L’appel à projets Recherche Hospitalo-Universitaire en santé (R.H.U.) du programme d’investissement d’avenir, dont l’opérateur est l’Agence Nationale de la Recherche, vise à soutenir des projets de recherche innovants et de grande ampleur dans le domaine de la santé. Focalisés sur la recherche translationnelle, les projets R.H.U. associent secteurs académique, hospitalier et entreprises.
Pour cette troisième vague, le jury international a examiné 52 dossiers sur des critères de qualité scientifique, d’innovation mais aussi sur leur potentiel en matière de retombées médicales et socio-économiques. Il a proposé 10 projets pour financement couvrant des aires thérapeutiques et des besoins variés.
Ces projets démontrent que l’excellence française dans certains domaines technologiques d’avenir, devient un élément central pour la recherche biomédicale. De nombreux projets s’appuient ainsi sur l’analyse génomique et le big data pour la mise au point de diagnostics ou de traitements. Les technologies du numérique sont également présentes dans les dossiers sélectionnés (imagerie, implants connectés etc.).
Les résultats de cette troisième vague sont l’occasion de tirer un premier bilan de l’action R.H.U. qui avait été initialement dotée de 200 millions d'euros. En trois vagues successives, 138 dossiers ont été déposés, émanant de l’ensemble des sites hospitalo-universitaires. L’exigence collaborative a contribué à renforcer les liens au sein de l’écosystème hospitalo-universitaire (établissements santé, organismes de recherche et universités) non seulement sur un site, mais également sur l’ensemble du territoire, de nombreux projets regroupant des expertises de régions différentes. Depuis 2015, 24 projets lauréats, représentant 630 millions d'euros de coût complet, auront reçus 185,4 millions d'euros d’aides.
Cet appel à projets avait également pour ambition de renforcer les collaborations public-privé. Avec en moyenne 6 partenaires publics et 3 entreprises, dont 2 T.P.E. ou P.M.E. par dossier, cet objectif est pleinement atteint, y compris sur la mobilisation des investissements privés. Ainsi, ce sont 68 entreprises qui participent aux projets lauréats représentant un investissement privé de 137 millions d'euros. Outre la vingtaine de groupes internationaux lauréats, RHU soutient 46 start-ups et P.M.E. qui bénéficient de 75% des subventions accordées aux partenaires privés, soit 25millions d'euros.
L’appel à projets R.H.U. a confirmé la forte dynamique de la recherche hospitalo-universitaire française et son attractivité pour des partenariats industriels.
Les projets financés
Le projet CiL’LICO (5 976 352 euros) propose une nouvelle approche pour la prise en charge d’un groupe de maladies génétiques rares et graves, les ciliopathies qui provoquent la dégradation de la fonction rénale et débouchent sur une insuffisance rénale terminale. Le projet est porté par le Pr. Stanislas Lyonnet, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Imagine (Paris).
Le projet cirB-RNA (5 910 166 euros) vise la mise au point d’un test de diagnostic pour accompagner le développement des traitements curatifs de l’hépatite B, aujourd’hui inexistant malgré une maladie qui touche plus de 240 millions de personnes dans le monde. Le projet est porté par le Pr. Fabien Zoulim (Lyon).
Le projet EPINOV (5 800 000 euros) a pour objectif d'améliorer les stratégies neurochirurgicales en introduisant une approche novatrice de modélisation du cerveau. En prenant comme modèle l’épilepsie, le « cerveau virtuel » du patient permettra la localisation plus précise de la zone epilogénétique, orientant ainsi une stratégie chirurgicale optimale et par conséquent améliorent les résultats de la chirurgie. Le projet est porté par le Pr. Fabrice Bartolomei (Marseille).
Le projet FollowKnee (7 900 000 euros) propose d’améliorer le design, la pose et le suivi des prothèses implantées dont le nombre a explosé ces 20 dernières années (+600%) en raison notamment de leur implantation chez une population plus jeune et souvent concernée par l’obésité. FollowKnee est porté par le Pr. Eric Stindel (Brest).
Le projet KTD-Innov (8 794 510 euros) a pour but de prévenir la perte des greffons rénaux en améliorant le diagnostic du rejet, en prédisant le risque de perte de greffon à long terme et de réponse au traitement anti-rejet. KDT-Innov s’est fixé comme objectif d’être la première solution intégrée en transplantation rénale combinant la médecine moléculaire et la technologie d'information de santé pour fournir un système de surveillance et de diagnostic immunitaire de précision appliqué à la transplantation rénale. Le projet est porté par les Pr. Alexandre Loupy (Paris).
Le projet MyProbe (9 294 317 euros) vise à développer des outils efficaces pour identifier les risques élevés de rechute du cancer du sein et ainsi réduire l’utilisation de traitements supplémentaire coûteux et lourd pour les patientes. MyProbe est piloté par le Pr. Fabrice André de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif).
Le projet PERFUSE (8 000 000 euros) propose d’améliorer la prise en charge du cancer de la prostate, grâce à l’ablation par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) permettant de ne cibler que la zone où est présente la tumeur. Le projet est porté par le Pr. Sébastien Crouzier (Lyon).
Le projet PIONeeR (8 502 312 euros) vise à surmonter la résistance au traitement par immunothérapie contre le checkpoint inhibiteur PD-1 dans le traitement du carcinome pulmonaire. L’apparition de ces nouvelles thérapies a permis des progrès considérables, cependant seuls 20 à 25% des patients sont pleinement répondeurs et à ce jour, aucun facteur de prédiction de l’efficacité ou de résistance n’a été validé. Le projet est porté par le Pr. Fabrice Barlesi (Marseille).
Le projet QUID-NASH (8 745 683 euros) vise à révolutionner la prise en charge des stéatoses hépatiques non-alcooliques (NASH) associées à un diabète de type 2 en développant une biopsie virtuelle qui permettra de mieux diagnostiquer et stratifier les malades, mais également de faciliter le développement de traitements spécifiques de la NASH. Le projet est porté par le Pr. Dominique-Charles Valla (Paris)
Le projet WillAssistHeart (5 600 000 euros) vise à proposer de nouvelles stratégies de diagnostic et de traitement des saignements chez les patients sous assistance circulatoire mécanique. Le consortium focalisera ses travaux sur le facteur de risque de saignement le plus connu : le facteur de von Willebrand. Ce facteur est en effet cisaillé quand il est exposé aux perturbations du flux sanguin créées par le dispositif d’assistance circulatoire mécanique. Le projet est porté par la Pr. Sophie Susen (Lille).