Prix littéraire de référence dans le domaine du livre scientifique, Le goût des sciences a pour objectif de promouvoir l’écrit scientifique pour le rendre accessible au plus grand nombre, et notamment aux plus jeunes. De fait, ce prix traduit l’ambition de reconnaître la relation science-société comme une dimension à part entière de l’activité scientifique. L’objectif est de renforcer l’esprit critique des citoyens, en leur permettant de mieux lutter contre la propagation des fausses informations par exemple.
Le prix met chaque année à l’honneur deux auteurs récompensés pour la qualité de leurs ouvrages en termes de médiation scientifique auprès du grand public.
Catégorie Prix du livre scientifique
Ce prix récompense un ouvrage permettant à un public de non-spécialistes de comprendre certaines avancées, recherches et découvertes scientifiques ainsi que leur impact sur le monde environnant.
Lauréat
La petite histoire des flocons de neige
Étienne Ghys
Odile Jabob
Catégorie Prix du livre scientifique jeunesse
Ce prix distingue un ouvrage destiné à un public de 9 à 13 ans, permettant de se familiariser avec les questions scientifiques.
Lauréat
Les Femmes de sciences vues par une ado un peu vénère !
Natacha Quentin et Julie Staboszevski
Poulpe Fictions
Remise des prix en vidéo
Transcription textuelle | Remise des prix Le goût des sciences - 13e édition
Je voudrais vraiment vous dire combien je suis heureuse et fière d'être là avec vous aujourd'hui parce que ce type de prix, j'y tiens particulièrement et j'y suis particulièrement sensible. Les trois nominés sont : Les femmes de sciences vues par une ado un peu vénère de Natacha Quentin et Julie Staboszevski chez Poulpe Fictions ; Pourquoi la conquête spatiale ? de Fabrice Nicot, Élodie Perrotin aux éditions du Ricochet ; Dix idées reçues sur le climat de Myriam Dahman, Charlotte-Fleur Cristofari, Maurèen Poignonec chez Glénat.
Les Femmes de sciences vues par une ado un peu vénère est un livre ultramoderne qui est en fait YouTube en livre.
Deuxième livre : Pourquoi la conquête spatiale ? Illustration un petit peu au feutre, ton monochrome. Alors ce qui est intéressant, c'est que quand on l’a, on a toute la partie historique. On a des "pour en savoir plus" et des "kezakos". Mais c'est surtout qu'en fait, c'est pas que ça. C’est en fait, il vous pousse à réfléchir. J'ai appris que, je dis pas tout, qu'il y a un ballon de foot qui a un rapport avec un satellite, c'est un peu étrange.
Ensuite, nous avons Dix idées reçues sur le climat. Le livre répond aux questions auxquelles on a été tous confrontés. Régulièrement, on se retrouve à un endroit où il y a quelqu'un qui nous dit "Mais deux degrés, c'est rien. Mais les ours polaires, c'est pas grave. Mais 2100, c’est loin je ne serais plus là".
Les gagnants sont Les femmes de sciences vues par une ado un peu vénère de Natacha Quentin et Julie Staboszevski de l'édition Poulpe Fictions. Alors choisir de faire intervenir une ado vénère, c'était justement faire face à cette problématique des femmes qui sont trop peu présentes en sciences, et notamment à haut niveau, avec le côté du grand frère qui est genre "t'es gentille, mais retourne à tes poupées et à ta cuisine parce que la science, c'est plutôt un truc de mecs". Alors ce livre, il est écrit pour des jeunes, mais j'ai très souvent des retours de parents qui l'ont lu aussi, qui m'ont dit "J'ai appris des choses" : cool ! Je disais qu'il y a plein de mes copines à qui j'ai appris des trucs en illustrant ce livre. Donc oui, il faut le lire, même si on est grand.
Bonjour, je suis Myriam Dahman. Je suis une des deux co-autrices du livre Dix idées reçues sur le climat avec Charlotte Fleur Cristofari qui n'est pas là aujourd'hui. Moi, c'est Maureen et je suis l'illustratrice du livre. Il y a souvent une petite part de vérité dans chaque idée reçue et notre principe dans ce livre, c'était vraiment pas de culpabiliser les gens en leur disant que c'est bête de penser ça, mais de montrer qu'en fait, souvent, la réalité est beaucoup plus complexe et de détricoter un peu l'idée reçue en allant plus dans la nuance et en allant plus dans la complexité. Cette idée de faire un livre sur le climat, je voulais absolument en être illustratrice, étant donné que je suis aussi très engagée, que je milite pour le climat : je fais du vélo, je ne prends plus l'avion, je suis végétarienne...
Je suis Fabrice Nicot je suis journaliste pour le magazine Sciences et Avenir. La conquête spatiale c'est un sujet que je suis dans mon métier. Et là, j'ai eu envie, grâce aux éditions Ricochet qui m'ont proposé ce projet, de le raconter un peu différemment en expliquant aux plus jeunes quel est l'intérêt de la conquête spatiale. Les milliardaires dans l'espace, c'est encore un tout petit peu de la science-fiction parce qu'ils vont à 100 kilomètres, ce qui est la limite théorique de l'espace. Je crois que définitivement que j'aimerais aller dans l'espace, mais pas comme les milliardaires qui y vont simplement pour faire une très courte incursion. J'avoue qu'un petit séjour sur la Station spatiale internationale, ça me plairait bien.
Les nominés sont : La bête en nous de Jessica Serra chez humenSciences ; La petite histoire des flocons de neige d'Étienne Ghys chez Odile Jacob et L'esprit critique d'Isabelle Bauthian et Gally chez Delcourt.
Le lauréat est La petite histoire des flocons de neige d'Étienne Ghys, aux éditions Odile Jacob.
Vous me demandez si j'ai écrit ce livre pour une motivation écologique ? Je vais répondre avec toute sincérité, non ! Si j'ai écrit ce livre, c'est juste par admiration de ce que la nature nous propose. Et aussi parce que c'est un exemple sur lequel on peut voir que, à travers la nature, il y a des lois mathématiques, il y a des structures. Et moi, en tant que mathématicien, j'aime des explications à partir de structures générales. Donc je suis désolé de répondre négativement. Alors ce livre, il y avait une volonté derrière de faire découvrir l'éthologie, qui est la science d'étude du comportement animal et qui finalement est une discipline scientifique assez méconnue.
Ce qui m'avait interloquée, on va dire, c'est souvent qu'on vit comme une insulte quand on traite quelqu'un d'animal de singe, c'est vécu comme l'insulte absolue. Or, nous sommes tous des primates, nous sommes tous encore des grands singes. Et donc j'ai voulu discuter de ces points-là. Toujours à la lumière de la science, et apporter un éclairage éthologique sur finalement, ce qui fait que nous sommes toujours des animaux et que finalement cette réalité biologique n'a rien de péjoratif. Je suis éditrice pour Delcourt, Alix de Sanderval et je m'occupe particulièrement de la collection de vulgarisation scientifique qui s'appelle Octopus. Dans le monde actuel je pense que l'esprit critique est plus que nécessaire. Pouvoir le partager le questionnement sur la méthode scientifique et sur le raisonnement scientifique était à mon sens primordial. J'ai déjà dû me faire avoir une fake news et laquelle que la terre est plate.
La place des femmes dans les sciences
Transcription textuelle | Les femmes dans les sciences - Le goût des sciences 2022
Les gagnants sont Les femmes de sciences vues par une ado un peu vénère ! de Natacha Quentin et Julie Staboszevski de l'édition Poulpe Fictions. Nous avons récompensé les meufs dans la science pour une raison extrêmement simple parce que nous étions persuadés que c'était cela qui plaisait à un certain public. Une ado vénère sa mère, lui dit que la moitié des humains sont des femmes et qu'en fait, c'est pas du tout le cas dans le domaine des sciences. Et elle dit Je vais le prouver. Ce livre est très attractif pour les jeunes parce que c'est rédigé par comme si c'était une adolescente qui voulait montrer que les femmes ont joué un rôle important. Pourquoi vous avez choisi une ado comme personnage principal ? C'est le principe de la série. Un peu un format chaîne YouTube en fait. On avait envie d'avoir une jeune fille un petit peu énervée sur le fait que on a encore trop de clichés sur les filles, notamment dans les sciences. C'est une question qui ne se posait pas au XIXe siècle. C'est une question qu'il est naturel de se poser aujourd'hui avec des phénomènes difficiles. C'est à dire... nous ne comprenons pas pourquoi il y a des changements relativement brutaux de choix des filles au niveau du bac ou au niveau de l'enseignement secondaire, qui ne vont pas aller ou qui vont aller vers les classes de terminale, plutôt les classes S ou pas. Les femmes dans la science ? Ce n’est pas à moi qu’il faudrait poser la question, plutôt à une scientifique. Mais de ce que j’en lis... les articles que je vois passer. J’ai l’impression qu’il y a encore beaucoup de boulot à faire. Il y en a de plus en plus mais quand même. Ça a été très difficile pour les femmes de faire leur place dans les sciences ou dans d'autres domaines, puisque jusqu'à il n'y a pas si longtemps, les femmes, elles ne pouvaient pas étudier dans n'importe quelle université elles ne pouvaient pas travailler sans l'accord de leur mari, elles pouvaient pas avoir de compte en banque, etc. Est-ce que vous avez appris des choses en écrivant le livre ? Oui oui beaucoup. Quand j'ai fait des recherches j'ai découvert des nouvelles femmes dont je n'avais jamais entendu parler. On a des expériences dramatiques quand on a réuni l'agrégation de mathématiques, garçons et filles. Cela a été une catastrophe pour les filles. Ce n’est pas normal. Pour moi, une femme, aujourd'hui, c'est une personne qui peut s’affirmer qui est libre. Il y en a qui sont un peu emblématiques, avec des vies vraiment très intéressantes. Katia Krafft par exemple, incroyable. Après il y avait l’idée j’ai chapitré par thématiques donc l'espace pour tout ce qui est mathématiques, informatique. Des femmes plus aventurières qui sont allées sur le terrain, etc. Une femme c'est une personne qui est comme elle veut, elle est libre de faire ce qu’elle veut. Elle a le droit de faire les métiers qu'elle veut. Pour moi, une femme aujourd'hui c'est une personne qui est vraiment considérée égale à l'homme. Les femmes à la radio. Je crois que là on est bien. On est là. On quitte pas le navire.