Pour moi, le dialogue entre sciences, recherche et société est un excellent moyen d’évaluer la perception de la science par le public, et de lui montrer qu’il se trouve au cœur de la démarche scientifique.
Par exemple, l’installation en 2019 des sismomètres chez des particuliers en Haïti a débouché sur une nette amélioration de la perception des risques sismiques par les citoyennes et citoyens et d’une plus grande volonté de leur part de s’impliquer dans la production de données utiles, comme en témoigne un article paru dans Science. Le déploiement de ce projet de sismologie citoyenne s’inscrit dans le plan de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) pour renforcer les capacités des acteurs locaux de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Cet épisode, comme bien d’autres encore, est un exemple probant que lorsque les scientifiques établissent un dialogue franc avec les citoyens, les résultats sont palpables.
Pour construire cet espace de dialogue, les scientifiques doivent s’initier à la pratique de la médiation et de la communication scientifiques. S’adresser à des non-spécialistes pour restituer un message accessible et intelligible, suppose de savoir bien communiquer sur l’objet de ses recherches. À ce titre, la plateforme numérique RaccourSci propose des ressources à celles et ceux qui veulent se lancer sans peine dans l’aventure passionnante de la communication des sciences. Promu par l’AUF et l’Acfas, ce dispositif inédit offre un programme de formation sur la communication scientifique gratuit, en collaboration avec l'École de la médiation mais également des contenus originaux ou des conseils pratiques et adaptés prodigués par des actrices et des acteurs reconnus dans leur domaine.
En accompagnant les scientifiques qui souhaitent engager un dialogue avec la société, cette plateforme participe ainsi à la création de lieux de partage et de moments d'écoute qui m'apparaissent indispensables et constituent un objectif crucial pour le bien commun comme pour l’avenir de la science.