État de l'Enseignement supérieur de la Recherche et de l'Innovation

N° 10

|Avril 2017

L'État de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en France (n°10 - Avril 2017)

L'État de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en France constitue un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu’il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international. Chacune des 49 fiches présente au moyen de graphiques, de tableaux et de commentaires, les dernières données de synthèse disponibles sur chaque sujet.

Date de parution

Présentation

Chaque année, depuis 10 ans, l'état de l'enseignement supérieur et de la recherche présente un état des lieux chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu'il met en œuvre et de ses résultats. Chaque fois que les données le permettent, une mise en perspective internationale est réalisée. Pour chaque thème abordé - 49 au total dans cette 10e édition - une double page est proposée, présentant une synthèse des principales données disponibles et plusieurs graphiques et tableaux illustratifs. L’essentiel des données est issu de sources exploitées par le service statistique ministériel en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche (la sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques, SIES). Ce document s’appuie aussi largement sur d’autres sources émanant du MENESR (DEPP, DGESIP, DGRI, DGRH notamment) ou d’autres organismes, en particulier de l'Insee, de l'OCDE, du Céreq, de l'OST du HCERES et de l'OVE.

Des dépenses en faveur de l'enseignement supérieur en progression modérée après une période de forte croissance

En 2015, la collectivité nationale a dépensé 30,1 milliards d'euros (Md€) pour l'enseignement supérieur, soit une progression de 0,2 % par rapport à 2014 (en prix constants, c’est-à-dire corrigés de l’inflation). Cette dépense a connu une forte croissance depuis 1980 : elle a été multipliée par 2,6 (en prix constants) avec une augmentation moyenne annuelle de 2,7 %. Depuis 5 ans, la croissance annuelle moyenne avoisine 1%. En 2015, la dépense moyenne par étudiant s'élève à 11 680 euros. Elle est un peu supérieure à la dépense moyenne pour un élève du second degré (11 190 euros en 2014). La dépense moyenne par étudiant s’est un peu réduite depuis son niveau maximal atteint en 2009, sous l’effet notamment de la vive progression des effectifs étudiants. Elle reste néanmoins près de 40 % plus haute qu'en 1980. Le coût par étudiant est différent selon les filières de formation : il varie de 10 387 euros en moyenne par an pour un étudiant d'université jusqu'à 15 100 euros pour un élève de CPGE. Le différentiel s'explique en grande partie par le taux d'encadrement pédagogique.

Plus des deux tiers de cette dépense pour l'enseignement supérieur concernent le personnel. À la rentrée 2015, le potentiel d'enseignement et de recherche dans l'enseignement supérieur public sous tutelle du MENESR est de 90 500 enseignants dont 56 400 enseignants-chercheurs et assimilés, soit 61 % de l'ensemble. Les enseignants du second degré et les enseignants non permanents représentent respectivement 14 % et 24 % de ces effectifs. Depuis 20 ans, le nombre d'enseignants dans le supérieur a progressé de près de 30 %.

La part de l'État est prépondérante dans le financement du supérieur, à environ 70 % en 2015. Celle des ménages est un peu inférieure à 10 %. À la rentrée 2015, plus de 710 000 étudiants ont bénéficié d'une aide financière directe sous la forme de bourses ou de prêts. Au total, l'aide financière et sociale en leur faveur, incluant notamment les allocations de logement et les allégements fiscaux, atteint 6,0 Md€.

En consacrant 1,5 % de son PIB en 2013 à l'enseignement supérieur, la France se situe un dixième de point au-dessous de la moyenne des pays de l'OCDE (1,6 %) et se positionne loin derrière les États-Unis (2,6 %), le Canada (2,5 %), et la Corée du Sud (2,3 %).

Des effectifs étudiants en croissance accélérée sur les dernières années

Selon les résultats de la session 2016 du baccalauréat, 633 500 candidats ont obtenu le baccalauréat. Le taux de réussite atteint 88,6 %. La part d'une génération ayant le bac, qui a dépassé 60 % en 1995, est désormais de 78,6 % en 2016.

La quasi-totalité des bacheliers généraux et trois quarts des des bacheliers technologiques s'inscrivent dans l'enseignement supérieur ; pour les bacheliers professionnels, dont une majorité se dirige d’emblée vers la vie active, le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur est certes inférieur mais il a nettement progressé en une dizaine d’années (36,7 % en 2015 contre 17,1 % en 2000, chiffrage n’intégrant pas toute la formation en alternance). Tous baccalauréats confondus, près des trois quarts des bacheliers 2015 s’est inscrit immédiatement dans une formation d’enseignement supérieur (hors formation en alternance). S'y ajoute une proportion significative de bacheliers, notamment professionnels, qui suivent des études supérieures par la voie de l'alternance partiellement comptabilisée ici.

Compte tenu de la part d’une classe d’âge qui parvient désormais à obtenir un baccalauréat, et de la fraction qui poursuit dans l’enseignement supérieur, il ressort ainsi que près de 60 % des jeunes accèdent désormais à l'enseignement supérieur.

Le système Admission Post-Bac centralise les démarches d’orientation dans l’enseignement supérieur. Au cours de la campagne 2016, plus de 530 000 bacheliers de la session 2016 ont formulé au moins un vœu d’orientation (7,6 vœux formulés en moyenne). 64 % des bacheliers généraux, 51 % des bacheliers technologiques et 38 % des bacheliers professionnels ont obtenu une proposition qui correspond à leur premier vœu. Obtenir son premier vœu dans une filière sélective est moins fréquent. Ainsi, 35 % des bacheliers généraux choisissant une CPGE en premier vœu l’obtiennent. De même, 41 % des bacheliers technologiques souhaitant rejoindre un DUT sur leur premier vœu ont obtenu satisfaction sur ce souhait. Cette proportion est comparable à celle des bacheliers professionnels demandant prioritairement à être admis en STS : 38 % obtiennent leur premier voeu.

À la rentrée 2015, 2 551 100 inscriptions étudiantes sont recensées dans l'enseignement supérieur. Accroissement du taux de bacheliers au sein d’une classe d’âge, attractivité de l’enseignement supérieur et facteurs démographiques contribuent à une croissance continue du nombre d’étudiants, qui accélère encore sur la période récente. Sur les seules cinq dernières années, le nombre de nouveaux étudiants s’est accru de 210 000. Depuis le début des années 2000, c'est l'enseignement supérieur privé qui connaît la plus forte progression de ses effectifs étudiants (+ 62 % entre 2000 et 2015).

Les bacheliers généraux se dirigent massivement vers l’université et notamment les formations générales et de santé. Viennent ensuite les formations professionnelles courtes (IUT, STS) et les classes préparatoires aux grandes écoles.

L’attractivité de l’université présente d’assez forts contrastes selon les disciplines. Entre 2005 et 2015, les effectifs étudiants accueillis en formation de Santé ont fortement progressé fortement (+ 15,0 %) tant au cours de la période 2005-2010, marquée par une certaine atonie des effectifs étudiants, qu’entre 2010 et 2015 (+ 10,0 %), période de progression générale des effectifs étudiants. La progression est aussi vive en Droit même si les 5 dernières années présentent un profil moins dynamique. Entre 2010 et 2015, les disciplines scientifiques et STAPS ont connu, parmi l’ensemble des disciplines, la plus forte progression alors que les effectifs dans ces disciplines avaient connu un tassement de 2,5 % entre 2005 et 2010. À l’image des Sciences et des STAPS, les Lettres, Sciences humaines et sociales ont connu une trajectoire marquée par une contraction importante des effectifs suivie par une progression supérieure à 10 % sur la période récente (2010-2015).

Rendue possible à partir de 1987, accélérée par la réforme LMD de 2002, la formation par l'apprentissage s'est fortement développée dans le supérieur. Le nombre d'apprentis a quasiment doublé en une dizaine d’années, entre 2005 et 2014. La progression est néanmoins plus faible sur la période récente, et la dernière année de mesure est marquée par une stagnation des effectifs par rapport à l’année précédente. Les effectifs d’apprentis dans les formations de niveau III (en BTS notamment) reculent, tandis que les formations de niveau I (diplôme d’ingénieur et Master) restent dynamiques. On compte ainsi 138 000 apprentis en 2014, soit 5,4 % des effectifs de l'enseignement supérieur, et 34 % de l'ensemble des effectifs en apprentissage. Près d'un apprenti sur deux prépare un BTS, et un sur dix un diplôme d'ingénieur ou une Licence.

Le Doctorat est le diplôme le plus haut délivré dans l’enseignement supérieur, et constitue également une première expérience professionnelle pour de nombreux doctorants. Les docteurs constituent, surtout, le vivier de l’activité de recherche. Depuis 2000, la formation par la recherche s'effectue au sein d'écoles doctorales. 41 % des thèses sont réalisées en moins de 3 ans. En 2015, près de 14 500 Doctorats ont été délivrés. Le nombre de Doctorats délivrés a progressé de près de 10,0 % entre 2009 et 2012 mais s’est contracté de 1,7 % entre 2012 et 2015. La majorité des Doctorats (plus de 65 %) se classent dans le domaine des Sciences (y compris Biologie, médecine et santé). À la rentrée 2015, on dénombre près de 75 600 doctorants.

Des disparités de réussite selon les filières

La réussite dans l'enseignement supérieur est fortement influencée par les antécédents scolaires des étudiants. C'est notamment vrai pour la Licence générale, le DUT ou le BTS. Les bacheliers généraux réussissent mieux que les bacheliers technologiques et professionnels. Par contre, le baccalauréat d'origine a peu d'influence sur la réussite en Licence professionnelle.

Seuls 45 % des étudiants de Licence obtiennent leur diplôme en 3, 4 ou 5 ans. Près des trois quarts des diplômés 2015 de Licence poursuivent en Master (y compris Master enseignement). Un peu plus d'un étudiant en Master sur deux obtient son diplôme en deux ans et un peu plus d'un sur dix en trois ans.

La réussite est relativement élevée dans les filières courtes. Ainsi, les étudiants initialement inscrits en STS sont près des trois quarts à décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur. En outre, selon des données portant sur les bacheliers 2008 entrés en STS, si près d’un sur deux n’ont obtenu qu’un diplôme de niveau Bac + 2, 19 % d’entre eux ont validé un diplôme de niveau Bac + 3 et même 9 % de niveau Bac + 5. La situation est contrastée suivant les baccalauréats d’origine. Parmi les bacheliers entrés en préparation au DUT en 2008, la part de diplômés de l’enseignement supérieur au bout de 6 années complètes est très élevée : 92 %

Pour les bacheliers 2008 ayant fait le choix d’une CPGE, deux tiers d’entre eux sont diplômés de niveau Bac + 5 au terme de 5 ou 6 ans d’études. Pour les étudiants entrée dans cette voie initiale, moins de 10 % d’entre eux ne poursuivent plus d’études et sont sortis de l’enseignement supérieur sans diplôme.

En 2014, on observe que 45 % des jeunes âgés de 25 à 34 ans sont diplômés de l'enseignement supérieur contre seulement 41 % en moyenne dans les pays de l'OCDE. Il reste que près de 92 000 jeunes quittent l'enseignement supérieur sans diplôme en moyenne par an entre 2012 et 2014.

L'enseignement supérieur s'ouvre aux différents milieux sociaux et se féminise, mais des différences demeurent selon les formations et les écarts selon l’origine sociale restent vifs

La démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur se poursuit : en 2014, 58 % des 20-24 ans se sont engagés dans des études supérieures, contre 33 % des 45-49 ans.

Cette augmentation concerne tous les milieux sociaux. Dans les catégories favorisées, parmi les enfants de cadres ou professions intermédiaires, 76,8 % des 20-24 ans étudient ou ont étudié dans le supérieur contre 61,1 % des 45-49 ans ; parmi les enfants d'ouvriers ou d'employés, la progression est un peu plus forte mais le niveau de départ particulièrement bas : 43,7 % des 20-24 ans ont fait des études supérieures contre 23,4 % des 45-49 ans.

On observe ainsi encore un écart de presque un à deux entre les deux groupes sociaux en ce qui concerne l'accès à l'enseignement supérieur. Cet écart s'observe également lorsque l'on s'intéresse à la part de diplômés : en moyenne, sur la période 2013-2015, 74 % des enfants de cadres ou de professions intermédiaires sont diplômés du supérieur contre 38 % des enfants d'ouvriers ou d'employés.

Si les diplômes technologiques courts, tels que les BTS et DUT, s’avèrent peu sélectifs socialement, l'université hors IUT et les grandes écoles le sont beaucoup plus : 33 % des enfants de cadres sortent diplômés d'une grande école ou de l'université à un niveau Bac + 5 ou plus contre seulement 8 % des enfants d'ouvriers.

Plus de la moitié des étudiants sont des femmes (55 %). Largement majoritaires dans les filières universitaires de Lettres ou de Sciences humaines (70 %) et dans les formations paramédicales ou sociales (84 %), les femmes sont minoritaires dans les formations les plus sélectives (CPGE, IUT). Elles restent particulièrement peu nombreuses, proportionnellement, dans l’ensemble des filières scientifiques. Notamment, en 2015-16, elles ne représentent encore qu'un peu plus d'un quart (27 %) des effectifs dans les écoles d'ingénieurs. Enfin les femmes sont en plus faible proportion dans l’apprentissage (39 %).

Plus nombreuses dans la population étudiante, les femmes sont également davantage diplômées que les hommes. Parmi les femmes sorties de formation initiale entre 2012 et 2014, la moitié ont obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, pour seulement 40 % des hommes. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur détiennent plus souvent un diplôme de niveau Bac + 5 universitaire, alors que les hommes sont plus souvent diplômés d’écoles supérieures et de formations courtes (BTS ou DUT). La situation des femmes sur le marché du travail est en revanche moins favorable. Leur trajectoire d'accès à l'emploi est moins rapide. Elles occupent moins souvent un emploi à durée indéterminée et plus souvent un emploi à temps partiel. En particulier, 3 ans après leur sortie de l'enseignement supérieur, un quart des femmes sont cadres contre un tiers des hommes.

Depuis 20 ans, la place des femmes s'est renforcée au sein de la population des enseignants-chercheurs. En 2015-16, elles représentent 44,2 % des maîtres de conférences mais encore seulement 24,0 % des professeurs d'université.

Dans un contexte économique difficile, un diplôme de l'enseignement supérieur reste un atout pour l'emploi et la carrière

Les sortants de l'enseignement supérieur accèdent au marché du travail dans de meilleures conditions que les autres postulants, surtout en période de crise. Cependant, ils ont connu une dégradation de leurs conditions d’insertion. 13 % des diplômés 2013 sont ainsi au chômage 3 ans après leur sortie de l’enseignement supérieur ce qui représente le double de celui qu’ont connu leurs aînés diplômés en 2001, 3 ans après leur entrée sur le marché du travail.

Un effort de recherche soutenu dans le cadre d'une compétition mondiale exacerbée

La dépense intérieure de recherche et développement en France s'est élevée en 2014 à 47,9 Md€ et représente 2,24 % du produit intérieur brut (PIB). La France se situe derrière la Corée du Sud (4,3 %), Israël (4,1 %), le Japon (3,6 %), l'Allemagne (2,9 %) et les États-Unis (2,7 %), mais devant le Royaume-Uni (1,7 %). En 2015, la DIRD atteindrait 48,6 Md€ (2,23 % du PIB).

L'effort de recherche est surtout le fait des entreprises qui, en 2014, exécutent 65 % des travaux de R&D réalisés sur le territoire national pour un montant de 31,6 Md€. Elles financent 62 % des travaux de R&D. La dépense intérieure de recherche du secteur public s'élève à 16,9 Md€ en 2014 reposant majoritairement sur les organismes de recherche (54 %) mais aussi fortement sur les établissements d'enseignement supérieur (46 %). Les PME apportent 13 % des dépenses intérieures de R&D (DIRD), dont plus de la moitié en faveur des activités de services. Les grandes entreprises, à l'origine de 58 % de la DIRD, réalisent les trois-quarts de leur effort en haute et moyenne-haute technologie. Les dépenses intérieures de R&D des entreprises se concentrent ainsi à plus de 54 % sur six branches de recherche : « Industrie automobile », « Construction aéronautique et spatiale », « Industrie Pharmaceutique », « Activités spécialisées, scientifiques et techniques », « Activités informatiques et services d’information », « Industrie chimique ». Par ailleurs les entreprises ont consacré une part non négligeable de leur DIRD à des domaines transversaux comme les nouveaux matériaux, les nanotechnologies, le numérique, la biotechnologie et l'environnement.

Les entreprises sont soutenues dans cet effort par l'État via des aides directes, des coopérations avec les organismes publics dans les domaines civils ou militaires et des dispositifs fiscaux comme le crédit d'impôt recherche (CIR) ou le statut de jeune entreprise innovante (JEI). En 2014, 7 % des travaux de R&D des entreprises sont financés par des ressources publiques et la créance du CIR (au titre de la R&D, de l’innovation et des collections) atteint à 5,7 Md€ en 2013. La France de ce point de vue ne se distingue pas des autres pays de l'OCDE où les dispositifs fiscaux de soutien à la recherche privée se développent, traduisant une concurrence accrue entre pays pour attirer les activités de R&D des entreprises. Les collectivités territoriales participent aussi à l'effort de recherche notamment en finançant des opérations immobilières ou des transferts de technologie : en 2014 leur budget de recherche, et de transfert de technologie (R&T) est estimé à 1,3 Md€.

Au total, chercheurs et personnels de soutien confondus, ce sont près de 575 300 personnes qui se consacrent en 2014 à la R&D, au moins pour une part de leur activité, soit un peu plus de 417 000 personnes en équivalent temps plein. Entre 2009 et 2014 le nombre de chercheurs a progressé rapidement (+ 14,6 %) pour atteindre 266 700 chercheurs en équivalents temps plein (+ 6 000 équivalents temps plein (ETP) par rapport à 2013). Cette progression a été plus forte dans les entreprises (+ 21 %) que dans les administrations (+ 5,9 %). En 2014, 61 % des chercheurs sont en entreprises. En entreprise, 5 branches emploient à elles seules près de la moitié des chercheurs : « activités informatiques et services d’information », « industrie automobile », pour les « activités spécialisées, scientifiques et techniques » et la « construction aéronautique et spatiale », « fabrication d’instruments et appareils de mesure, essai et navigation, horlogerie »). La croissance des effectifs de recherche est essentiellement portée par les branches de services dont les effectifs progressent 4 fois plus vite que ceux des branches industrielles. Si l’on rapporte le nombre de chercheurs à la population active, la France, avec 9,3 chercheurs pour mille actifs en 2014, se place derrière la Corée du Sud et le Japon, mais devant l’Allemagne, les États-Unis, et le Royaume-Uni.

La part des femmes parmi le personnel de recherche s'élève à 30 % en 2014. Elle est plus faible dans les entreprises (22 %) que dans les administrations (42 %). Elle est également plus faible parmi les chercheurs (26 %) que parmi les personnels de soutien (38 %). Pour plus d'un chercheur sur deux en entreprise en 2014, le diplôme d'ingénieur est le diplôme le plus élevé. En revanche, seuls 12 % des chercheurs en entreprise disposent d'un doctorat. En outre, pour 30 % des docteurs en entreprise, le doctorat vient compléter un diplôme d'ingénieur.

Publications scientifiques et dépôt de brevets constituent deux productions majeures, et au surplus mesurables, de l’activité de recherche. La compétition internationale y est nettement visible.

Dans un contexte de nette augmentation du nombre de publications entre 2005 et 2015, la France se situe au 7e rang en part mondiale des publications scientifiques. Le nombre de ses publications ainsi que leur indice d’impact progressent mais sa part mondiale de publications scientifiques se contracte sous l’effet de l'arrivée de nouveaux pays sur la scène scientifique internationale comme la Chine, l'Inde ou le Brésil. Elle passe ainsi de 4,4 % à 3,3 % des publications mondiales entre 2005 et 2015. Au niveau européen, Royaume-Uni et Allemagne précèdent la France. L’Espagne et l’Italie connaissent une progression sensible du nombre et de l’impact de leurs publications scientifiques et se rapprochent désormais de la France.

Plus d’une publication française sur deux est réalisée en coopération avec des scientifiques étrangers ce qui place le taux de co-publication français parmi les plus élevé au monde (comparable au Royaume-Uni ou à l’Allemagne. Un quart des publications françaises associe par exemple des scientifiques américains.

En 2015, la France présente un profil disciplinaire équilibré nuancé par une forte spécialisation en mathématiques. La France se distingue nettement du Royaume-Uni et des États-Unis, plus spécialisés en Sciences humaines et sociales (SHS) et des pays asiatiques plus contrastés car très fortement spécialisés sur certaines disciplines et très faiblement spécialisés sur d’autres. Dans le domaine de la recherche biomédicale, la recherche française se situe au 7e rang mondial avec près de 20 000 publications en 2015. Sur la dernière décennie, le nombre de publications a progressé mais, sous l’effet du dynamisme des pays émergents, la part mondiale de la France dans publications en recherche biomédicale se contracte le constat est le même pour l’indice d’impact de ses publications.

La France figure également parmi les grandes nations en matière de brevets. En 2014, la France se classe au 4e rang mondial dans le système européen des brevets (6,3 % des demandes enregistrées). Elle est notamment spécialisée en « transports », « nanotechnologies, microstructures », « chimie organique fine » « matériaux, métallurgie » et « écotechnologie ».

Tant dans le système européen qu’aux États-Unis, la part mondiale de la France diminue cependant depuis le milieu des années 2000, du fait de l'entrée de nouveaux pays comme la Chine ou la Corée du Sud.

Avec 10,6 % des contributions allouées par l’Union européenne dans le cadre du programme Horizon 2020, la France est le troisième pays bénéficiaire derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni. La position de la France dans les programmes européens de recherche et développement technologique s’affaiblit tendanciellement. Elle bénéficiait de 11,5 % des subventions allouées au cours du 7e PCRDT. Depuis le début du programme H2020, cette part est un point plus faible.

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Fiche technique

Langue : Français

ISSN :1962-2546

ISSN numérique :2271-2240

Date de parution :

Édition : Avril 2017

Type de publication : Brochure