Au regard des enjeux de croissance économique et de souveraineté, et à l’instar des principales grandes puissances mondiales, le président de la République a lancé, en janvier 2021, une stratégie nationale ambitieuse en France sur les technologies quantiques pour un engagement global public-privé de 1,8 Md€, sur quatre ans, dont 1 Md€ financé par l’État.
Cette stratégie s’articule autour de 5 objectifs stratégiques :
- Développer les technologies et usages du calcul quantique
- Maitriser les technologies de capteurs quantiques
- Développer et diffuser la cryptographie post quantique
- Développer les technologies de communications quantiques
- Maitriser les technologies habilitantes du quantique
La deuxième révolution quantique en cours depuis la fin du XXe siècle permettra de décupler nos capacités de calcul en rendant accessibles des calculs aujourd'hui impossibles, de percevoir notre environnement avec une précision jamais égalée et d'explorer de nouvelles manières de transmettre l'information. Ces technologies permettront, en outre, de naviguer avec précision dans des endroits où le réseau GPS n'est pas accessible, ou encore de rendre les IRM embarquables. Elle va également accélérer drastiquement la recherche médicale et la découverte de nouveaux matériaux aux propriétés exceptionnelles.
Faire de la France un leader en technologies quantiques
La France a vocation à devenir le centre de gravité de l’industrie quantique mondiale. Cela passe par le renforcement de l’attractivité de la filière quantique française (formation et enrichissement du secteur de 5000 nouveaux talents) ainsi que par l’impératif d’accompagner à l’export tous les produits et services de cette filière innovante.
D’après les estimations du gouvernement, les startups quantiques ont levé plus de 350 millions d’euros, ce qui fait de la France le premier pays européen en termes de levées de fonds et le troisième au niveau mondial derrière les États-Unis et le Canada.
Les startups et PME françaises de la filière quantique sont également en deuxième position à l’international en termes d'attractivité des talents. Ceci est notamment le fruit de la « Stratégie talent », lancée en 2021 par le gouvernement, qui a facilité, pour les experts du quantique, les procédures administratives, l’obtention de visas, et leur intégration au sein de notre écosystème de startups.
Elles représentent 20 % des parts de marché mondial, faisant de la France l'un des premiers fabricants et exportateurs dans le domaine. En lien avec le programme French Tech 2030, l’État veillera à consolider cette présence à l’international, par un accompagnement sur mesure de toutes les pépites françaises du quantique.
La stratégie quantique en chiffres :
- + 1,065 milliard d’euros d’investissements publics, dont France 2030
- + 80 projets soutenus
- 350 qubits utiles déjà atteint, 2000 qubits utiles d'ici 2 ans
- 100-200 qubits logiques d'ici la fin de la décennie
- Premier système d'interconnexion full-stack d'ici la fin de la décennie
Lancement du programme PROQCIMA
Le Gouvernement lance le programme PROQCIMA, inspiré du programme ULTRA (lancé par les Britanniques pendant le Seconde guerre mondiale) à l’ère de l’informatique quantique. L’objectif de ce programme est de disposer en 2032 d’au moins deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels avec 128 qubits logiques étendus à 2048 qubits logiques en 2035.
La France est l’un des rares pays à l’échelle mondiale à disposer d’un socle de compétences en recherche amont et technologique, ainsi que de l’outil industriel adéquat permettant d’explorer sérieusement la faisabilité d’un ordinateur quantique FTQC (« Fault Tolerant Quantum Computer »).
La mise en place en France d’un programme de développement d’un ordinateur quantique universel passant à l’échelle fait face, malgré la présence de laboratoires de recherche et d’entreprises à la pointe sur le sujet, à des difficultés majeures en raison des incertitudes scientifiques, technologiques et industrielles qui restent élevées : d’une part il est prématuré de faire un choix technologique irréversible entre les différentes options envisagées et d’autre part il est nécessaire d’investir massivement dans la R&D pour espérer lever les différents verrous.
Pour faire face à ces difficultés et maximiser les chances de parvenir au succès, le programme PROQCIMA a été structuré sous la forme d’un partenariat d’innovation qui organise une compétition entre les différentes entreprises avec une sélection progressive des compétiteurs les plus performants.
Le programme se divise en phases : une phase « examen » pour mesurer les progrès réalisés, suivie d’une phase « concours » pour ne garder que les solutions les plus prometteuses.
Le programme commence avec cinq compétiteurs et dès la fin de la première étape, ce nombre sera réduit à trois, c’est-à-dire que seuls les trois acteurs les plus performants continueront le programme au-delà de quatre ans.
À huit ans, la compétition se limitera aux deux technologies les plus performantes qui poursuivront le programme jusqu’à son terme. La Direction générale de l’armement sera, avec le Secrétariat général pour l’investissement, en charge du pilotage du programme.