Publié le 18.04.2019

Paris, du 29 avril au 4 mai 2019

7e plénière de l'IPBES : une évaluation mondiale de la biodiversité

La 7e plénière de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - surnommée "le Giec de la biodiversité" - se tiendra en France, à Paris au siège de l'UNESCO, du 29 avril au 4 mai 2019. A cette occasion, l'IPBES présentera aux représentants de 130 Etats, son rapport d'évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques. Il s'agit du premier rapport de ce type depuis 2005 et le tout premier qui soit intergouvernemental. Ce document servira de référence à l'élaboration du futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020.

logo IPBES

"La disparition des espèces et des écosystèmes et la perte de diversité génétique représentent déjà une menace mondiale et intergénérationnelle pour le bien-être humain. La protection des contributions inestimables que la nature apporte aux populations sera le grand défi des prochaines décennies. Toutefois, les politiques, les efforts et les actions - à tout niveau - ne seront couronnés de succès que s'ils reposent sur les meilleures connaissances et éléments probants. C'est ce qu'apporte l'évaluation mondiale de l'IPBES."

Sir Robert Watson, président de l'IPBES

La France accueille la 7e plénière de l'IPBES

Dans le cadre de son action mondiale en faveur de l'environnement, le gouvernement français a décidé d'accueillir la 7e session plénière de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), à Paris au siège de l'UNESCO, du 29 avril au 4 mai 2019.

Enjeux de la 7e session de la Plénière

  • Valider la première édition du document-phare de l'IPBES : l'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Ce document servira de référence pour l'élaboration du futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020. En outre, le cadre de travail de l'IPBES pour la période 2020-2030 devrait y être approuvé.
  • Positionner la France comme fer de lance de la montée en puissance de la biodiversité d'ici à 2020.

Plénière IPBES

L'IPBES

La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est l'organe international qui évalue l'état de la biodiversité et des contributions apportées par la nature aux populations, en réponse aux demandes émanant des décideurs, et expose les options prospectives fondées sur différents choix socio-économiques.

Créée le 21 avril 2012, l'IPBES compte 130 États membres.

Souvent décrite comme le "Giec de la biodiversité", l'IPBES est l'instance scientifique et politique mondiale chargée de fournir à tous les décideurs les meilleurs éléments probants disponibles concernant les populations et la nature.

Sa mission : renforcer les politiques et les décisions grâce à la science, en vue de la conservation et de l'usage durable de la biodiversité, du bien-être humain sur le long terme et du développement durable.

Le Secrétariat de l'IPBES est  localisé sur le campus des Nations unies à Bonn
. En décembre 2013, Anne Larigauderie, chercheuse française responsable du département Science et société du Conseil international pour les sciences (ICSU, Paris) est nommée secrétaire exécutive de la Plateforme.

Les ministères français impliqués dans l'IPBES
 : ministère de l'Europe et des affaires étrangères (MEAE), ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI), ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES).

Une évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques

L'IPBES va présenter aux représentants de 130 Etats, réunis à Paris, une synthèse mondiale sur l'état de la nature, des écosystèmes et des contributions apportées par la nature aux populations. Il s'agit de la première évaluation de la biodiversité à cette échelle depuis 15 ans.

Issue de 3 années de travail mené sur tous les continents (à l'exception de l'Antarctique), les eaux intérieures et les océans, l'évaluation mondiale de l'IPBES offre un aperçu global de l'état d'avancement du monde compte tenu des principaux objectifs internationaux (objectifs de développement durable (ODD), objectifs d'Aichi relatifs à la diversité biologique, Accord de Paris sur les changements climatiques...). Ce rapport sera examiné et approuvé lors de la 7e session plénière de l'IPBES (#IPBES7, du 29 avril au 4 mai 2019).

Le rapport d'évaluation mondial de la biodiversité et des services écosystémiques :

  • Expertise fournissant des éléments probants essentiels pour une action mondiale et régionale sur la nature après 2020.
  • Première évaluation incluant systématiquement les savoirs autochtones et locaux à une échelle mondiale.
  • Elaboration par 150 experts internationaux issus de 50 pays.
  • Des contributions additionnelles de 250 experts supplémentaires travaillant avec l'IPBES.
  • Trois années de travail et un coût total de plus de 2,4 millions de dollars.
  • 15 000 références, y compris des documents scientifiques et des informations gouvernementales.

Ses objectifs :

  • Contribuer à améliorer les politiques et les actions au cours de la décennie à venir.
  • Aider à évaluer les progrès (ou l'absence de progrès) liés aux objectifs de développement durable, aux objectifs d'Aichi et à l'Accord de Paris.

Il étudie :

  • Les causes des changements affectant la biodiversité et les écosystèmes.
  • Les conséquences pour les populations.
  • Les options politiques et les futures trajectoires possibles pour les trois prochaines décennies si les tendances actuelles se confirment, ainsi que d'autres scénarios.

Aspects importants :

  • Couvre l'ensemble des écosystèmes terrestres (à l'exception de l'Antarctique), des eaux intérieures et des océans.
  • Evalue les changements survenus au cours des 50 dernières années et leurs conséquences.
  • Explore les incidences du commerce et d'autres processus mondiaux sur la biodiversité et les services écosystémiques.
  • Classe les impacts relatifs du changement climatique, des espèces envahissantes, de la pollution, des changements dans l'utilisation des mers et des terres et de toute une série d'autres défis posés à la nature.
  • Identifie les lacunes prioritaires dans nos connaissances disponibles.
  • Anticipe ce à quoi pourrait ressembler la biodiversité dans plusieurs décennies.
  • Évalue les changements, options et trajectoires en matière de politique, de technologie, de gouvernance et de comportement en vue d'atteindre des objectifs mondiaux.

Ses impacts :

  • Il fournira une base de connaissances acceptée, fondée sur des éléments probants, en vue d'éclairer la prise de décisions politiques au cours de la prochaine décennie.
  • Il contribuera à analyser les conséquences de la perte de biodiversité pour le respect de l'Accord de Paris sur les changements climatiques et l'atteinte des objectifs mondiaux relatifs à la diversité biologique, les objectifs de développement durable et d'autres grands objectifs pris à l'échelle internationale.
  • Il assurera une évaluation multidimensionnelle des biens communs mondiaux et de la façon de les préserver.
  • Il soulignera le rôle de chaque acteur pour améliorer les conditions pour la nature et les écosystèmes, ainsi que l'importance d'harmoniser les efforts.
  • Il sensibilisera à l'importance des structures de gouvernance et des politiques multisectorielles transformatrices, y compris aux effets qu'exercent les politiques et d'autres facteurs indirects à l'échelle mondiale et aux options en vue d'améliorer l'élaboration de politiques au niveau transrégional.
  • Il sera le point de départ d'analyses approfondies du rôle des actions menées et de leurs implications à l'échelle mondiale.

IPBES

Contribution des chercheurs français à l'IPBES

  • Depuis 2014 et la mise en place de groupes d'experts et équipes spéciales au sein de l'IPBES, 45 chercheurs nominés par la France ont participé à la réalisation d'un ou plusieurs livrables de l'IPBES. Jean-Marc Fromentin (Ifremer) est co-président de l'évaluation de l'usage durable des espèces sauvages.

  • 5 experts ont assuré le poste d'auteur principal coordinateur de chapitre. L'IPBES estime que le poste d'auteur principal correspond à 15-20% du temps de travail des experts, et celui d'auteur principal coordinateur à 20-30%. Cela représente donc une part non négligeable de l'investissement de la recherche publique via le temps que les experts consacrent à l'IPBES.

  • La communauté de chercheurs français est par ailleurs mobilisée en tant qu'auteurs contributeurs et dans la relecture des versions provisoires des rapports (plus de 60 experts recensés).

  • La participation des chercheurs français à l'IPBES leur ouvre des portes vers de nouvelles collaborations internationales. Une enquête est prévue fin 2019 pour mieux évaluer les retombées positives de l'implication des chercheurs français à l'IPBES, mais on peut noter par exemple la participation de Sandra Lavorel (CNRS) et Yildiz Thomas (CNRS) en tant que co-auteurs du célèbre article de Diaz et al. 2018 Assessing nature's contributions to people, ou celle de Virginie Maris (CNRS) dans l'article de Pascual et al. 2017 Valuing nature's contributions to people: the IPBES approach.

  • Les travaux français sont nombreux à être cités par l'IPBES. La masse de connaissances produites par la recherche française contribue de manière significative aux travaux de l'IPBES.

  • La participation de chercheurs français à l'IPBES permet de valoriser des écoles de pensée françaises.

  • Depuis la création de l'IPBES, des chercheurs français s'investissent dans ses instances de gouvernance :

- Gilles Bœuf (MNHN) a été membre suppléant au Bureau de l'IPBES de 2012 à 2016,
- Paul Leadley (Université d'Orsay) a été membre du Groupe d'experts multidisciplinaire intérimaire en 2012, renouvelé pour 2015-2018,
- Marie Roué (MNHN) a été membre du Groupe d'expert multidisciplinaire de 2015 à 2018, dans une configuration exceptionnelle avec 2 scientifiques français sur les 5 sièges disponibles pour la région Europe occidentale et autres Etats,
- Sandra Lavorel (CNRS) est membre du Groupe d'experts multidisciplinaire pour la période 2018-2021.

Chiffre clé

Plus de 1 000 scientifiques du monde entier contribuent aux travaux de l'IPBES. Ils sont désignés par leur gouvernement ou organisation et sélectionnés par le Groupe d'experts multidisciplinaire de l'IPBES.

FRB

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a été créée en 2008 - à l'initiative des ministères chargés de la recherche et de l'écologie - par huit établissements publics de recherche. Sa mission : soutenir et agir avec la recherche pour accroître les connaissances sur la biodiversité. La FRB facilite les échanges entre les chercheurs et les acteurs de la société, ainsi que la co-construction des appels à projets de recherch .

Site de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)