SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Monsieur le directeur général, merci pour votre accueil,
Monsieur le directeur de cabinet,
Monsieur le recteur de Paris,
Monsieur le secrétaire général du ministère,
Mesdames, Messieurs les parlementaires
Mesdames, Messieurs, en vos grades et qualité,
Je suis très heureux de vous retrouver ce soir dans ce lieu magnifique, symbole du dialogue que notre pays entretient avec toutes les cultures et les sociétés du monde.
Heureux aussi de me présenter devant vous pour la première fois comme ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, au sein du grand ministère que dirige Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Cette organisation permettra, j’en suis sûr, de garantir le continuum nécessaire dans des politiques prioritaires autour de l’éducation, la formation et de l’orientation et d’en défendre l’importance dans une période délicate pour le pays.
Malgré les défis innombrables auxquels nous faisons face, j’éprouve une profonde fierté à l’idée d’assumer ces responsabilités tout en mesurant ce qu’elles entrainent.
Merci à vous tous :
- enseignants chercheur
- chercheurs,
- enseignants,
- doctorants ou post doctorants,
- personnels non enseignants
- représentants de tous les secteurs du ministère ;
de participer à nos missions communes.
Vous me permettrez de commencer mon propos en ayant une pensée d’abord pour les jeunes victimes de l’accident de car survenu ce matin à Châteaudun, et tout particulièrement pour cette lycéenne décédée, pour sa famille évidemment, pour ses camarades et pour toute la communauté éducative.
Je veux aussi avoir cette pensée pour les habitants et les étudiants de Mayotte. Notre communauté universitaire, les services du rectorat et du CROUS, tous les services de l’État et aussi les entreprises sont à pied d’œuvre pour accompagner les étudiants. Je souhaite les remercier et les assurer de mon soutien le plus total.
Je veux placer ces vœux sous le signe des deux axes majeurs sur lesquels s'appuiera mon action : la recherche et les étudiants. Je vais le dire autrement : la souveraineté de notre pays et notre jeunesse.
Vous comprenez la différence. Assurer une recherche libre motivée par la quête de la connaissance, accompagner les étudiants, c’est notre vocabulaire. J’y suis évidemment attaché.
La souveraineté et la jeunesse, c’est une autre manière de voir ou de dire la même chose. La souveraineté et la jeunesse, c’est tout simplement l’avenir de la France et de l’Europe. Or j’ai une conviction très forte : celle que notre communauté joue un rôle déterminant pour gagner la bataille de cette souveraineté et préparer la jeunesse à son avenir, qui est celui de notre pays.
Je veux aussi citer une priorité absolue, qui est à la fois la condition de réalisation des deux axes et le lieu de leur réalisation : il s’agit de l’inscription de l’enseignement et de la recherche dans les territoires.
Mais avant de rentrer plus avant dans ces axes de fond, je souhaite évoquer avec vous deux préoccupations majeures et de court terme auxquelles vous avez été nombreux à être confrontés : d’une part la mise en cause des valeurs qui nous animent ; et d’autre part le financement de notre action, c’est-à-dire, très concrètement, le budget.
Nous nous trouvons dans une situation inédite. L’instabilité domine la vie politique française et internationale, les contraintes financières sont sans précédent, notre société est profondément polarisée. J’ajoute à ce tableau un contexte géopolitique qu’il n’est pas besoin de qualifier, et qui questionne l’Europe, ses ambitions et ses objectif.
Notre Université et notre Recherche, pas plus que le reste de la société, ne sont préservées de ces tensions.
Face à ces forces centrifuges, nous devons être fermes sur nos valeurs :
Les libertés académiques d’abord, auxquelles je suis profondément attaché. Car ce qui motive la recherche, c’est précisément cette liberté, qui va avec le désir de connaître et la curiosité sans limites ; je souhaite rappeler que cette recherche poussée par la curiosité est au cœur de nos priorités. Elle représente ainsi plus de 65% du budget de l’ANR, soit plus de 700 millions d’euros par an.
Mais cette liberté de penser et de rechercher est aujourd’hui trop souvent attaquée. Nous devons faire face à la mise en cause de la vérité, à la manipulation ou à la déstabilisation qui atteignent le cœur de nos démocraties. Nous voyons parfois des pressions sur les chercheurs, enseignants-chercheurs et enseignants dans certains domaines. Vous pouvez compter sur moi pour être à vos côtés et réaffirmer sans relâche mon engagement pour défendre la liberté de penser et de travailler, qui sont la condition nécessaire pour que la soif de connaissance et la joie de la transmission soient préservées.
Être ferme sur nos valeurs, c’est ensuite défendre la laïcité, garante à la fois de la neutralité de nos institutions publiques et de la liberté de conscience individuelle. A l’école, l’État garantit un espace de neutralité qui s’applique aussi aux élèves.
Il en va autrement au sein de l’Université. Si les enseignants et l'administration restent tenus aux principes de neutralité, les étudiants ont le droit d'exprimer leurs convictions personnelles, y compris religieuses, y compris par le port du voile, dans le respect des principes de la République.
Défendre nos valeurs, c’est encore faire résolument le choix de l’Europe. A la tentation de l’isolationnisme et au rétrécissement du monde, nous voulons opposer la coopération, sans naïveté bien sûr, mais avec la conviction qu’elle est la condition nécessaire pour assurer la paix et la prospérité de notre continent.
Enfin, la défense de nos valeurs passe par la lutte contre toutes les violences et discriminations. Je pense en particulier aux violences sexistes et sexuelles et à toutes les formes de racisme et l’antisémitisme.
Je veux m’attarder sur l’antisémitisme, en raison des événements récents qui ont touché et touchent de nombreuses institutions d’enseignement et de recherche.
Face aux dérives observées à certains endroits, face aux menaces, aux insultes, aux violences de tous ordres, notre position est claire : tolérance zéro. Pas un seul étudiant ne doit hésiter à se rendre en cours parce qu’il craint d’être exposé à l’antisémitisme.
J’ai donc saisi le Garde des sceaux afin que les signalements au titre de l’article 40 faits par les Universités soient mieux pris en compte, ce qui a été retranscrit dans la circulaire de politique pénale transmise lundi aux Parquets. Le ministère fait sa part : je compte sur chacun d’entre vous - présidents d’université, directeurs de composantes, recteurs – pour en faire autant.
Donc : engagement résolu pour les libertés académiques, défense de la laïcité, lutte contre toutes les violences et discriminations.
Autre urgence de court terme, le budget. Je ne vous apprendrai rien en disant qu’on ne peut agir sans moyens. Vous le savez, la censure du Gouvernement Barnier en décembre, l’absence d’adoption d’un budget pour l’État avant la fin de l’année 2024, tout cela a eu un coût. Le coût de la hausse des taux d’intérêt, des mesures fiscales qu’on ne peut pas appliquer. A la clé : plusieurs milliards d’économies supplémentaires à faire pour l’État.
Dans ce contexte très dégradé, et où chacun doit prendre sa part, je me suis mobilisé dès mon arrivée pour défendre le budget de l’ESR. J’ai entendu vos alertes sur les tensions budgétaires dans vos établissements, les charges non compensées. Je sais combien certains d’entre vous sont amenés à présenter des budgets contraints, et je vous remercie de le faire avec sérieux et responsabilité.
Le ministère vous soutient. En dépit du contexte budgétaire contraint, nous avons obtenu, avec la ministre d’État Élisabeth Borne dont la mobilisation a été déterminante, 100 millions d’euros supplémentaires pour les universités. En l’état des discussions, le budget pour les établissements d’enseignement supérieur augmentera en 2025 de 200 millions d’euros par rapport à 2024. Alors que le Gouvernement, partout, cherche des économies supplémentaires, c’est un geste qui doit être souligné.
Je voudrais revenir sur le chiffre de 630 millions qui a été évoqué et qui a provoqué, je crois, une certaine confusion. Cet effort porte sur des programmes budgétaires qui concernent d’autres ministères : armées, économie, énergie, et porte sur des décalages d’investissement dans le temps. Il n’affectera pas les ambitions de notre ministère en matière d’enseignement supérieur et de recherche.
Nous ne sommes pas au bout du processus ; la commission mixte paritaire se réunit en ce moment même. Élisabeth Borne et moi-même sommes très mobilisés, et toujours à l’heure qu’il est, pour que l’enseignement supérieur et la recherche demeurent parmi les priorités des discussions.
Je tenais à vous présenter l’esprit combatif dans lequel j’ai abordé les négociations budgétaires, et ce que nous avons réussi à obtenir dans un contexte qui, encore une fois, est tout à fait exceptionnel par l’ampleur des efforts qui sont demandés à tous.
J’ai voulu aborder ces urgences qui sont au cœur de l’actualité et qui vous préoccupent toutes et tous à juste titre. Mais elles ne doivent pas nous faire perdre de vue le long terme, la nécessité de préparer l’avenir de notre pays par l’Enseignement supérieur et par la Recherche.
Car comme nous l’a enseigné Bergson, « l’avenir, ce n’est pas ce qui va nous arriver, mais ce que nous allons faire ».
C’est pourquoi je tiens à vous présenter ma feuille de route, autour des deux axes que j’évoquais au début de mon intervention : la souveraineté et la jeunesse, appelées à s’ancrer dans tous nos territoires.
Dans un monde confronté à des mutations de l’ampleur de celles que nous observons, nous devons assurer la souveraineté de notre pays à moyen et long terme, en matière d’énergie, de santé, d’intelligence artificielle, de composants, d’agriculture, de spatial, de mobilité, mais aussi en matière de démocratie et de valeurs.
Assurer la souveraineté de notre pays, dans une Europe souveraine, cela signifie nous donner la capacité à nous projeter dans l’avenir malgré les incertitudes du moment. Je veux répéter que cette souveraineté dans et par la recherche ne peut prendre sa pleine mesure que dans une coopération résolue avec nos partenaires européens dans l’esprit du rapport Draghi et de la boussole de compétitivité présentée par Mme von der Leyen hier. A ce titre, les Universités européennes voulues par le Président de la République sont des leviers fondamentaux de la coopération stratégique vers laquelle nous devons tendre.
Dans ce cadre national et européen, notre enjeu collectif est de développer les moyens de notre autonomie stratégique, pour agir et non subir face à l’imprévu.
Eh bien, je suis convaincu que notre ministère et notre communauté ont justement les ressources pour nous aider à faire face à ce défi. Notre ministère est celui qui peut, seul, aujourd’hui, poser les jalons pour le développement des technologies qui demain assureront notre capacité à faire face aux menaces environnementales, aux tentatives de déstabilisation informationnelles mais aussi parfois aux menaces sur notre sécurité, que nous aurons à affronter. C’est au sein de notre communauté que naîtront les technologies clés pour faire face à tout cela.
Nous disposons pour ce faire d’outils formidables sur lesquels nous appuyer : compétences exceptionnelles, grandes infrastructures de recherche, laboratoires d’excellence, très grandes universités de recherche visibles à l’international. Ce sont des atouts majeurs pour notre pays.
Je veux dire aussi que développer notre souveraineté signifie parfois de garder le cap quand les vents sont contraires, assumer des choix au moment où ils sont moins dans l’air du temps. Je pense ici à l’enjeu considérable de la recherche dans le domaine de l’environnement, de l’écologie, du développement durable. Les vents qui soufflent de l’étranger et parfois sur notre continent ne sont pas aussi favorables que par le passé, mais nous assumerons une politique ambitieuse de soutien à la recherche dans ce domaine, sans céder aux pressions pour ne pas sacrifier l’avenir au présent.
C’est pourquoi j’entends mieux mobiliser nos immenses capacités d’expertise et de prospective y compris au service de nos politiques publiques : en mobilisant nos experts scientifiques et nos ingénieurs. Ils ont un rôle essentiel pour identifier les priorités qui doivent être les nôtres.
Faire porter la recherche sur nos priorités stratégiques, c’est tout l’objectif de nos agences de programme, qui ont été annoncées par le Président de la République lors de son discours du 7 décembre 2023. Je vous en rappelle les intitulés :
- Climat, biodiversité et société durable portée par le CNRS ;
- Agriculture, alimentation durable, forêts et ressources naturelles associées, pour l'INRAE ;
- Numérique, algorithmes et logiciels à l'INRIA ;
- Santé à l'INSERM ;
- Énergies décarbonées au CEA ;
- Du composant aux systèmes et infrastructures numériques au CEA également ;
- Spatial au CNES.
Derrière chacune de ces agences, il y a une même ambition : unir nos forces au service des priorités stratégiques de la France et de l’Europe.
Depuis un an, les agences ont permis de mettre autour de la table les acteurs de chaque secteur pour converger sur les programmes stratégiques dans chaque domaine. Des financements de France 2030 en découlent, et je veillerai à ce que ces programmes soient maintenus. Je tiens à rappeler ici que depuis son lancement, 12 milliards d’euros ont été engagés par France 2030 en faveur de la recherche.
Je pense aux enjeux énergétiques, environnementaux et industriels, mais je pense aussi aux enjeux de société dont je parlerai plus tard.
Parlons, tout particulièrement de l’IA, qui incarne si bien les attentes mais aussi les inquiétudes que porte l’innovation aujourd’hui.
Vous savez que la France accueillera le sommet mondial de l’IA du 6 au 11 février prochain. A cette occasion, je serai présent aux journées scientifiques qui se tiendront la semaine prochaine à l’école Polytechnique, en présence du président de la République.
Avec France 2030, un milliard a déjà été investi dans ce secteur, plus 360 millions d'euros pour doter 9 IA clusters d’importants moyens de développement et d’attractivité, et plus de 100 millions d'euros pour des démonstrateurs des usages du numérique dans les universités et écoles. Nous irons plus loin avec le financement de chaires internationales de l’IA, pour attirer les talents dans notre pays et trouver notre voie propre dans cet univers de l’IA. L’exemple de la startup chinoise Deepseek nous rappelle que la recherche a un impact direct sur les technologies de rupture et sur les entreprises. J’y vois une invitation à être ambitieux, à innover en se reposant sur nos atouts, sans nécessairement copier ce que font les géants de la tech américaine par exemple.
Je pense aussi au spatial, un sujet dont vous savez qu’il m’est cher. C’est un enjeu central de notre souveraineté collective, comme Français et Européens. Et je le dis alors qu’aujourd’hui les acteurs privés, en particulier américains, prennent une place considérable et parfois inquiétante dans le contrôle de l’accès à l’espace. Ce sera bientôt le deuxième vol d’Ariane 6.
Mais ce n’est qu’une brique dans la construction ou la reconstruction d’une véritable souveraineté européenne en matière de recherche spatiale et d’accès à l’espace. Je redis ici ce que j’ai toujours dit : nous devons questionner l’architecture européenne du spatial, optimiser notre organisation pour rendre sa compétitivité au secteur.
J’y veillerai, sans tabou, en lien étroit avec le ministre de l’Industrie et de l’Énergie Marc Ferracci.
Là encore, je souhaite que les agences de programme jouent leur rôle pour nous donner les moyens, avec nos partenaires, d’être à la hauteur des enjeux. Je n’en ai développé que deux, à titre d’exemples, mais toutes partagent cette vocation.
Mais il ne suffit pas de soutenir les travaux de recherche, il faut accompagner le transfert des travaux dans des technologies de pointe. C’est-à-dire que nous devons être capables de repérer très tôt les gap dans la maîtrise d’une technologie et faire monter les expertises, les start-ups, ou encore une R&D public-privée qui garantira notre souveraineté.
Car cela passera aussi par la coopération avec les entreprises. Car notre ministère est celui de toute la recherche, académique aussi bien que dans les entreprises. Et l’effort de R&D de notre pays ne peut pas reposer uniquement sur le public : nous devons globalement accroître l’effort de R & D dont je rappelle qu’il s’élève à 2,2% du PIB, loin des 3% que nous souhaitons atteindre. Ce sont aujourd’hui les entreprises qui sont les plus en retard sur cet objectif.
Nous disposons d’ailleurs de nombreux outils à l’interface comme les IRT, ITE, les bioclusters dans la santé, les Lab Com du CNRS, les Carnot etc. Je pense encore aux pôles universitaires d’innovation mais aussi à la capacité de transfert technologique des EPIC en général et en particulier du CEA. Et nous serons présents dès que la question de la coopération entre recherche publique et privée se posera. Je veux mobiliser tous les dispositifs existants, et m’assurer qu’ils soient utilisés au maximum de leur capacité. Il me semble notamment important de maximiser l’effet du CIR dans nos laboratoires.
Amont et aval donc, prospective et transfert, prise de risque et valorisation, tout cela ne peut se faire sans garder à l’esprit un aspect essentiel : l’articulation nécessaire entre ces transitions technologiques et l’évolution de la société. Car les transformations que nous allons vivre auront des conséquences considérables sur l’organisation de nos sociétés et la vie de nos concitoyens.
C’est une des raisons pour lesquelles l’aventure prospective dans laquelle je souhaite que nous nous engagions ensemble, ne doit et ne peut pas faire l’impasse sur l’apport nécessaire des sciences humaines et sociales.
Nous pouvons nous réjouir à ce sujet de grandes réussites. Je me félicite des premiers résultats de l’AMI SHS dans le cadre de France 2030. Six lauréats ont été proposés à l’unanimité par un jury international et validés par l’État sur décision du précédent premier ministre. J’aurai l’occasion d’y revenir prochainement en les réunissant : je fonde beaucoup d’espoirs sur cette initiative et ce sur quoi elle peut déboucher. Avec cet A.M.I , nous faisons émerger des pôles de recherche mais aussi d’expertise au niveau national avec une forte ambition à l’échelle internationale. Je sais que la vague 2 est très attendue, nous y travaillons en collaboration étroite avec le secrétaire général du SGPI, Bruno Bonnell, qui m’a encore dit cet après-midi son souhait de voir aboutir ce projet.
Cependant, nous ne parvenons toujours pas à donner aux SHS toute la place et tout le rayonnement qui devraient être les leurs.
Nous ne partons évidemment pas de rien. L’internationalisation des SHS reste inégale selon les disciplines, mais a beaucoup progressé dans l’ensemble ces dernières années, notamment pour les publications en anglais. Une des priorités pour amplifier cette tendance est de renforcer la place des SHS dans les appels à projet européens, que nous n’exploitons toujours pas suffisamment.
Les SHS, je le sais, se sentent parfois oubliées ou méconnues.
Et en même temps, la société dans son ensemble ne cesse de se tourner vers elles pour l’aider à penser le monde qui vient, mais aussi nos contradictions, nos fêlures, nos peurs, c’est à dire au fond pour nous aider à nous penser nous-mêmes.
Jamais nous n’avons eu autant besoin d’intelligence de nous-mêmes - et des autres. Et pourtant, la rencontre ne se produit pas dans son ensemble, alors même que les points de contact sont nombreux.
Je ne peux m’y résoudre. Nous ne pouvons nous y résoudre. La France est la patrie des SHS, le pays de Durkheim, Simone Weil, Sartre, Levi-Strauss, Foucault et de tous ceux qui font vivre cet héritage aujourd’hui. Je vous le dis donc : je m’attellerai à ce chantier et toutes les forces qui veulent y contribuer seront les bienvenues…
J’aimerais maintenant me rapprocher de votre quotidien, à vous tous. Car tous les outils, tous les financements que nous déployons au sein de ce ministère n’ont de sens que s’ils ont un impact réel sur la vie dans les labos et dans les amphis.
D’ailleurs je tiens à vous assurer que je serai auprès de vous sur le terrain, dans les établissements, dans les labos, je ne serai pas un ministre qui reste dans un bureau à Paris.
Alors je veux vous parler de trois choses : la Loi de programmation de la recherche, la simplification et les key labs.
Je crois profondément qu’elle a vocation à améliorer, justement, le quotidien de chacun d’entre vous.
C’est d’abord et avant tout vrai du point de vue de l’attractivité de nos carrières, grâce au protocole signé avec certaines organisations syndicales le 12 octobre 2020. Grâce à ce protocole :
- Nous avons tenu l’engagement de ne plus recruter aucun jeune chercheur ou enseignant-chercheur en dessous de 2 SMIC. C’était un plancher : il est respecté.
- Les primes pour les enseignants-chercheurs et les chercheurs ont fortement augmenté. Pour la seule composante dite « statutaire » du régime indemnitaire, le fameux RIPEC, c’est une augmentation de plus de 300% en moyenne en 4 ans pour les enseignants-chercheurs, et davantage encore pour les chercheurs qui partaient de plus bas : c’est considérable, et ça ne tient pas compte de la reconnaissance des fonctions, ni de la part individuelle, qui sont également en forte augmentation.
La LPR nous permet également de préparer l’avenir de notre recherche. Entre 2020 et 2023, ce sont déjà plus de 3 100 contrats doctoraux supplémentaires qui ont été recrutés, la moitié de ce qui avait été prévu d’ici à 2030, et nous atteindrons très bientôt la rémunération cible de 2 300 euros bruts par mois pour les doctorants.
La LPR ce sont aussi évidemment les chaires de professeur junior. Depuis 2021, le dispositif a prouvé son efficacité, en permettant un rajeunissement et un élargissement du vivier des professeurs recrutés, mais aussi en permettant le retour de chercheurs qui étaient en poste à l’étranger. Plus de 300 chaires ont été attribuées, permettant ainsi le retour en France de chercheurs qui avaient quitté notre pays dans des domaines aussi variés que la préhistoire, la géométrie computationnelle ou l’oncologie. Quand je vois, dans le domaine de la santé, le retour en France de chercheuses qui ont passé plus de vingt ans aux États-Unis, comme Yasmine Belkaid à l’Institut Pasteur ou Bana Jabri à l’IHU Imagine, je me dis qu’en termes d’attractivité, nous sommes capables de tenir notre rang.
La LPR a aussi permis de mieux valoriser les enseignants, agrégés comme certifiés, qui jouent un rôle si important dans nos universités. La prime d’enseignement supérieur, dont nous avons accéléré la trajectoire, atteindra en 2025, 3 500 euros par personne : c’est ça aussi, la LPR.
Je pense enfin aux personnels administratifs et techniques, sans lesquels le travail de tous serait impossible. La LPR a permis des avancées significatives : repyramidage de la filière ITRF, enveloppe annuelle de 3,9 millions d'euros destinée aux personnels BIATS, restructuration en deux grades des corps des ingénieurs de recherche des filières ITRF et ITA.
Depuis les débuts de la LPR, sa mise en œuvre a déjà permis le déploiement, entre 2021 et 2024, de près de 4 milliards d’euros supplémentaires directement pour les chercheurs et chercheuses. C’est considérable !
De l’argent a été mis dans notre système. Mais j’entends qu’il ne parvient pas toujours assez vite sur le terrain, dans les labos et les amphis. On a le sentiment parfois qu’il est venu alimenter les fonds de roulement – c’est un constat et non un reproche. Mais c’est un enjeu extrêmement important sur lequel je souhaite que nous puissions travailler ensemble, afin d’identifier collectivement ce qui génère les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui. De l’argent est là : comment l’utiliser au plus vite et au mieux ?
C’est pourquoi je veux que nous mettions en œuvre la clause de revoyure prévue dans la loi, qui consiste à prendre ensemble le temps de faire le bilan de ce qui a déjà été fait, de ce qui doit être amélioré, au service de la recherche.
Les conditions de travail et de vie de tous les membres de notre communauté passent évidemment par les conditions salariales et la qualité de l’équipement.
Je crois cependant que la qualité du travail au quotidien passe aussi par la possibilité de se concentrer sur ses missions de recherche et d’enseignement. Le temps consacré par les chercheurs aux tâches administratives doit être réduit au strict nécessaire. C’est l’enjeu de la simplification. Il n’est pas nouveau.
Cela veut dire moins d’appels d'offres dans tous les sens. Je sais à quel point ce sujet est sensible, pour beaucoup d’entre vous. Je connais les limites de cet exercice : le stress, les contraintes de temps, le sentiment de gâchis. Ce système a pris une place trop systématique dans le financement de la recherche en France. Concentrons-nous sur les appels d’offres européens, auxquels nous répondons encore trop peu, et sur ceux de l’ANR.
Je veux m’attarder sur les financements européens. Nous devons y avoir davantage recours. De gros efforts ont été fournis, et nous avons progressé. Pas suffisamment.
Je sais combien candidater à l’Europe semble difficile, mais pour le coup, le jeu en vaut la chandelle. Nous devons faire mieux et je compte tout faire pour que nous fassions mieux.
En-dehors des projets européens et de l’ANR, les autres programmes n’ont pas de raison, a priori, d’être financés systématiquement par appel à projet. Dans les agences de programme, sauf exception, je demande résolument aux pilotes d’assumer des choix, d’assumer des risques en finançant les projets sans passer par ces procédures.
Je pense ici aussi à la recherche à risque : nous devons encore amplifier les efforts en sa faveur.
La simplification passe parfois aussi par la gestion des laboratoires. C’est là aussi un serpent de mer, mais je veux que nous parvenions ensemble à sortir du système de gestion multiple chaque fois que cela vient apporter une complexité supplémentaire, au détriment du travail des chercheurs.
Faciliter la vie des labos, cela veut dire aussi une simplification de la remontée des indicateurs. Avoir trop d’indicateurs finit par nuire à la qualité du suivi. Il faut en limiter le nombre et se concentrer sur les plus pertinents. Je compte sur les services du ministère, sur l’ANR, pour s’en emparer, je sais qu’ils y travaillent.
Simplification, facilitation des financements et du suivi des projets : voilà le chantier que je veux poursuivre avec vous.
J’en viens maintenant à la question des key labs, dont je pense qu’elle intéresse certains d’entre vous !
J’ai entendu l’émotion qui s’est emparé de la communauté à ce propos. Depuis mon arrivée, j’ai eu de nombreux échanges à ce sujet avec le CNRS et l’ensemble des parties prenantes.
Permettez-moi de commencer par une première évidence. Le CNRS n’est pas une agence de labellisation. Donc oui, on peut tout à fait être une excellente unité de recherche et ne pas être associée au CNRS.
Deuxième évidence : le CNRS a vocation à avoir une stratégie scientifique qui ne peut être la somme de stratégies de sites, et qui doit infuser son allocation des moyens. Compte tenu de son poids, le CNRS conduit sa stratégie en concertation, et l’élabore en bonne intelligence avec ses partenaires et évidemment avec les grandes priorités de l’État.
Aujourd’hui les conditions de dialogue ne sont pas parfaitement réunies. En conséquence, le PDG du CNRS Antoine Petit a décidé d’un moratoire sur la mise en œuvre des key labs.
Je l’en remercie, et j’ai souhaité vous le confirmer ce soir, en accord avec lui.
Une concertation avec l'ensemble des partenaires des unités CNRS va donc être menée, en prenant en compte la stratégie de l’État et celle des établissements. Je serai très attentif à ses conclusions.
Enfin j’ai gardé le plus important pour la fin : je veux vous parler de nos étudiants, de notre jeunesse
Le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, a insisté sur l’enjeu de l’orientation pour nos jeunes. Cela passe notamment par l’articulation entre le secondaire et le supérieur. En ce sens, le projet de développer les « propédeutiques » pourra s’appuyer sur l’existant, à l’instar du dispositif PAREO ou des bac+1, pour apporter le temps et les conditions nécessaires à la réflexion aux jeunes qui en ont besoin.
Aujourd’hui, cette question de l’orientation s’inscrit particulièrement dans deux outils : les plateformes Parcoursup et MonMaster.
C’est un sujet d’actualité puisque la phase d'inscription et de formulation des vœux dans Parcoursup a commencé le 15 janvier dernier.
Le choix des études suscite beaucoup de questions et d’inquiétude, pour les jeunes et bien souvent pour leurs familles. Ce n’est pas complètement anormal, car il s’agit d’un moment d’incertitude, de questionnement pour tous les jeunes.
Pour répondre au stress que suscite la procédure, cette année les lycéens devront classer au bout d’une semaine les propositions favorables qu’ils auront reçues début juin, de sorte qu’à la mi-juin environ 90 % des lycéens auront une proposition d'inscription avant de passer les épreuves du bac. Cela répond à une demande forte qui nous était faite.
Mais par ailleurs je tiens à redire que, si le système peut et doit continuer à s’améliorer, si Parcoursup apporte aujourd’hui de nombreuses réponses.
Une réponse à l’impérieuse nécessité d’avoir un recensement le plus exhaustif possible des formations post-bac offertes aux lycéens. Une réponse à un besoin d’informations claires et calibrées. Une réponse à la possibilité de choisir sa formation selon un calendrier unique harmonisé !
Cette année encore, de nouvelles évolutions ont été annoncées à l’occasion de l’ouverture de la campagne :
- La carte d’identité des formations ;
- De nouvelles informations pour connaître le profil de lycéens qui ont intégré la formation au cours des 3 dernières années ;
- L’intégration des données financières de première embauche, grâce au travail interministériel réalisé par la mission Inserjeunes.
Ces nouveaux éléments viennent renforcer la qualité et la lisibilité des données, ce qui doit permettre aux jeunes de faire un choix plus éclairé.
Je pense particulièrement aux jeunes filles, qui ont encore trop tendance à se censurer au moment de formuler leurs vœux pour le supérieur. Je veux croire que leur donner des informations les plus exactes possibles pourra lever des obstacles qui ne tiennent pas à leurs capacités, mais à une mauvaise perception de leurs chances de succès. Je tiens à saluer à ce sujet le programme « Tech pour Toutes » de l’INRIA, que la Première ministre Élisabeth Borne avait souhaité pour précisément faciliter l’accès des jeunes femmes au métier de la Tech.
Mais l’orientation ne s’arrête pas aux premières années après le bac. Nous avons assisté au lancement de la session 2025 de MonMaster, la plateforme nationale d’admission en Master 1.
Cette troisième campagne de la plateforme MonMaster est marquée par une profonde refonte de son portail d’information, pour faciliter la lisibilité et le dépôt de candidatures. Là encore, ce sont des évolutions nécessaires pour accompagner le choix des étudiants, et je crois qu’ils sont sensibles aux informations nouvelles qui leur sont accessibles.
Puisque je parle de qualité de l’information sur les formations, je tiens à dire que j’entends porter, avec les différents ministères compétents, toutes les démarches nécessaires pour mieux réguler l’offre de formation postbac privée.
La réforme de l’apprentissage a répondu à une demande et un besoin des familles, et a rencontré un grand succès. Cela s’est manifesté par un développement sans précédent des formations en apprentissage dans le supérieur. Cependant, les jeunes et les familles manquent souvent de repères pour évaluer la qualité de ces formations, dont certaines relèvent clairement, je tiens à le dire, de pratiques mensongères ou frauduleuses.
Comme premier signal, j’ai souhaité la mise en place dès cette année d’un dispositif de déréférencement des formations usant de ces pratiques inacceptables. C’est un début, mais je veux vous assurer que je porterai ce combat de manière intransigeante.
Par ailleurs, nous devons poursuivre le chantier de l’insertion professionnelle de nos étudiants.
Les formations publiques, à commencer par les universités, doivent accentuer leur virage en direction de l’insertion dans l’emploi et en direction de l’apprentissage, dès que cela est pertinent. Je pense en particulier aux BTS, aux licences professionnelles, aux BUT.
Cela passe par une articulation beaucoup plus étroite avec les territoires. Je pense bien sûr aux Régions, mais aussi aux intercommunalités qui sont l’interlocuteur pertinent à l’échelle des bassins d’emploi. Je rencontrerai dans les prochaines semaines les associations d’élus pour poser avec eux les bases d’une réflexion commune à ce sujet.
Ici encore, sur ce -3 / +3, les universités doivent jouer un rôle de « cheffe de file » sur les territoires. Et je serai attentif à ce que les COMP, alignés avec vos contrats quinquennaux, reflètent cette dimension d’une meilleure répartition territoriale des capacités d’accueil post-bac, du public mais également par des collaborations public-privé.
Je veux insister sur ce sujet. Je suis convaincu que les Universités ont un rôle particulier à jouer dans les territoires. Elles assurent une grande part de la formation, contribuent fortement à la recherche, participent aux politiques d’innovation…
Elles ont, vous avez, des antennes ; vous contribuez à des campus des métiers et des qualifications, des cordées de la réussite avec les lycées, des campus connectés. Votre ancrage dans les territoires fait de vous des interlocuteurs indispensables, particulièrement aptes à jouer ce rôle de chef de file sur différents sujets – qui peuvent être variés selon les situations locales, d’ailleurs.
Et cela fait partie du chantier de l’autonomie des universités, le fameux acte 2, sur lequel je souhaite travailler avec vous dans les prochains mois.
Le déploiement de stratégies d’établissement, ancrées dans les territoires, et en lien avec les grandes orientations de l’État constitue pour moi un élément clef de nos réussites collectives. L’université, en bonne « cheffe de file », doit pouvoir entraîner son écosystème autour d’elle sur une trajectoire claire et résolue en matière de recherche et de formation. L’autonomie sert à cela.
En parallèle, si je reviens à la formation, nous devons poursuivre le travail de rationalisation de nos formations pour s’adapter aux attentes des étudiants comme aux besoins de la Nation.
A cet égard, je souhaite rouvrir la question de la formation aux métiers du soin et de la santé. Je veux m’en emparer, en étroite collaboration avec le ministre de la santé Yannick Neuder. Je suis favorable à une simplification du système en premier cycle, qui n’est pas bien compris par les étudiants. Et je veux prendre à bras le corps le double souci de la démographie et de la géographie des professions de santé.
Cela peut passer par exemple par une antenne locale de première année, voire de 2e et 3e année, cela peut aussi passer par des internats possibles dans les hôpitaux de villes moyennes. Je souhaite enfin que se poursuivent les travaux en cours sur les professions paramédicales et leur déploiement dans tous les territoires.
Répondre aux besoins de la Nation, c’est aussi mener à son terme la réforme de la formation des enseignants pour répondre à la crise des vocations, qui est très grave et qui me préoccupe particulièrement.
J’y travaille très sérieusement avec la ministre d’État, Élisabeth Borne. Ce sujet fera l’objet d’annonces dans les mois qui viennent.
Être professeur c’est un métier, et un métier, ça s’apprend. Tout comme pour les médecins, cela s’accompagne sur plusieurs années, avec du disciplinaire, avec de l’apprentissage de la pédagogie, avec des stages et des responsabilités sur le terrain. Nous devons accompagner les vocations de manière concrète, donner à ceux qui s’engagent dans cette voie les moyens d’exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles.
Mesdames, messieurs,
Préparer notre avenir, c’est assurer à nos étudiants les meilleures conditions de vie possible.
Beaucoup a déjà été fait pour améliorer la vie des étudiants.
D’abord en faveur d’une alimentation saine et accessible, avec les repas à 1€ pour les étudiants boursiers ou précaires qui en ont besoin ou encore la loi Lévi qui permet dès cette année d’offrir à chaque étudiant un repas à un prix abordable. J’en profite pour remercier le CNOUS, sa présidente, et tous les agents des CROUS pour leur engagement quotidien auprès de tous les étudiants.
En faveur du logement ensuite, avec le plan annoncé par le Premier ministre, de construction de 15 000 logements par an pendant 3 ans.
En faveur de l’emploi des étudiants, pour leur donner accès à des activités en lien avec leur formation ou dont les compétences acquises seront transposables, au plus près de leur lieu de formation. C’est l’objet de la mission flash sur les freins et leviers de l’accès à l’emploi des étudiants, que je vais prochainement lancer.
Nous devons continuer le travail : La précarité étudiante est un sujet auquel nous avons tous été sensibilisés ces dernières années.
Car nous le savons, un étudiant qui ne mange pas ou mal, qui ne dort pas bien parce qu’il est forcé de vivre dans un logement indécent, qui exerce un emploi dans de mauvaises conditions, est un étudiant qui risque de s’arrêter non par manque de volonté, d’ambition, de capacités, mais en raison de ces circonstances extérieures. Cela n’est pas acceptable, et c’est la raison pour laquelle nous agissons si résolument.
Nous pouvons aller plus loin, c’est en particulier le sens la réforme des bourses sur critères sociaux que j’appelle de mes vœux. Les équipes du ministère y travaillent déjà. Nous associerons l’ensemble des acteurs à la réflexion, et en premier lieu les organisations représentatives des étudiants auxquelles je fais une entière confiance pour nous aider à définir les priorités d’une telle réforme. Je crois en la volonté de chacun, dans l’intérêt des étudiants, d’aboutir à un projet soutenable et ambitieux. Il représente aussi un défi budgétaire que nous devrons relever ensemble.
Je n’oublie pas les étudiants ultramarins. Leur formation, leur poursuite d’études dans l’hexagone, peut être difficile, car ils sont confrontés au déracinement, à l’éloignement avec souvent un seul, voire aucun retour auprès de leurs proches avant la fin de leur formation. Ils sont aussi plus souvent victimes de la précarité. Nous avons le devoir de les accueillir dignement et de les accompagner. Je demande à chacun d’avoir une politique volontariste en leur faveur. Nous serons avec vous pour mener à bien cet engagement.
Voici, chers amis, les grands axes de travail que je souhaite fixer pour ce ministère.
C’est un programme ambitieux, que je crois aussi nécessaire et pragmatique. J’espère et je crois que vous y retrouverez beaucoup des préoccupations qui sont les vôtres, les nôtres.
Au seuil de cette année qui commence, je n’ignore pas que les surprises seront nombreuses. Les derniers mois de 2024 et les premiers jours de 2025 n’ont pas été avares en la matière. Mais pour faire face à cette multitude de possibles incertains, je suis heureux de penser que nous pouvons nous appuyer sur notre communauté. Merci à toutes et à tous pour le travail que vous accomplissez jour après jour.
J’adresse un remerciement particulier aux services du ministère, l’ensemble des directions en particulier la Dgesip et la Dgri, qui soutient notre action au quotidien.
Je vous souhaite, je nous souhaite de trouver cette année la confiance nécessaire pour garder vivante notre soif de comprendre et de transmettre.
Et je vous souhaite surtout à chacune et chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos proches, une excellente année 2025.
Je vous remercie.