C’est vraiment un très grand plaisir pour moi d’être parmi vous aujourd’hui, pour cette remise des prix du 19e concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes.
Ce concours récompense ceux qui ont su innover,
ceux qui ont su prendre des risques, ceux qui ont osé se financer, lors d’une aventure entrepreneuriale. Et à vous tous, participants de ce concours et lauréats de ce concours, je dois adresser mes très sincères félicitations.
Je crois qu’une des choses qui m’a le plus rempli de plaisir lorsqu’on m’a proposée ce Ministère c’est qu’il se nomme « Enseignement Supérieur, Recherche et Innovation » et je dois dire que le fait que le mot « Innovation » soit présent dans l’intitulé de ce Ministère a été vraiment quelque chose de très important.
Au-delà des succès personnels et des trajectoires de nos équipes, je veux aussi féliciter et saluer les efforts de tout un écosystème. Cela a été rappelé, 40% des lauréats sont docteurs, plus de la moitié des projets lauréats sont issus de la recherche publique ou ont été accompagnés par nos incubateurs, 25% des projets ont été maturés dans les Sociétés d’Accélération de Transfert de Technologies. Il me semble que le système de l’innovation en France est en capacité de porter de très belles créations d’entreprises.
Parce que l’innovation apporte des réponses nouvelles aux défis majeurs de notre société,
le Ministère a souhaité décerner 5 Grands Prix pour saluer les projets les plus prometteurs au regard des grands défis socio-économiques identifiés par l’agenda stratégique « France Europe 2020 ». Ces Grands Prix couvrent notamment de nombreux domaines, de la santé, du développement durable, du spatial et de la sécurité des personnes. Sachez qu’ils sont autant d’atouts futurs pour notre économie et pour notre société.
62 lauréats #iLab2017 dont 5 Grands prix 👏🏆https://t.co/d9WMoRU2JH
— Sup-Recherche-Innov (@sup_recherche) 6 juillet 2017
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Je tiens également à remercier chaleureusement l’ensemble des membres du jury,
et plus particulièrement Barbara Dalibard, présidente du jury national, ainsi que son collège de vice-présidents : Madame Auger, Monsieur Buisson, Monsieur Copin et Monsieur Iselin. Et bien sûr, merci également à BPI France, qui a été et qui est toujours notre partenaire historique dans l’organisation du concours et sans qui les choses ne se font pas aussi bien.
Je voudrais saluer aussi cette année le partenariat qui a été lancé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il permettra aux lauréats du concours i-LAB de bénéficier d’un accès privilégié au programme New Technology Venture Accelerator, qui propose un accompagnement personnalisé pour se familiariser avec les marchés nord-américains. Je ne peux que vous encourager à vous y lancer. Vous savez que le développement de votre entreprise, à atteindre le plus tôt possible, va être essentiel et que c’est en vous développant à l’international que vous créerez de l’emploi en France.
Susciter la créativité, soutenir les initiatives innovantes,
c’est tout l’enjeu de ce concours i-LAB et au-delà, de la politique d’innovation que porte l’État pour construire la France de demain. Le palmarès de cette 19e édition est une formidable vitrine de nos innovateurs et de nos entrepreneurs. Il est la preuve de notre dynamisme, de la fécondité des écosystèmes, qui permettent de créer des ponts qui ne sont pas encore suffisants mais qui commencent à porter leurs fruits entre la recherche et l’entreprise.
Chaque année, ce sont environ 1000 nouvelles entreprises innovantes qui voient le jour en France. Elles sont en première ligne pour permettre de différencier dans une compétition internationale toujours plus vive. Nous devons désormais aller encore plus loin !
Je suis convaincue que l'innovation est un vecteur de developpement économique et de transformation sociale #iLab2017
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 6 juillet 2017
La France dispose de solides atouts pour devenir le pays de l’entrepreneuriat et de l’innovation :
d’abord parce qu’il existe en ce moment une vraie dynamique, un « momentum », comme vient de le souligner le président de la République à Vivatech ou encore à l’inauguration de Sation F. Ensuite parce que nos universités, nos organismes de recherche sont mondialement reconnus. Il faut le savoir. Je sais que vous êtes nombreux à le savoir mais il faut aussi le faire savoir et sortir de cette morosité qui fait que l’on se dénigre toujours plus que l’on ne fait face. Il nous faut défendre leur rang, et être plus combatif que jamais au niveau international, où la compétition s’accentue. Nous le savons, il ne faut pas avoir peur de la compétition, il faut s’y lancer corps et âme parce que c’est comme cela que l’on réussit. C’est ainsi que parfois on échoue mais c’est aussi parfois que l’on rebondit et que l’on réussit. Donc l’échec, c’est comme cela qu’il faut le prendre. Il nous faut également, et j’aurai l’occasion d’y revenir, engager un grand mouvement de décloisonnement et rapprocher tous les acteurs de l’innovation. Aujourd’hui je le disais, plus de la moitié des entreprises lauréates du concours sont issues de la recherche publique, et c’est pour moi la démonstration que lorsqu’on est en capacité de décloisonner et bien, on réussit.
Le modèle d’innovation français peut aussi s’enorgueillir de dispositifs de soutien financiers efficaces et reconnus, que ce soit le crédit d’impôt recherche ou des programmes d’investissement d’avenir. Ces différents leviers ont permis d’engager une dynamique vertueuse de l’innovation, et d’engranger de réels succès. Il faut accélérer encore ce mouvement, et qu’il est temps d’assumer pleinement le fait que l’innovation fait partie intégrante de la recherche et de la formation, en reconnaissant la place qu’elle tient dans les parcours et les carrières et en levant les freins financiers, juridiques et culturels qui continuent à subsister trop souvent. Pour accélérer le mouvement, il est temps de simplifier les mécanismes de soutien à l’innovation, il est temps de réduire le nombre de guichets et de mécanismes et de concentrer le soutien de l’Etat sur ceux qui fonctionnent le mieux.
En tant que chercheuse, professeur et présidente d’université, je mesure pleinement la nécessité de créer un continuum et une dynamique permanente entre la recherche, l’innovation et l’entreprise. Je suis donc convaincue que c’est en faisant travailler ensemble des étudiants, des chercheurs, des entrepreneurs, chacun avec sa sensibilité, chacun avec ses aspirations, que l’on crée les conditions de l’innovation.
Et c’est pour cela que les universités, les écoles doivent devenir des centres d’innovation,
en plaçant la création d’entreprise au cœur des parcours des étudiants et des scientifiques, en diffusant largement les résultats de la recherche vers les entreprises et en facilitant la rencontre entre tous ceux qui font l’innovation.
Nos étudiants doivent pouvoir construire leurs projets de création d’entreprise dans le cadre de leurs études, notamment pour valoriser les inventions issues des laboratoires. Nos universités et nos écoles doivent pouvoir accueillir sur les campus les start-up créées par leurs étudiants et par leurs chercheurs et les accompagner dans leur croissance. Je souhaite créer les conditions du développement d’un écosystème complet d’innovation autour de chaque grand site de recherches, de chaque université, par la mise en place d’un incubateur par site, par la création de fonds d’investissement public-privé pour l’amorçage ou encore par l’extension des outils de maturation.
Il faut developper des écosystèmes d'innovation autour de chaque grand site de recherche et d'enseignement #ilab2017
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) 6 juillet 2017
Pour encourager l’innovation,
il nous faut également construire une interface plus directe entre le monde académique et l’entreprise : laboratoires et entreprises ont tout à gagner à travailler la main dans la main, dans une logique de coproduction de l’innovation. Les partenariats efficaces, et ils sont nombreux, seront soutenus et développés. Et en parallèle, nous engagerons une simplification de nos dispositifs de soutien à l’innovation : le foisonnement d’initiatives ne doit pas engendrer de complexité administrative, qui ralentirait l’innovation. Efficacité, agilité, simplicité, tels sont les maîtres mots pour soutenir l’innovation.
Pour mieux associer la recherche publique et entreprises privées et pour renforcer la confiance, nous clarifierons les objectifs des politiques d’innovation et nous reverrons les mécanismes d’incitation. Et en particulier, les règles de partage de la propriété intellectuelle seront réexaminées, sans a priori : bien sûr la protection des inventions est indispensable et restera un pilier de la politique d’innovation. Mais pour moi le brevet n’est pas le seul indicateur de la contribution de la recherche au développement économique, loin de là.
En conclusion,
je voudrais dire aux lauréats de cette 19e édition que gagner ce concours a été une belle étape, une belle réussite. Mais que je vous souhaite que ce ne soit que le début d’une aventure : ne mesurez pas votre ambition, redoublez de créativité et continuez de nous faire rêver. Je vous souhaite tout le succès que vous méritez.
Merci à toutes et à tous.
Le fil Twitter de la cérémonie
#ilab207 La journée s'achève avec la cérémonie de remise des prix par @VidalFrederique pic.twitter.com/4Bcz5vA6T0
— Sup-Recherche-Innov (@sup_recherche) 6 juillet 2017
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