SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Madame la Commissaire européenne en charge de l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse , chère Mariya,
Madame la présidente de l’ERC,
Mesdames et Messieurs les présidents et directeurs d’établissements d’enseignement supérieur de et de recherche,
Monsieur le Président de l’Académie des Sciences, cher Alain,
Monsieur le Président du MNHN, cher Bruno
Chères toutes et tous,
Nous sommes réunis ce soir pour célébrer le passage d’un cap important : plus de 1500 projets du Conseil Européen de l’Europe sont - ou ont été – hébergés dans des laboratoires français. Je suis très heureuse de partager ce moment avec vous, qui portez, ou accompagnez, ces projets de recherche ambitieux.
Vous avez eu l’opportunité d’échanger un peu plus tôt dans la journée sur ce que représentent les projets ERC, dans le paysage de la recherche européenne. Je voudrais redire ce soir toute l’importance que j’accorde à la recherche exploratoire, cette recherche fondamentale, dans tous les sens du terme, qui permet d’approfondir nos connaissances, dans l’ensemble des disciplines, sans impact immédiat requis. C’est en explorant l’ensemble de l’espace des phases que l’on va parfois bien au-delà de l’état de l’art , et que l’on prépare les découvertes de demain.
Les projets financés par le Conseil Européen de l’Europe – les prestigieuses bourses ERC – se placent précisément au service de la connaissance ; ils permettent en effet à un chercheur de bâtir autour de lui une équipe de recherche conséquente, travaillant sur un sujet dédié durant 5 ans. Depuis 2007, ce sont ainsi 12 500 projets ERC qui ont été mis en place, dont 1 500 au sein de nos laboratoires français. De même que le fait l’ANR au niveau national, les appels à candidature de l’ERC sont destinés à des chercheurs à différentes étapes de leurs carrières. L’ERC permet notamment à des jeunes chercheurs, dans le cadre des « starting grants », de pouvoir, très tôt, lancer des projets innovants, ambitieux, à partir d’une idée originale. Les appels à candidature de l’ERC sont très sélectifs : il faut donc oser se lancer, oser candidater, et ne pas être exagérément déçus d’un échec, qui peut être temporaire, une bonne idée trouvant toujours son chemin pour éclore.
Je souhaite souligner également les projets d’ERC Synergy, qui contribuent à la collaboration européenne entre les laboratoires de recherche, et renforcent la mobilité entre les équipes de recherche des différents pays, qu’il s’agisse des doctorants, des post-doctorants ou des chercheurs permanents. Cette intelligence collective est particulièrement importante pour répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés, collectivement.
La France est, en moyenne, le 3eme bénéficiaire des financements ERC depuis la création de ce conseil en 2007. Elle se hisse même à la seconde position pour les projets Synergy : je salue là l’esprit collaboratif que cela signifie ! Ses taux de succès sont particulièrement élevés dans le domaine des Mathématiques, et des Sciences physiques.
Mis si les taux de succès des projets portés par nos chercheurs sont en moyenne supérieurs aux taux de succès européens, nous observons un certain tassement. La France était ainsi, dans H2020, le pays hôte de 11,3% des projets « Consolidator » , 11,7 % des projets « Advanced », et seulement 8,4 % des projets « Starting » portés par nos jeunes chercheurs. ces valeurs sont à mettre au regard du taux de 16,4 % correspondant à la part globale de la France dans la dépense intérieure en R&D de l'Union européenne entre 2014 et 2017.
Je mesure pleinement ce que signifie de postuler à un projet ERC. Afin que les chercheurs puissent se consacrer au fond scientifique de leur projet, avant le dépôt, puis, encore davantage, lorsqu’ils sont lauréats d’une bourse, il est essentiel qu’ils puissent être accompagnés administrativement. Depuis plusieurs années, de nombreuses cellules Europe ont été déployées dans nos établissements. Le point de contact national pour les ERC, en lien avec ses relais sur le territoire, s’est employé à informer, et aider les chercheurs. L’ANR est également venue en soutien financier, avec son dispositif « Tremplin-ERC » , permettant de consolider un projet bien évalué.
Nous avons souhaité renforcer les moyens donnés aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche, au travers d’un programme spécifique, baptisé ASDESR, . Ce programme, nommé Accélération des Stratégies de Développement de l’enseignement Supérieur et de la Recherche, vise à accompagner la mise en œuvre d’une politique de développement pérenne des ressources propres, adossée à la stratégie des établissements. Il s’agit de donner aux établissements les moyens de recruter pour structurer la formation tout au long de la vie, le mécénat, l’immobilier, et l’accès aux financements européens. Je salue l’ensemble des établissements qui se sont portés candidats à cet appel.
Ce sont ainsi 44 projets qui ont été retenus, pour un total de 200 M€ ; 29 portent un projet en lien avec les financements européens. Les établissements sélectionnés maillent tout le territoire, y compris les outre-mer avec des projets retenus en Guyane, aux Antilles et en Nouvelle Calédonie.
Je m’attarde un instant , à titre d’illustration, sur 3 projets à forte valence européenne afin de souligner la diversité des réponses retenues et la souplesse des outils mobilisés en fonction de la taille de l’établissement et de l’état de maturité de sa stratégie internationale.
- En Nouvelle Aquitaine, le projet INTERFACES de l’université de Limoges s’est entièrement tourné vers l’international, avec un objectif clair et ambitieux : augmenter de 20% le nombre de dépôts de projets européens de l’établissement grâce au renforcement d’équipe d’ingénierie de projets à même d’appuyer une université pluridisciplinaire et forte de l’appui de son territoire.
- Dans la Région Grand Est, le projet REIL, porté par l’Université de Lorraine et les organismes nationaux de recherche du site, a pour ambition de créer une véritable task force de développement de la dynamique européenne en interface avec les scientifiques qui travaillent des réponses aux défis socio-économiques.
- Enfin, Dans la région AURA, le projet E@SELY SKILLS porté par quatre écoles d’ingénieurs du site académique Lyon-Saint-Etienne : Centrale Lyon, ENTPE, INSA Lyon et Mines Saint-Étienne et en partenariat avec l’Université Jean Monnet-Saint-Étienne souhaite rendre visible une ingénierie pour les transitions en créant un Centre de compétences mutualisées pour amplifier l’accès aux financements européens.
Tous ces projets s’appuient sur les spécificités des établissements et les tournent résolument vers l’excellence internationale.
Je souhaite que ce soutien additionnel puisse aider l’ensemble des chercheurs à amplifier notre succès à cet appel à projets prestigieux qu’est l’ERC, en leur permettant de se concentrer sur le fond scientifique de leurs dossiers.
Avant de conclure, je voudrais féliciter tous les lauréats des différents bourses ERC, mais plus largement tous ceux qui ont eu une idée originale, et l’ont portée à cet appel très compétitif. Je remercie très chaleureusement tous ceux qui accompagnent au quotidien les chercheurs, en particulier les ingénieurs projets ou les membres des cellules Europe de nos établissements.
Un dernier mot, enfin, pour saluer le travail remarquable fait par Jean-Pierre Bourguignon à la tête de l’ERC durant 10 ans. Nous connaissons l’énergie, la vision et la rigueur avec lesquelles, Jean-Pierre, vous avez accompli ce travail remarquable. Je suis certaine que votre grande expertise continuera à nous éclairer.
Un grand merci à vous tous.