurer la répartition du CO2 sur la planète

Le satellite MicroCarb, qui sera lancé en 2025, cartographiera à l’échelle de la planète les sources et puits de dioxyde de carbone, en mesurant les concentrations atmosphériques de ce gaz, l’un des principaux gaz à effet de serre, avec une précision de l’ordre de 1 molécule par million de molécules d’air sec. En 2028, un autre satellite, franco-allemand, Merlin, mesurera les concentrations de méthane dans l’atmosphère et identifiera ses sources d’émission. 

Biomass, un satellite de surveillance de la forêt

Également lancé en dans les prochains mois, dans le cadre du programme Earth Explorer de l’ESA, le satellite Biomass aura pour mission d’observer l’évolution des couverts forestiers, afin de cartographier la biomasse et d’estimer les quantités de carbone stockées. L’objectif est de mieux caractériser le rôle de poumon vert joué par les forêts dans la lutte contre les changements climatiques.

La mission TRISHNA, prendre la température

À partir de 2025, la mission franco-indienne TRISHNA mesurera la température des surfaces continentales et des zones côtières avec une résolution et une fréquence de revisite inégalées. Ces observations seront précieuses pour comprendre l’évolution de phénomènes en lien avec le cycle de l’eau tels que le stress hydrique des écosystèmes ou l’évapotranspiration dans les différents milieux naturels, et pour établir des données climatiques sur la durée. 

Des coopérations spatiales pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques

La France est à l’origine de plusieurs initiatives initiées par le CNES visant à mobiliser la communauté spatiale internationale dans la lutte contre les effets du changement climatique. 

La Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » créée en 2000 par le CNES, l’ESA et l’Agence spatiale canadienne permet de partager gratuitement les données spatiales aux autorités et équipes secours dans les situations d’urgence absolue.
Réunissant 17 agences spatiales, ce dispositif de solidarité internationale a été activé plus de 800 fois depuis sa création. La Charte s’applique à tout type de catastrophe mettant en danger les populations.
Dans plus de 75 % des cas, il s’agit de réponses à phénomènes météorologiques ou liés au climat : inondations, tempêtes, cyclones, feux de forêt, glissements de terrain.  

L’Observatoire spatial pour le climat (Space for Climate ObservatorySCO) réunit 47 membres (agences spatiales, organismes internationaux, centres de recherche scientifique) qui coopèrent pour lutter contre les changements climatiques.
L’objectif est de développer des outils opérationnels s’appuyant sur les données et technologies spatiales, afin de favoriser la résilience des territoires et d’aider à la prise de décision pour s’adapter et en atténuer les impacts.
Plus de 80 projets ont été lancé dans 26 pays depuis la création du SCO, en 2019, dans des domaines aussi divers que :

  • l’agriculture,
  • la préservation de la biodiversité,
  • le suivi de la déforestation,
  • la gestion des eaux ou la santé.

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