Sylvia Imbart, directrice de laboratoires et enseignante-chercheuse à l'École de Biologie Industrielle (EBI), et Karen Silva, enseignante-chercheuse à l'EBI, présentent leur passion pour les sciences et donnent quelques conseils aux futures jeunes femmes scientifiques.
Publié le 14.02.2023
Journée des femmes et filles en sciences
Femmes en sciences : témoignages d'enseignantes-chercheuses en biologie
Transcription textuelle | Femmes_en_sciences_chercheuses_2023
Sylvia Imbart : "S'il y a des femmes qui veulent faire ce métier-là et bien elles peuvent le faire et ce n'est pas parce qu'elles sont une femme qu'elles ne peuvent pas le faire."
Quelles sont vos missions ?
Sylvia Imbart : "Je m'occupe des laboratoires donc je m'occupe de tout ce qui est gestion des plannings, des commandes, de la sécurité. Je fais aussi de l'enseignement, donc j'enseigne de l'immunologie et là avec ma thèse je vais enseigner aussi dans d'autres domaines. Je fais aussi de la recherche avec différents partenaires. Le sujet de ma thèse c'était d'aider les industriels à pouvoir corréler des données sensorielles à des données instrumentales."
Karen Silva : "Je suis enseignante-chercheuse en génie procédés. Je suis docteure en génie procédés aussi. Mon sujet de thèse concerne la valorisation de biomasse, donc mes travaux de recherche se concentrent sur la valorisation des glycéroles vers la production d'un alcool de haute valeur ajoutée."
Pourquoi avoir choisi de faire ce métier ?
Sylvia Imbart : "J'ai toujours été une passionnée de biologie. Depuis toute petite je voulais faire la bio. En fait, j'étais curieuse de savoir comment ça fonctionnait."
Karen Silva : "J'ai trop aimé travailler au labo et découvrir ou bien faire des choses que personne n'a encore jamais faites."
Sylvia Imbart : "Le côté recherche m'a toujours plu parce que justement je me posais toujours plein de questions et faire des études ça répondait au fur et à mesure à mes questions mais en même temps ça me faisait poser d'autres questions. Je me dis mais en fait on saura jamais comment on est constitué. En biologie en fait on est très polyvalent. On fait de la bio, mais aussi de la physique, des maths, des stats et c'est ce côté là aussi que j'ai vraiment apprécié."
Karen Silva : "En fait, on a des idées, on va au laboratoire et on dit bah on va essayer, bien sûr en fonction de nos connaissances, et si ça marche super on publie les résultats et si ça marche pas, comme c'est souvent le cas, on continue, on continue, on continue... C'est pour ça que j'ai choisi ce métier-là."
C'est quoi une femme en sciences ?
Sylvia Imbart : "C'est Marie Curie, déjà, la première dont j'étais fan de ce qu'elle faisait et ça a été l'une des premières femmes qui a intégré la Sorbonne, je crois, et ça m'a passionné parce qu'à l'époque, les femmes n'étaient pas considérées comme les hommes. Elles n'avaient pas le droit de faire les mêmes choses. Pour moi, une femme en science, c'est une femme qui arrive à montrer qu'elle est aussi capable que les hommes."
Karen Silva : "Une femme en sciences c'est une femme qui travaille, qui n'a pas peur de travailler dans la recherche. Ca veut dire pouvoir donner ses idées, les faire au niveau du laboratoire et pouvoir encadrer des projets. Donc il ne faut pas avoir peur de faire des choses, d'avoir des idées, d'aller dans un laboratoire et dire « Moi, je peux le faire, j'ai des idées et voilà, on va essayer. » Pour moi c'est une femme qui a beaucoup de confiance en elle."
Des conseils pour les futures élèves ?
Karen Silva : "Il faut essayer. Il faut toujours se lancer, attaquer l'idée et voir ce que ça donne. Si ça donne quelque chose d'intéressant, super, sinon on dit « Ok, on va essayer d'une autre manière »".
Sylvia Imbart : "En fait, faut se dire que on peut y arriver. Je suis un peu l'exemple parce que j'ai 47 ans et j'ai fini ma thèse la semaine dernière, donc ça fait vraiment tard. En fait, peu importe le chemin qu'on prend même si c'est long, même si elles se posent des questions, qu'elles essaient de le faire. Si ça marche pas, qu'elles fassent autre chose, mais je pense qu'il faut vraiment qu'elle essaient de le faire."