Rapport

|Avril 2024

Les "Franco-X", éléments pour une vraie ambition autour d'un outil en voie de réhabilitation

Rapport de la Mission d'appui à la Délégation aux Affaires européennes et internationales, pour le compte de la Direction générale de l'Enseignement supérieur et de l'Insertion professionnelle.

Date de parution

Éditeur(s) :

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Auteur(s) :

Christophe Euzet

Présentation

Résumé exécutif

Depuis plus de trente ans se dessine une compétition latente dans le domaine de l’internationalisation de l’enseignement supérieur. Une présence significative sur la scène-monde en la matière est en effet aujourd’hui une variable majeure de la diplomatie d’influence, du positionnement géostratégique et du rayonnement scientifique, qui font désormais la prospérité économique et la force politique des grandes nations. Dans ce contexte, la France exporte elle aussi son système d’enseignement supérieur et de recherche de façon massive et figure au 4ème rang mondial. Les établissements d’enseignement supérieur privés et publics (universités et grandes écoles) participent de ce phénomène dans le cadre de leurs stratégies autonomes. L’autorité politique centrale s’investit elle aussi dans le mouvement en finançant des partenariats européens (alliances) et des collaborations avec les grands pays producteurs de science (« Comix » stratégiques). Elle développe également des partenariats universitaires avec de nombreux pays avec lesquels se noue un véritable enjeu de contribution à leur développement, de lutte contre la fuite des cerveaux ainsi que la maîtrise des flux migratoires (il s’agit des universités Franco-étrangères, ou Franco-X, à destination des pays « du sud »). Dans ce cas de figure, des déclarations d’intention politiques bilatérales donnent lieu à des accords intergouvernementaux (AIG) destinés à établir des coopérations diplômantes d’enseignements supérieur coconstruites, dans le cadre desquelles la France apporte des financements et des compétences, scientifiques, techniques et logistiques.
La vie des établissements ainsi créés (une quinzaine dans le monde, essentiellement en Afrique, Moyen-Orient et indopacifique), demeure toutefois très chaotique. La fragilité des solutions institutionnelles retenues, le caractère parfois laconique des AIG initiaux, le déficit de réflexion préalable en matière de modèle économique et le manque de précision des rôles respectifs des tutelles et des différents acteurs impliqués, en bref, le manque de prévisibilité des processus de création, conjugué avec une forme de précipitation due à l’urgence que suscite parfois la commande politique, affecte le potentiel, pourtant prometteur, du dispositif Franco-X.
Une coopération d’enseignement supérieur est certes toujours dépendante de la relation qu’elle tisse avec le pays hôte. Mais un canevas destiné à guider les préoccupations françaises serait probablement salutaire aux expériences à venir. Ainsi, un soin particulier accordé à l’AIG (précisant la nature et l’engagement des parties ainsi que le modèle économique projeté), la création d’une personne morale adaptée à la nature du projet, la systématisation du recours aux financements d’entreprises françaises présentes localement (par l’adossement automatique d’une Fondation), le recours aux cohortes importantes des premiers cycles et aux droits d’inscription adaptés aux situations locales, l’évitement des constructions « en dur » dès l’amorce des projets enfin, semblent à cet égard des indicateurs fiables d’une meilleure propension à la réussite.
Par ailleurs, la création d’un vrai binôme MEAE/MESR, depuis la conception du projet (en amont même de l’AIG) et jusqu’au pilotage des instances de décision de la structure créée apparaît essentielle, de même qu’un renforcement signifiant de la capacité de mobilisation financière du MESR.
Depuis quelques années, le développement cartographique des Franco-X atteste d’une véritable stratégie politique et d’une vision de long terme. Une telle stratégie ne saurait se déployer, d’un point de vue logistique et organique, sans le pilotage coordonné par les tutelles (seules à même d’avoir une vision d’ensemble). Les priorités ont donc vocation à s’emboîter : par une reprise de contrôle sur l’AFD notamment et la fluidification de sa relation avec le MESR ; en utilisant le contrat d’objectifs, de moyens et de  performance (COMP) pour orienter l’action internationale des établissements autonomes en fonction de la stratégie d’ensemble ; en raccordant aux Franco-X les projets autonomes qui en font la demande et qui répondent manifestement aux exigences de la stratégie d’ensemble ; en faisant enfin des Franco-X le point focal de la coopération française dans les pays en développement, non en concurrence avec les établissements, mais en complémentarité avec eux.

 

Table des matières

Avant-propos – p. 9
Introduction – p. 13

  • Première partie - État de situation des Franco-X : un outil prometteur de coopération – p. 21
    • Chapitre 1 : Un outil de coopération potentiellement précieux mais encore marginal – p. 24
    • Chapitre 2 : Un bilan mitigé pour un outil à risques – p. 48
  • Deuxième partie - Éléments de projection des Franco-X : des canevas opérationnels pour une stratégie ambitieuse – p. 78
    • Chapitre 1 : Un canevas procédure indicatif pour la création matérielle des Franco-X – p. 81
    • Chapitre 2 : Une vision politique globale pour une stratégie d'implantation et de pérennisation – p. 110

Annexes – p. 133
Bibliographie – p. 136
Table des matières – p. 146

Fiche technique

Auteur(s) :

Christophe Euzet

Éditeur(s) :

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Langue : Français

Date de parution :

Édition : Avril 2024

Type de publication : Rapport