Comment faire des choix et agir de façon éclairée, chaque jour, en étant dans l’ignorance ou le déni ? Comment exercer nos responsabilités de citoyens sans disposer d’informations objectives, c’est-à-dire neutres et impartiales qui décrivent les choses comme elles sont ? La science, et les scientifiques, nous apportent cette ouverture d’esprit qui permet de combattre nos idées reçues.
Mais au-delà de ces évidences, le dialogue reste un exercice difficile à mettre en œuvre. Il est tellement plus facile de camper sur nos positions que de remettre en cause nos préjugés.
Pour créer ce dialogue, il faut d’abord instaurer une relation de confiance entre les interlocuteurs. Certes, le doute et le scepticisme sont inhérents à notre esprit critique. Ils font d’ailleurs partie de la démarche scientifique. Mais ils ne doivent pas conduire à une défiance aveugle et inconditionnelle. Bien sûr qu’il y a des « charlatans » de la science auxquels les médias prêtent souvent beaucoup trop d’attention. L’extravagance fait vendre, beaucoup plus que la modération ! Mais en trente-cinq ans de métier, je peux aisément témoigner de l’intégrité de la grande majorité des scientifiques rencontrés.
Pour dialoguer, il faut aussi être intelligible et pédagogique, sortir de sa « tour d’ivoire ». La nouvelle génération de scientifiques l’a bien compris et c’est une chance.
Pour instaurer le dialogue, il faut enfin des médiateurs qui facilitent l’échange, sans parti pris. C’est le rôle, notamment, des journalistes. Encore faut-il que les médias accordent du temps et de la place aux débats scientifiques. Ce qui est loin d’être le cas ! Combien de fois ai-je entendu dans la bouche de patrons de presse : « La science, c’est compliqué… les gens ni comprennent rien… en plus, ça ne les intéresse pas ». Ont-ils oublié que la science n’est pas réservée à quelques élites, mais qu’elle est aujourd’hui présente dans tous nos grands débats de société ?
Chacun doit pouvoir s’en emparer et la comprendre pour avancer, de façon lucide, dans la voie de la liberté et de la démocratie.
Plus que jamais, la science a besoin d’être accessible à tous les citoyens. Étrange impression que de voir se propager sur les réseaux sociaux des pseudo-théories obscurantistes et manipulatrices ! Les scientifiques et les journalistes ont une responsabilité commune : celle de transmettre la connaissance au plus grand nombre de façon intelligible et éthique.