Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE)

Présentation

Formations sélectives implantées dans les lycées, les classes préparatoires aux grandes écoles préparent en deux ans aux concours d’entrée dans les grandes écoles (écoles normales supérieures, écoles vétérinaires, militaires, d’ingénieurs et de commerce, etc.) en dispensant une formation pluridisciplinaire approfondie, définie par des programmes nationaux. Elles sont accessibles avec un baccalauréat général ou technologique (ou un titre admis en équivalence), la sélection opérée sur dossier par les lycées, via Parcoursup, tenant compte des résultats et de la cohérence du parcours scolaire avec la formation visée.

Le cursus de deux ans, ou trois en cas de redoublement de la seconde année, n’est pas diplômant, mais, dans la mesure où il s’inscrit dans le schéma européen des études fondé sur les trois grades de licence, master et doctorat, et où il donne lieu à l’attribution de 60 crédits européens pour la première année d’études et de 120 pour le parcours complet de formation, il autorise, en cas d’échec aux concours, une poursuite d’études à l’université.

Les classes préparatoires aux grandes écoles sont organisées en trois filières, économique et commerciale, littéraire et scientifique, elles-mêmes subdivisées en voies.

Les classes préparatoires économiques et commerciales

La filière économique et commerciale prépare aux concours des écoles supérieures de commerce et de management (groupes BCE et Ecricome), ainsi que des écoles normales supérieures de Paris-Saclay (concours Économie et gestion, dit D2) et de Rennes (concours Droit – économie, dit D1). Outre les voies D1 et D2 qui conduisent aux ENS, cette filière en comporte deux autres : une voie générale (ECG), qui offre quatre parcours possibles, et une voie technologique (ECT).

Les disciplines communes à ces deux voies sont les lettres et la philosophie, ainsi que les langues vivantes étrangères. Les disciplines spécifiques aux quatre parcours de la voie ECG sont les mathématiques, appliquées ou approfondies, l’économie / sociologie / histoire du monde contemporain, et l’histoire / géographie / géopolitique du monde contemporain. Les disciplines spécifiques à la voie ECT sont les mathématiques et l’informatique, le management et les sciences de gestion, l’économie et le droit.

Les classes préparatoires littéraires

La filière littéraire prépare aux concours littéraires d'admission dans les écoles normales supérieures de la rue d'Ulm, de Lyon et de Paris-Saclay. Cette filière comporte deux voies, A/L et B/L, qui préparent, pour la première, à des concours à dominante lettres et sciences humaines, pour la seconde, à des concours à dominante sciences économiques et sociales. Un certain nombre d’autres écoles supérieures sont parties prenantes de ces concours organisés par les ENS ou en utilisent les épreuves pour leur propre recrutement.

Les classes préparatoires "Lettres" (A/L)

La voie A/L prépare aux concours de la Banque d’épreuves littéraires (BEL) des écoles normales supérieures, banque d’épreuves ouverte à plusieurs établissements partenaires : l’École nationale des chartes, l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, les écoles supérieures de commerce et de management des groupes BCE et Ecricome, les instituts d’études politiques d’Aix-en-Provence, de Lille et de Lyon, ainsi que quelques écoles spécialisées en journalisme, communication, traduction et art (École du Louvre).

La première année de formation est "indéterminée" : le choix entre les ENS n’intervient qu’en seconde année, le concours "langue étrangère : anglais" de l’ENS Paris-Saclay se préparant dans les classes dédiées aux concours de l’ENS de Lyon. En première année, les disciplines obligatoires sont le français, la philosophie, les langues étrangères (anciennes et vivantes), l’histoire et la géographie ; de nombreux enseignements optionnels sont également proposés (cinéma et audiovisuel, études théâtrales, arts plastiques, histoire des arts…). En seconde année, la préparation à l’ENS Ulm comprend nécessairement un enseignement de langue ancienne (mais l’enseignement obligatoire de géographie a disparu), tandis que celle à l’ENS de Lyon comporte nécessairement un enseignement de géographie (mais l’enseignement obligatoire de langue ancienne a disparu).

Les classes préparatoires "Lettres et sciences sociales" (B/L)

La voie B/L prépare aux concours de la Banque lettres et sciences économiques et sociales (BLSES) commune aux écoles normales supérieures de la rue d'Ulm, de Lyon et de Paris-Saclay, et à quelques autres écoles, comme les écoles d’ingénieurs en statistique, l’ENSAE et l’ENSAI, les écoles d’ingénieurs en information et communication du groupe GEIDIC, ou les écoles de commerce et de management du groupe Ecricome. Si les disciplines littéraires sont les mêmes que dans la voie A/L, avec cependant la géographie et les langues anciennes en option, la présence des mathématiques et des sciences économiques et sociales fait la spécificité de cette voie littéraire, particulièrement exigeante.

Les classes préparatoires scientifiques

La filière scientifique prépare aux concours des quatre écoles normales supérieures, des écoles d’ingénieurs, des écoles vétérinaires et des écoles militaires. Elle est structurée en :

• 8 voies en première année : MPSI, MP2I, PCSI, PTSI, BCPST, TSI, TPC et TB ;
• 9 voies en seconde année : MP, MPI, PC, PSI, PT, BCPST, TSI, TPC et TB,

Les voies TSI, TPC et TB sont destinées à accueillir les bacheliers technologiques.

Les concours de la filière scientifique s’organisent en 8 grands concours communs ou banques d’épreuves : banques X-ENS et inter-ENS, Mines-Ponts, Centrale-Supélec, CCINP, e3a Polytech, banque filière PT, banque agro-véto, G2E. Mais chacun d’entre eux se subdivisant en plusieurs concours, selon les voies de CPGE dont sont issus les étudiants, c’est en fait plus d’une vingtaine de concours qui sont proposés aux candidats scientifiques des classes préparatoires.

Les classes préparatoires Arts et design (Paris-Saclay C)

Classe préparatoire scientifique, la classe Arts et design s'adresse principalement aux bacheliers technologiques de la série STD2A mais peut accueillir également des bacheliers généraux ayant de préférence suivi un enseignement artistique au lycée. Elle forme les étudiants désireux d’intégrer au niveau L3 les écoles d’art et de design, et en priorité le département Design de l’ENS de Paris-Saclay, dont la formation conduit à l’enseignement du design en lycée, en école supérieure ou en université et, au-delà, aux métiers de la recherche.

Le programme de cette CPGE, qui met l'accent sur la formation artistique, prévoit une pratique renforcée du dessin, de l'anglais, et l'usage des outils numériques. Un stage de trois semaines d’immersion en milieu professionnel est organisé à la fin de la première année.

Les classes préparatoires ATS

Les classes préparatoires ATS (adaptation des techniciens supérieurs) permettent aux bons étudiants des formations technologiques supérieures, titulaires d’un BTS ou ayant validé une deuxième ou troisième année de licence professionnelle-BUT, de se préparer en un an à intégrer une école supérieure de commerce, d'ingénieurs, du paysage ou une école vétérinaire. Il existe en effet six voies de classes ATS : économie-gestion, ingénierie industrielle, génie civil, biologie, métiers de la chimie, et métiers de l’horticulture et du paysage.

La classe ATS économie-gestion organise un double cursus, au lycée et à l’université, ce qui permet à l’étudiant de valider la troisième année de la licence d’économie et gestion ou d’AES. Si les candidats ne parviennent pas à intégrer la deuxième année des écoles de commerce et de management des banques Passerelle 2 et Tremplin 2 par la voie des admissions parallèles, ils peuvent ainsi poursuivre en première année de master à l’université.

Les classes ATS ingénierie industrielle et génie civil offrent une possibilité d’intégration en écoles d’ingénieurs par concours (concours ATS et LP-BUT/BTS) ou sur dossier. Pour les étudiants d’ATS biologie, l’admission en école d’ingénieurs agronomes et en école nationale vétérinaire se fait par la voie C du concours agro-véto. En revanche, la classe ATS métiers de la chimie rend accessibles sans concours les écoles de la Fédération Gay-Lussac ou d’autres écoles d’ingénieurs dans les domaines de la chimie et de la physique, l’évaluation se faisant par contrôle continu et la progression dans le cursus par examen interne.

L’admission en CPGE

Le recrutement dans les CPGE s'adresse principalement aux élèves scolarisés en classe de terminale dans un lycée français ou étranger. Cependant, des étudiants déjà scolarisés dans le supérieur peuvent également, s'ils le souhaitent, se réorienter en CPGE.

Toutes les informations concernant les filières, les différentes formations publiques ou privées sous contrat existantes ainsi que les établissements qui les proposent, sont disponibles sur la plateforme Parcoursup. La procédure annuelle d'admission en CPGE est entièrement dématérialisée, les candidats formulant leurs vœux sur le site entre la mi-janvier et le début mars. Les phases d'admission, principale et complémentaire, se déroulent entre le 1^er juin et la mi-juillet.

Aides aux étudiants

Les étudiants inscrits en classe préparatoire peuvent solliciter le bénéfice d'une bourse d'enseignement supérieur sur critères sociaux et d'une aide au mérite, versée aux bacheliers boursiers ayant obtenu la mention Très bien au baccalauréat et poursuivant des études supérieures.

Tous les renseignements sur les bourses d'enseignement supérieur sur critères sociaux (procédure de demande, montants, calendrier de versement…) et sur l’aide au mérite figurent sur le site dédié aux étudiants.

Des passerelles entre les CPGE et les universités : l’attestation descriptive du parcours de formation (ADPF)

En vue de faciliter leur poursuite d’études en cas d’échec aux concours, une attestation descriptive de leur parcours de formation est délivrée aux étudiants des classes préparatoires. Établie sur la base d'une grille nationale de référence et délivrée par le chef d'établissement, cette attestation mentionne le nombre de crédits européens attribués, dans la limite de 60 pour la première année d’études et de 120 pour le parcours de formation complet. C’est à l'établissement d'enseignement supérieur, français ou étranger, dans lequel s’effectue la poursuite d’études, qu’il revient de valider, en totalité ou en partie, les crédits mentionnés.

La diversité sociale des CPGE : "décentrer l’excellence"

Encourager l’accès des élèves défavorisés aux CPGE et aux grandes écoles

L'État met en place des actions ciblées en direction des lycéens originaires des régions et des lieux les moins représentés dans les classes préparatoires : quartiers prioritaires, zones rurales ou isolées, réseaux d’éducation prioritaire. Le ministère chargé de l’enseignement supérieur fait porter ses efforts sur l’intensification et la structuration de dispositifs éprouvés (meilleure information sur l'offre de formation, mobilisation des places vacantes, taux planchers de lycéens boursiers sur Parcoursup, tutorat et mentorat, diversification des voies d’accès aux grandes écoles...) et sur le déploiement de nouvelles actions (multiplication des cycles pluridisciplinaires d’études supérieures, labellisation des initiatives, bonification individuelle des boursiers ou des étudiants de première génération dans l’enseignement supérieur dans l’accès aux formations d’excellence, bonification collective prenant en compte une pluralité de critères de diversité et bénéficiant à tous les élèves d’une CPGE ou d’un établissement…).

Les Cordées de la réussite

Fondées sur le principe de solidarité entre les établissements d’enseignement secondaire et supérieur, les Cordées de la réussite créent un partenariat entre une "tête de cordée", établissement d'enseignement supérieur ou lycée comportant des formations supérieures (CPGE ou STS), et des établissements dits "encordés", collèges et lycées de la voie générale, technologique ou professionnelle, implantés de préférence dans les "quartiers prioritaires de la politique de la ville" (QPV) ou dans les zones rurales, ou membres des réseaux d’éducation prioritaire.

L'objectif est, par diverses modalités d’accompagnement personnalisé, de lutter contre l'autocensure et de favoriser l’orientation d’élèves motivés, de collège ou de lycée, bénéficiaires d’une bourse, vers des filières d’excellence, en leur offrant un accompagnement qui s’inscrive dans la perspective d’une poursuite d’études supérieures et d’une insertion sociale et professionnelle. En 2022, 220 000 jeunes bénéficient de ce dispositif.