Transcription textuelle | Exposition Mission spatiale à la Cité des sciences
Sophie Lecuyer, commissaire de l'exposition Mission spatiale à la Cité des sciences : La question spatiale ce n'est pas qu'une question de robot ou d'humain ; c'est aussi une question de société, une question de politique. Il y a beaucoup d'enjeux.
[Les robots] sont téléguidés à distance. Ils ont leur propre autonomie mais communiquent en permanence avec la Terre pour envoyer des informations. Ils ont leur système, leur énergie, qui leur permet de de se déplacer. S'il y a un problème avec un caillou, par exemple, ils doivent pouvoir se déplacer autour du caillou. Les sondes, c'est ce qu'on envoie dans le système et qui fait un seul voyage. C'est par exemple Voyager 1 et 2, qui sont partis dans les années 70, et qui continuent de fonctionner, elles viennent de sortir de notre système solaire et continuent à envoyer des informations aux scientifiques.
C'est ce qu'on appelle un Rover. Il va atterrir sur une planète, en l'occurrence, Mars, et va se déplacer sur Mars. Le rover Persévérance, lui, se déplace sur Mars, il prend des informations et des échantillons dans de petites capsules. On va envoyer ensuite une autre mission pour aller récupérer les échantillons martiens et les étudier.
L' HIAB, c'est le module européen qui va équiper la Lunar Gateway - la future station qui sera en orbite autour de la Lune. Elle n'existe pas encore mais grâce à l'ESA et aux fabricants, on a réussi à obtenir les plans de ce cette future station. Qu'est-ce qu'on a fait ? On a décalé légèrement l'entrée de cette HIAB pour donner aux visiteurs une sensation de flottement, peut-être un petit malaise, qui correspond au malaise qu'ont les astronautes quand ils arrivent dans l'espace : le fameux mal de l'espace.
On a besoin d'imagination pour pouvoir aller plus loin et pouvoir développer certains systèmes ; c'est toujours cet échange qu'on a entre science et science-fiction qui date quand même depuis le 19e siècle qui continue encore de nos jours. Les maquettes d'habitat soit lunaire soit martien sont en fait le résultat de concours qui sont lancés par les agences. Ils font travailler des architectes ou parfois des ingénieurs pour réfléchir différents types de d'habitat ou différentes nouvelles technologies. Le gros problème, c'est le rayonnement qui est nocif pour les humains. Pour certains habitats, ils se sont dit qu'ils allaient utiliser la régolithe. La régolithe c'est le sol lunaire - le régolithe - pour pouvoir faire une espèce de coque de protection de 3 ou 4 mètres au-dessus de l'habitat pour protéger les humains des rayonnements cosmiques.
Pour aller s'installer sur la Lune, on peut pas amener tout depuis la Terre vers la Lune, parce qu'en termes de de coût de transport, ce serait colossal, donc ce que ce qu'ont imaginé les agences c'est d'utiliser ce qu'il y a sur site : on a le régolithe, on a le soleil qui nous permet de d'avoir un apport d'énergie, et on a, au fond des cratères de la Lune, de la glace d'eau et c'est ce qu'on appelle les ISRU. C'est utiliser les ressources qui sont in situ pour pouvoir se développer et s'installer. Ce à quoi on veut aboutir quand on va aller sur la Lune, c'est d'avoir une autonomie, ça veut dire recycler, c'est-à-dire, reprendre les éléments : ce qu'on appelle des boucles de vie qui permet que tout se recycle, tout se retransforme et tout est réutilisé. Vivre dans l'espace : prenez l'endroit le plus hostile de la Terre, ça sera confortable comparé à l'espace. Les humains ne sont pas fait pour pour vivre dans l'espace.