Qu'est-ce que l'antibiorésistance ?
Découverts dans les années 1940, les antibiotiques sont des molécules capables de limiter la croissance des bactéries ou de les tuer.
L'administration répétée d'antibiotiques chez l'homme ou l'animal favorise l'émergence de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques. On parle alors d'antibiorésistance. Celle-ci concerne aujourd’hui l’ensemble des bactéries pathogènes et touche tous les domaines de la médecine liés au risque infectieux (chirurgie, oncohématologie, transplantation d’organes...).
L'antibiorésistance, pourquoi est-ce important ?
Vidéo : les explications de Grégory Emery, directeur général de la santé
Aujourd’hui, les nouvelles molécules sont rares ; en conséquence, il est difficile, voire impossible de traiter certaines infections. À noter que les gestes barrières et la vaccination demeurent très efficaces pour se prémunir des infections virales contre lesquelles les antibiotiques sont inefficaces.
Programme prioritaire de recherche (PPR) Antibiorésistance
En réponse à la problématique de résistance aux antibiotiques, un Programme prioritaire de recherche (PPR) Antibiorésistance a été créé. Ce programme national antibiorésistance est financé à hauteur de 40 millions d’euros sur 10 ans. Il a pour objectifs de :
- mettre en œuvre un programme de recherche français ambitieux ;
- proposer de nouvelles stratégies en santé publique et mesures de lutte dans le but de réduire et d’optimiser l’usage des antibiotiques, en médecine humaine et vétérinaire, et cela, afin d’inverser la courbe des résistances.
Le pilotage scientifique et l’animation de ce PPR sont confiés à l’Inserm. L’Agence nationale de la recherche (ANR) en est l’opérateur. En 2021, 14 projets ont été retenus à l'issue de l'appel à manifestation d'intérêt.
Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) en direction de la santé
Dans le cadre du plan France 2030, un investissement de 752 millions d’euros est déployé à propos de l’enjeu des maladies infectieuses émergentes, dont l'objectif est de se préparer aux futures pandémies. On distingue 3 Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) développés dans le domaine de la santé.
- Le PEPR PREZODE (Preventing ZOonotic Disease Emergence) a pour but de comprendre et prévenir les risques d'émergence de maladies infectieuses zoonotiques (virus, bactérie ou parasites transmis aux humains par des animaux, notamment des insectes). Ce PEPR est doté de 30 M€ et a pour pilotes le CIRAD, INRAE et l’IRD.
- Le PEPR Maladies Infectieuses Émergentes (MIE) vise la conception et l'évaluation de contremesures innovantes pour la prévention et la prise en charge de ces maladies. Il est doté de 80 M€ et coordonné par l’INSERM.
En savoir plus sur les PEPR PREZODE et MIE. - Le PEPR Systèmes Alimentaires, Microbiome et Santé relatif aux maladies chroniques non transmissibles a pour objectif de mieux comprendre : d'une part, les questions liées aux microbiomes et à la santé – soit les liens entre l’alimentation, les microbiomes et la santé humaine –, et d'autre part, les questions liées à la consommation et aux systèmes alimentaires durables – soit les interactions entre les comportements de consommation, l’information fournie aux consommateurs et les modèles de production alimentaire. L'appel à projets est en cours.
En savoir plus sur le PEPR SAMS.