Publié le 24.12.2024

Discours - Passation des pouvoirs entre Patrick Hetzel, Clara Chappaz et Philippe Baptiste

Le 24 décembre 2024 a eu lieu la passation des pouvoirs entre Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Clara Chappaz, Secrétaire d’État chargée de l’intelligence artificielle et du numérique et Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, auprès de la ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Élisabeth Borne.

Les discours des ministres Patrick Hetzel et Philippe Baptiste peuvent être téléchargés ci-dessous :

Discours de passation des pouvoirs de Patrick Hetzel, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Seul le prononcé fait foi


Madame et Monsieur les ministres,
Chère Clara Chappaz,
Cher Philippe Baptiste,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Cette passation de pouvoir, trois mois après la précédente - délai assez court il faut bien le dire - est l’occasion de dresser un bilan du chemin parcouru.
Nous n’avons objectivement pas à rougir. En trois mois, dans un calendrier très contraint dans un contexte politique impossible et totalement inédit. La censure en est une parfaite illustration. Nous avons élaboré une feuille de route ambitieuse, sérieuse et opérationnelle. En dans la foulée, sachant précisément où nous allions, nous avions déjà engagé les premières actions concrètes pour la mettre en œuvre. Comme je le disais ici même le 23 septembre dernier : l’enseignement supérieur et la recherche ne sont pas un poste de dépense mais un investissement pour la Nation.
J’avais vécu comme un traumatisme le fait qu’en 2020 la France, pays de Pasteur, de Pierre et Marie Curie, de la recherche de premier plan, n’avait pas réussi à s’inscrire dans la course mondiale pour développer un vaccin contre la Covid 19 en temps et en heure par rapport à d’autres puissances mondiales.
Ce ministère c’est celui du progrès de demain, c’est le berceau de la connaissance et la transmission des savoirs aux générations futures.
C’est pour toutes ces raisons, que la feuille de route a été élaborée autour de 4 axes forts :

  1. Premier d’entre eux : Piloter une offre de formation supérieure en lien constant avec les besoins socio-économiques, pour mieux garantir les débouchés vers le monde professionnel. On a 3 millions de jeunes dans le post bac, la question de leur insertion professionnelle est cruciale ET aussi pour réguler l’offre de formation supérieure du secteur privé – faire le tri entre le bon grain et l’ivrée pour garantie la confiance des familles et, par voie de conséquence, des jeunes.
  2. Renforcer l’investissement national public-privé dans la recherche pour préserver la compétitivité de la France. 2,2 % du PIB consacré à la Recherche, ce n’est pas suffisant. Des marges de progrès existent, en recourant davantage aux fonds européens. Cela passera par un véritable pacte pour la recherche que nous avons commencé à élaborer avec TOUS les acteurs concernés
  3. Aller vers une nouvelle phase de l’autonomie des universités en contre partie d’un indispensable effort de simplification, de transparence et d’évaluation
  4. Veiller au bien être des étudiants. Après avoir géré la dimension quantitative, il est essentiel de s’occuper des aspects qualitatifs. Renforcer l’attractivité en accueillant mieux. Et éviter les fuites de nos jeunes à l’étranger tout en attirant par ailleurs les meilleurs vers la France

Ces différents chantiers sont désormais bien engagés. Ils doivent permettre à notre enseignement supérieur et à notre recherche de relever les défis du futur. D’ailleurs, j’ai l’intime conviction de l’impérieuse nécessité de travailler encore davantage avec les autres pays membres de l’Union Européenne. C’est pour cela que j’ai souhaité travailler très en amont pour le prochain « programme cadre ».
L’Europe n’est pas un problème mais peut au contraire être la solution à certains de nos problèmes comme la taille critique ou encore le développement d’une véritable souveraineté garante de prospérité pour nos concitoyens dans un monde plus en plus en proie aux tensions géopolitiques. On s’aperçoit que ces questions prennent un relief et une acuité particulière.
La recherche et la science doivent pleinement prendre leur part pour créer la prospérité et la souveraineté. D’où l’importance d’une focale par exemple très forte autour des questions d’intelligence artificielle et de numérique.
Je remercie très vivement Clara Chappaz et je la félicite car elle va pouvoir continuer sa mission essentielle, alors que la France va accueillir le Sommet pour l’IA de février prochain. Je m’étais battu pour le rattachement de son secrétariat d’Etat au MESR. Ce n’était pas une simple coquetterie. Lorsqu’on regarde l’ensemble de la chaîne de valeur de l’IA, on constate qu’il faut la remonter. Si on veut franchir un nouveau saut, cela passera par la Recherche. C’est avec tristesse que je la vois partir à Bercy.
C’est vraiment dommage. J’espère que les liens tissés ici entre les cabinets et les directions seront maintenus. J’espère que ces liens seront maintenus entre l’IA, la recherche et l’enseignement supérieur qui est un levier de transmission de l’IA.
La recherche et la science doivent rester en dehors des tentations militantes. Je me suis investi pour que l’on distingue bien le militantisme de la science.
Encore une fois, la liberté d’expression et les libertés académiques doivent évidemment être pleinement garanties toutefois. Ce qui peut être dangereux, c’est d’ habiller le militantisme sous les habits de la science. Cela se ferait au détriment de la réputation mais surtout de la qualité de nos recherches et de notre science. Beaucoup de collègues universitaires se sont investis sur cette question, pour que la qualité de la recherche soit en toutes circonstances garantie.
Par ailleurs, il était aussi devenu primordial que nos campus ne soient pas sous l’emprise de mouvements qui portent non seulement atteinte aux personnes et aux biens mais qui empêchent le bon fonctionnement de notre service public.
Nous devons défendre l’E.S.R. et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai insisté pour que la passation de pouvoir puisse se faire ici à Descartes. Merci d’y avoir consenti. Le coeur du réacteur doit bien être ici, rue Descartes, et non pas à Grenelle. C’est la raison pour laquelle symboliquement, je ne me suis pas rendu rue de Grenelle. L’Enseignement supérieur et la Recherche sont suffisamment stratégiques pour notre pays pour qu’ils soient pris en compte. Je m’étais très fortement engagé pour cela aux côtés de Michel Barnier et j’avais réussi à le convaincre que l’enseignement supérieur et la recherche devaient avoir non seulement un ministère de plein exercice mais ne pas être noyés dans un grand tout. Les problématiques et les enjeux sont spécifiques et particuliers quand on parle d’Enseignement supérieur et de Recherche. Ils ne sont pas miscibles dans la seule question éducative. Non pas que cette question ne soit pas importante, mais on ne peut y réduire l’enseignement supérieur et la recherche.
Je formule donc des vœux, Monsieur le Ministre pour que vous puissiez avoir les coudées franches comme j’ai pu les avoir en ayant le contact et l’oreille attentive du chef du gouvernement. Ne vous laissez pas emporter par le retour du « grand tout » qui fait que trop souvent en pareille configuration l’enseignement supérieur et la recherche deviennent les variables d’ajustement de l’enseignement scolaire.
Mais j’ai confiance en votre parfaite connaissance de notre écosystème et de ses spécificités. Vous êtes suffisamment experts en la matière pour convaincre de cette nécessité.
Lorsque vous avez à défendre ce périmètre, pensez à Pierre et Marie Curie ou encore à Hubert Curien - dont cette salle porte le nom - et vous verrez, lorsque l’on est sur les épaules des géants, la mission qui vous est confiée est non seulement exaltante mais elle s’inscrit dans une lignée : celle de ceux qui savaient que la science et la recherche sont source de progrès pour tous à l’échelle de l’humanité.
Enfin, je ne voudrais pas terminer mon intervention sans remercier très vivement et très chaleureusement :

  • Les membres du cabinet, une Dream Team, et aussi plus particulièrement le binôme entre le directeur de cabinet, Jean-Luc Moullet et la directrice adjointe de cabinet, Sandrine Javelaud et bien sûr la chefferie de cabinet avec Fabrice Larché et Garance Abdat. Vous avez été nombreux à être en contact avec eux. J’ai souhaité que ce cabinet reflète l’état d’esprit du Ministre : ouverture, dialogue, échanges… J’ai été très fier qu’ils puissent exercer ces missions.
  • Le bureau du cabinet ; eux aussi sont la cheville ouvrière de ce Ministère
  • Les secrétariats, les chauffeurs et les équipes de sécurité
  • L’intendance et toutes les équipes
  • Les directions et les équipes du ministère ; la DGRI et les DGESIP mais aussi les directions supports. Je souhaite aussi insister sur rôle décisif des recteurs, des universités et des établissements d’enseignement supérieur.

En toute honnêteté, je ressens un peu de frustration de devoir quitter un peu rapidement ce beau ministère.
Sans vous tous, rien ne serait possible. Je vais quitter ce ministère toujours aussi passionné et avec autant d’humilité. Si l’enseignement et la recherche sont formidables, c’est grâce à des équipes formidables. Je ne vous oublierai pas.
Madame, Monsieur le Ministre, je formule des vœux pour que vous puissiez œuvrer efficacement et utilement pour notre enseignement supérieur, pour notre recherche, pour notre pays et l’ensemble de nos concitoyens.
Ce ministère c’est celui de l’avenir. C’est passionnant. J’espère que ce périmètre jouera pleinement son rôle dans les stratégies de notre Nation.
Bon vent à tous !


Discours de Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Ministre, cher Patrick,
Madame la Ministre, chère Clara,
Monsieur le Directeur de Cabinet,
Chères collaboratrices et chers collaborateurs du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très honoré d’être devant vous ce matin. J’ai pleinement conscience cependant de la gravité de la situation que connaît notre pays.
Gravité d’abord face à la catastrophe qui a frappé Mayotte le 14 décembre. Les blessés et les disparus sont nombreux, les dégâts matériels sont considérables. Je souhaite exprimer ma solidarité et ma compassion à nos compatriotes. Je pense plus particulièrement à la communauté éducative et universitaire, aux élèves, aux étudiants et à leur famille.
Gravité aussi face à la situation politique de notre pays, et que la Première ministre Élisabeth Borne, ministre d’État, auprès de laquelle j’exercerai mes fonctions a très bien résumé : une situation inédite sous la Ve République, avec une Assemblée nationale plus éclatée que jamais, un gouvernement qui a récemment été censuré, et un pays doté uniquement d’un budget provisoire.
C’est dans ce contexte grave que j’ai accepté, aux côtés d’autres acteurs de la société civile, de m’engager au gouvernement, avec responsabilité, avec humilité, dans ce ministère que j’ai tant eu à coeur de servir et de défendre tout au long de ma carrière.
L’attachement à ce ministère, je le partage avec vous, cher Patrick Hetzel. C'est un honneur de vous y succéder. Vous êtes un homme politique engagé, mais aussi un fin connaisseur des universités. A la DGESIP, au sein de la commission des affaires culturelles et de l’éducation comme à la tête du ministère, vous avez porté avec force des propositions visant à renforcer l’attractivité de nos universités et à promouvoir la recherche française à l’international. Votre travail a toujours été animé par une conviction profonde : celle que l’excellence de l’enseignement supérieur est un pilier fondamental de la compétitivité et du rayonnement de notre pays.
Je la partage, et je ne doute pas que vous continuerez, dans un autre rôle, d’apporter votre expertise et votre vision au développement de l'enseignement supérieur et de la recherche dans notre pays. Je suis convaincu que nous aurons des occasions de retravailler ensemble – et je m’en réjouis d’avance. Nous aurons besoin, dans les prochains mois, de continuer à fédérer pour défendre le besoin existentiel, pour notre ce pays, de préparer l’avenir.
Le numérique et l’IA en sont un des leviers majeurs et je tiens à vous remercier, chère Clara, pour tout ce que vous avez fait et continuerez de faire pour garantir la souveraineté de notre pays dans ce domaine.
Ces ambitions, je les partage avec la Première ministre Élisabeth Borne qui a dit ce matin combien elle était prête à mettre son énergie, ses convictions, et son immense expérience et compétence, au service de ce grand ministère dont le Premier ministre François Bayrou a décidé de faire le premier de son gouvernement.
C’est une chance pour l’Éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche. Je note d’ailleurs que, dans cette configuration de ministre d’État avec un ministre rattaché, nous fûmes précédés par Lionel Jospin et Hubert Curien en 1988, une comparaison qui invite à l’humilité !
L’ambition de préparer l’avenir par l’enseignement supérieur et la recherche est coeur du parcours qui m’a amené ici, depuis mon doctorat et mon habilitation à l’UTC à la présidence du CNES, en passant par le CNRS, le secteur privé et ce ministère que j’ai déjà fréquenté à plusieurs reprises, en administration centrale comme au cabinet, et que je me réjouis de retrouver aujourd’hui. J’ai pu mesurer, tout au long de ce parcours, le talent, l’énergie et l’implication des femmes et des hommes qui œuvrent au quotidien pour repousser les frontières de la science, bâtir les innovations qui nous aideront à relever les défis de demain, et transmettre inlassablement cette soif de connaissance aux étudiants.
Permettez-moi de le dire ici : je suis un chercheur, d’abord et avant tout ; j’ai passé parmi les plus belles années de ma vie dans des laboratoires à Compiègne, aux États Unis, en Australie et à l’X ; j’ai aimé passionnément la recherche, j’ai beaucoup publié, des articles, des ouvrages scientifiques et si j’ai depuis lors pris des responsabilités collectives, c’est parce que j’ai la conviction que la recherche doit être portée et défendue dans la société où elle prend place par ceux qui la font et qui l’aiment. Je dis bien portée et défendue - parce qu’il ne s’agit pas que de défendre ; il s’agit aussi de porter, c’est à dire de placer la science au coeur de nos politiques publiques et de nos choix collectifs.
On ne peut pas aimer la science sans croire au progrès, non pas au sens d’un solutionnisme béat, mais au sens de notre évidente capacité à comprendre et résoudre les problèmes nouveaux de notre temps par l’intelligence collective, au sens fort du terme. Et cela suppose d’avoir une vision ouverte de la recherche, capable de dialoguer avec toutes les parties prenantes. Elle n’a, j’en suis convaincu, rien à perdre à ce dialogue, pourvu que ses conditions de liberté essentielles soient garanties - et elles le sont et le seront. Je serai le garant de cette indépendance et de cette ouverture, car elles sont les conditions de notre excellence collective.
Et en 2024, encore, notre recherche et notre enseignement supérieur démontrent leur excellence. Dans le domaine de la recherche, parmi les avancées récentes, citons l’exemple d’Iseult, l’IRM du CEA la plus puissante du monde, qui fournit désormais des images du cerveau d’une précision inégalée, ou encore le Nutriscore, qui, basé sur la cohorte Nutrinet de l’INSERM, révolutionne la santé publique en améliorant la prévention nutritionnelle. La reconstruction de Notre-Dame de Paris s’est accompagnée d’un grand chantier scientifique, et je salue l’implication du CNRS et des universités, allant des sciences humaines et sociales aux recherches sur les matériaux et à la climatologie.
Pour prendre un autre exemple, enfin, des travaux d’Inria, qui allient IA et prévision météorologique, placent la France en leader dans la modélisation climatique, avec des résultats beaucoup plus riches que ceux des modèles d’IA des Big Tech américains. Sans parler d’Ariane 6 qui a repris son envol, ni des SVOM ou de SWOT qui sont des premières mondiales portées par le CNES.
Cette dynamique de la recherche nourrit, bien sûr, notre paysage d’enseignement supérieur dans toute sa diversité, des universités aux grandes écoles.
Mais cette excellence ne doit pas nous conduire à la complaisance. Comme l’a souligné la Première ministre Élisabeth Borne, nous devons aussi faire preuve d’exigence. L’innovation et la recherche progressent par la rigueur, par l’évaluation constante de nos résultats et par la remise en question des pratiques. Nous devons nous attaquer sans tarder aux défis qui sont les nôtres : des inégalités sociales territoriales dans l’accès et les parcours dans l’enseignement supérieur, des résultats parfois insuffisants dans certaines disciplines, une recherche trop souvent éclatée et difficile à coordonner.
Cela étant dit, il est important de souligner que notre secteur a déjà beaucoup évolué ces dernières années. Il a su se remettre en question avec une volonté forte de modernisation.
La Loi de programmation de la recherche (LPR), le plan d’investissements France 2030 ont permis d’insuffler une dynamique nouvelle, tout comme, plus récemment, la création des agences de programme et les programmes de recherche à risque. Ces réformes nous montrent que le secteur est en pleine transformation et qu’il sait évoluer en fonction des besoins du monde de demain.
Cela, il faudra le rappeler, le défendre et l’amplifier, pour défendre nos activités dans le contexte budgétaire difficile que nous connaissons. Les données du problème sont claires : l'État dépense beaucoup, il rembourse une dette considérable qui est aujourd'hui proche du budget du MENJ, les dépenses sociales sont objectivement très lourdes alors que les dépenses d'investissement dans la recherche, dans l'enseignement supérieur, dans l'innovation et dans les grands projets industriels ne sont pas au niveau des grands pays de la recherche. Je sais que de nombreux établissements sont dans une situation budgétaire tendue. Il nous faut, c'est certain, faire des choix et établir des priorités dans chaque établissement. Il nous faut aussi démontrer et expliquer, sans relâche, que la recherche et l’enseignement supérieur sont partie intégrante de l'avenir du pays.
Nous devons aux jeunes étudiants de travailler avec sur leurs conditions d’étude, sur la manière dont ils les financent.
Nous devons aux plus jeunes qui sont encore au lycée de les accompagner dans leur travail d’orientation

J’ai confiance dans l’intelligence et la mobilisation collectives pour faire avancer ces enjeux. Notre responsabilité d’enseignants, de chercheurs, d’étudiants, de responsables d’établissements, c’est de faire en sorte que notre système d’enseignement supérieur et de recherche soit non seulement à la hauteur des attentes de notre société, mais qu’il en soit le moteur. Nous devons avancer avec ambition, avec responsabilité et avec exigence.
Je souhaite remercier chaque membre de cette grande famille du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour leur engagement, leur professionnalisme, et leur dévouement qui sont le moteur de notre succès collectif.
Je vous remercie