En partie grâce à un engagement financier public important, la recherche bénéficie d’une liberté et d’une indépendance qui lui permettent de développer des connaissances et des compétences potentiellement pertinentes pour la résolution de problèmes sociétaux ou pour la prise de décisions. Dans les pays européens, le niveau de confiance du public envers la science est et reste élevé, mais les enquêtes d’opinion montrent que le public attend que la communauté scientifique s’engage, en particulier lorsque la politique ne prend que trop peu en compte les résultats de la recherche.
Une relation de confiance à long terme nécessite l’entretien d’un dialogue régulier entre les scientifiques et le monde non académique qui permet aux différents acteurs de se comprendre, tout en se maintenant dans leur rôle respectif. Les agences de financement de la recherche peuvent contribuer à faciliter ce dialogue. En Suisse, le cadre légal impose au Fonds National Suisse (FNS) de financer des projets d’excellence et de soutenir des mesures d’exploitation et de mise en valeur de résultats obtenus. Depuis 2011, le programme Agora destiné à encourager le dialogue entre la science et la société a financé plus de 260 projets. Si de nombreuses expériences positives ont pu être observées, force est toutefois de constater que de grands défis restent à relever. Par exemple, une large palette de compétences doit être mobilisée pour mettre en place un échange constructif et efficient. Ou encore le fait que ces activités viennent s’ajouter à d’autres telles que l’enseignement, en marge de la recherche.
Si les défis sont grands, le dialogue entre la science et la société peut toutefois être le point de départ d’une collaboration entre les scientifiques et les acteurs non académiques afin que les résultats des projets de recherche puissent être utilisés plus rapidement et à plus grande échelle.