Publié le 01.02.2023

Février 2023

Le dialogue SRS vu par Cyrille Mbangué

Chaque mois, une actrice ou un acteur du dialogue entre sciences, recherche et société (SRS) en propose sa définition. Ce mois-ci, la parole est donnée à Cyrille Mbangué, responsable de la communication et du plaidoyer, Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest.

Pour moi, le dialogue entre sciences, recherche et société répond avant tout à un idéal : rendre compréhensible notre monde à la fois complexe et fragile, en apportant des réponses, ou des éléments de réponse, à nos questionnements et nos craintes toujours plus nombreuses.

Cyrille Mbangué

Nous avons par exemple récemment pris conscience des effets, souvent néfastes, de l’intervention humaine sur la nature. Nous redoutons l’épuisement des ressources naturelles, les pénuries alimentaires, la dégradation irréversible de la biodiversité, la pollution sous toutes ses formes... Même si la méfiance vis-à-vis de la science s’est accrue durant la crise pandémique, son apport dans la compréhension de ces phénomènes, comme dans la recherche de solutions ou dans la prise de décision politique pour une gestion du patrimoine naturel, reste pourtant indéniable.

Au sein du Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest, nous nous appuyons ainsi sur les scientifiques et les résultats de leurs recherches pour fixer et atteindre nos objectifs, pour alimenter nos connaissances et nos réflexions, pour définir et nourrir nos programmes... 

Deux exemples. Dans le cadre de la promotion d’une pêche durable, les études menées sur l’état des stocks disponibles dans le contexte actuel de surexploitation et de raréfaction des ressources représentent les pierres angulaires de nos propositions pour une régulation et une gestion durable tout en assurant la sécurité nutritionnelle des générations actuelles et futures.

De même, notre intervention dans la conservation des tortues marines, menacées par les captures accidentelles, la collecte des œufs, le braconnage ou la dégradation des habitats, ne peut se faire sans l'appui des scientifiques. Nous participons donc à l’amélioration des connaissances par la recherche et le suivi écologique, par exemple à travers l'organisation du premier colloque scientifique d'Afrique de l'Ouest sur ce sujet en collaboration avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, mais aussi à la sensibilisation des chercheurs et à la formation des étudiants dans le cadre d'un Mooc créé avec l’Institute of Applied Psychology et la chaire Unesco sur la gestion intégrée et le développement durable du littoral ouest Africain.

La synergie avec le monde de la recherche enrichit ainsi notre travail de conservation au quotidien mais surtout elle permet de l’inscrire dans la durée en offrant aux acteurs du développement des solutions durables, sur le plan social, économique et environnemental.

Auteur(s)

  • Responsable de la communication et du plaidoyer, Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest