SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Monsieur le ministre de la Santé et de la Prévention, cher Aurélien Rousseau
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le maire de Saint-Cloud,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le président du directoire de l’Institut Curie, cher Professeur Thierry Philip
Mesdames et Messieurs en vos titres et qualité,
Je suis très heureuse d’être parmi vous aujourd’hui aux côtés du Ministre de la Santé et de la Prévention pour inaugurer le nouvel hôpital de l’Institut Curie à Saint-Cloud et le lancement de sa plateforme de thérapie cellulaire.
Je veux profiter de l’occasion qui m’est donné pour vous parler de recherche et d’innovation. Les Français placent dans la recherche contre le cancer un espoir immense.
En effet, parler de cancer aujourd’hui, c’est faire le constat que chaque Française ou Français connait, souvent par son entourage, un lien avec le cancer. Je crains que notre salle ce soir ne fasse pas exception. C’est en effet la deuxième cause de mortalité dans l'Union Européenne après les maladies circulatoires.
À l’instar des moyens mis dans la prise en charge des patients atteints de cancer, la France a depuis longtemps fait de la recherche contre les cancers un de ses priorités. La création de l’Institut National du Cancer (l’INCa) en 2005 a ainsi permis de mieux coordonner la recherche scientifique et la lutte contre le cancer. Pour renforcer encore la lutte face à ce problème majeur de santé publique, en réponse à la recommandation de l’INCa, la France a lancé en 2021 la stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030).
Cette stratégie a pour objectif de réduire de 60 000 chaque année le nombre de cancers évitables à l’horizon 2040. Elle s’articule autour de quatre priorités majeures améliorer la prévention et la détection précoce; améliorer la qualité de vie des patients atteints d’un cancer; augmenter la survie au cancer chez les adultes et les enfants, en particulier pour les cancers de mauvais pronostic; et enfin s’assurer que toute la population bénéficie de manière égale des progrès réalisés dans les soins oncologiques. Une enveloppe de 1,74 milliard d’euros sur cinq ans est prévue pour la mise en œuvre de cette stratégie.
Grâce à la loi de programmation de la recherche de décembre 2020, les crédits pour les actions de recherche dédiés à l’INCa augmentent progressivement, passant de 62 M€ en 2021 à 78 M€ en 2025. La recherche française en cancérologie respectera ainsi les meilleurs standards internationaux et restera focalisée sur la sélection compétitive des projets de recherche selon leur niveau d’excellence. Cette sélection est en effet essentielle pour garantir que la France soit capable de proposer des innovations thérapeutiques qui soient rapidement mises sur le marché au bénéfice des patients.
Une des plus récentes pierre à l’édifice de la recherche sur le cancer est le lancement du Paris Saclay Cancer Cluster, dont l’Institut Curie est un des partenaires essentiels ! Le PSCC est doté de 100 millions d’euros de financement public. Il constitue un partenariat public/privé unique en son genre, par sa taille et son ambition.
Les interactions rapprochées entre acteurs académiques, entrepreneurs et industriels vont permettre d’accélérer le développement de la prochaine génération de traitements oncologiques de pointe au bénéfice des patients, tout en contribuant à rétablir la souveraineté thérapeutique et l’attractivité de la France.
En l’occurrence, la France bénéficie d’une excellente recherche fondamentale, et tout particulièrement dans le domaine de l’oncologie. Je pense qu’il faut le dire et le répéter, car entre 2012 et 2018, Paris est deuxième en matière de publications en Oncologie avec 11 400 publications, juste derrière Boston (13 100 publications) et loin devant le troisième, Houston (5 300 publications). Clairement, nous sommes sur un pôle de renommée internationale.
Il faut aussi regarder les choses avec humilité : lorsque l’on regarde le nombre de brevets déposés, ou les levées de fonds en oncologie à Paris, nous disparaissons du classement. Nous avons une excellente recherche fondamentale, mais elle ne se traduit, paradoxalement, pas suffisamment dans le développement de solutions en France pour les patients : et c’est dommage.
C’est pour cela que des projets comme ceux portés par l’Institut Curie sont particulièrement importants : nous devons retenir les talents en France – et il y en a ! – mais aussi en attirer de nouveaux.
Ils nous permettent de faciliter l’accès aux collaborations public-privé, aux experts, aux données et aux échantillons de patients, des plateformes précliniques et cliniques. Il nous faut créer des espaces de soutien pour les entrepreneurs, des espaces qui permettent aux projets et aux entreprises de passer à l’échelle supérieure avec en ligne de mire toujours le soin du patient.
Nous étions déjà venus ici à Saint-Cloud écouter le discours du président de la République le 16 Mai dernier annonçant les nouveaux bioclusters et institut hospitalo-universitaires. Le choix de l’Institut Curie pour faire ces annonces ne devait rien au hasard. Entre son engagement au sein du Paris Saclay Cancer Cluster et l’IHU dédié aux cancers des femmes qu’elle porte, l’Institut Curie est un de fleurons français du soin, de la recherche et de la formation en cancérologie.
Le souhait de l’Institut Curie d’associer sur son site de Saint-Cloud un hôpital et une plateforme dédié à une recherche d’excellence s’inscrit dans la continuité de son modèle centenaire élaboré par Marie-Curie et Claudius Regaud visant à promouvoir sur tous ses sites le continuum soins-recherche.
Grâce à la plateforme de thérapie cellulaire du site, l’Institut Curie conforte sa place au sein du PSCC. L’Institut Curie y apporte d’ores et déjà sa solide expertise en matière d’innovation en thérapie cellulaire pour l’immuno-oncologie et en sciences des données.
Ses compétences internationalement reconnues en cancérologie, sa capacité à travailler avec des entreprises reconnues par le label Carnot en font un acteur majeur de ce projet d’envergure qui a pour ambition de faciliter le développement et l’accès de la médecine de précision. A l’horizon 2030, ce sont près de 30 personnes qui viendront travailler ici à Saint-Cloud sur cette plateforme. Et dès l’année prochaine, en 2024, près d’une quinzaine.
Je vous le redis, c’est pour moi une joie et un honneur d’être associé à l’inauguration associant l’excellence du soin et l’excellence de la recherche au service des patients et de la science !
Je vous remercie !