Introduction
Les établissements de l'État, en concertation avec les instituts et services territoriaux, développent des pôles de compétences dans les sciences du vivant, de la terre, de l'homme et de la société, qui contribuent au rayonnement scientifique de la France dans une zone Pacifique fortement imprégnée d'influence anglo-saxonne.
Université de la Polynésie française
La recherche à l'université de la Polynésie française (U.P.F.) s’effectue au sein de 5 laboratoires labellisés équipes d’accueil (E.A0.) :
- Sociétés traditionnelles et contemporaines en Océanie (EASTCO) ;
- Gouvernance et développement insulaire (G.D.I). ;
- Géosciences du Pacifique Sud (GEPASUD) ;
- Environnement insulaire océanien (E.I.O. ;
- Géométrie algébrique et applications à la théorie de l’information (GAATI.
Par ailleurs, l’U.P.F. héberge dans ses locaux 2 structures fédératives :
- le Centre International de Recherche en Archéologie sur la Polynésie (CIRAP). Ce centre, dirigé par le Pr Eric Conte associe l'université de Polynésie à celles de Paris-1 (Panthéon-Sorbonne), Université Nationale Australienne (ANU) et université américaine de Californie-Berkeley.
- L’observatoire géodésique de Tahiti (O.G.T) - centre, dirigé par le Pr Jean-Pierre BARRIOT - associe l'université de Polynsésie au Centre national d’études spatiales (CNES) et à la NASA.
Depuis 2009, des Enseignants-chercheurs de l’U.P.F. en biologie marine et chimie effectuent une partie de leurs recherches dans des locaux de l’I.R.D. d’Arue, mutualisés entre trois organismes, l’U.P.F., l’.I.R.D. et l’I.L.M. (Institut Louis Malardé) sous la dénomination de C.P.R.B.I. (Centre Polynésien de Recherche et de valorisation de la Biodiversité Insulaire).
Une école doctorale, "L’école doctorale du Pacifique" est accréditée entre l’université de la Polynésie française et l’université de Nouvelle Calédonie.
Institut français de recherches pour l’exploitation de la mer (IFREMER)
EPIC installé en 1972 à la presqu'île de Tahiti constituant le Centre Océanologique du Pacifique (COP), ses activités de Recherche sont axées sur le développement des ressources marines en particulier :
- recherches en soutien au développement de la perliculture (sélection de la nacre, domestication et amélioration génétique, recherche sur les processus de bio minéralisation et sur l’amélioration de la qualité de la perle : croissance, couleur, diminution des défauts...) ;
- mise au point de l'élevage d’un poisson lagonaire, le "Paraha peue" (Platax orbicularis) ;
- développement de la crevetticulture : physiopathologie gestion de la souche polynésienne et développement d’une recherche sur l’élevage en cages ;
En 2009, de nouvelles thématiques sont venues compléter l’activité scientifique du centre : les études sur les énergies renouvelables d’origine marine, l’environnement côtier et la biodiversité et les aires marines protégées.
Les équipements scientifiques dont disposent les laboratoires sont importants et de grande qualité. La Polynésie française contribue au financement de ces équipements.
Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l'Environnement (CRIOBE)
Le CRIOBE est une unité mixte de service et de recherche (USR 3278) de l'Ecole pratique des hautes études (E.P.H.E ) et du C.N.R.S. (Institut National Ecologie et Environnement) implantée sur l'île de Moorea.
Ce centre constitue une station de terrain pour tous les chercheurs français et étrangers en matière de recherches fondamentales et appliqués, de suivi de l’environnement et d’observation des récifs coralliens.
Cette unité a été conçue dans la perspective de mieux associer recherche fondamentale et observatoire de l’environnement sur un même écosystème et d’être présente sur les sites de recherche tout en conservant un lien avec la recherche en métropole au travers du centre sur l’université de Perpignan.
En outre le CRIOBE tient à favoriser le lien entre biologie, écologie, science de l’environnement et science humaines et sociales. Le lien avec les sciences humaines et sociales est essentiel pour mieux intégrer les perspectives de gestion et de conservation de l’écosystème corallien.
La double fonction service/recherche permet aux chercheurs de cette unité de se focaliser sur la recherche, tout en bénéficiant :
- des avantages d’un observatoire de l’environnement mis à disposition ;
- d’une station marine pour mettre en œuvre leur recherche et des collaborations ;
- d’une meilleure lisibilité de leurs actions qui seront mises en avant en terme de communication.
Le CRIOBE héberge un service d’observation labellisé par l’INSU et le Global Coral Reef Monitoring Network (GCRMN), "polynesia mana" qui se base sur un existant déjà conséquent avec notamment certains suivis biologiques ou physiques (température de l’eau) en place depuis plus de 20 ans et démontrant une expérience certaine de la structure dans ce domaine.
Le réseau compte plus de 10 îles de Polynésie et des partenaires étrangers (Cook, Samoa, Tonga, Wallis, Kiribati, Pitcairn). Cet observatoire se fait en concertation et en collaboration avec un programme "Long Term Ecological Research" mis en place au niveau de l’île de Moorea par la NSF.
Il existe par ailleurs également sur l'île de Moorea un centre du même type géré par l’université de Californie (Berkeley), la GUMP STATION. Ce centre développe d’importants programmes de recherche en liaison avec le CRIOBE : programme Long Term Ecological Research (LTER sur les récifs coralliens et un projet unique de caractérisation de l’ensemble de l’écosystème terrestre et marin de Moorea (Moorea Biocode).
Institut de Recherche pour le Développement (I.R.D.)
Cet institut, qui a joué un rôle important dans le développement de la recherche en Polynésie française, connaît une relance de ses activités avec la création du Centre Polynésien de Recherche et de valorisation de la Biodiversité Insulaire (C.P.R.B.I. - Campus d’Arue) sur le Site I.R.D. d’Arue.
Les conclusions de l'étude menée par des chercheurs de l'Unité Dial et l'.AF.D. sur les conditions de vie et les approches de la pauvreté dans les Iles du Vent en 2009, ont été diffusées auprès des décideurs locaux.
L’.I.R.D. est partenaire du Grand Observatoire de Recherche du Pacifique Sud (GOPS).
Il est égalementpartenaire de l’Association Tahiti-Fa’ahotu (Grappe d’entreprises partenaire des pôles Mer Bretagne et PACA).
Laboratoire d'Etude et de Suivi de l'Environnement (LESE)
Au sein de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (I.R.S.N.), EPIC expert public des risques nucléaires et radiologiques, le LESE effectue depuis plus de quarante ans une surveillance permanente de la radioactivité en Polynésie française.
Cette mission répond à un double objectif :
- suivre les niveaux de la radioactivité d’origine artificielle dans tous les milieux de l’environnement où vivent les populations polynésiennes, ainsi que dans les principales denrées alimentaires ;
- estimer les doses reçues par les populations polynésiennes exposées à cette radioactivité artificielle.
Laboratoire de Géophysique (L.D.G.)
Créé en 1960 à Tahiti, le L.D.G. est une antenne du DASE (Département Analyse, Surveillance et Environnement du C.E.A.) et assure le maintien opérationnel et l'exploitation des données scientifiques du Réseau Géophysique Polynésien (R.G.P.) comportant une dizaine de stations sismiques réparties sur l'ensemble du territoire.
Ce réseau est destiné à la surveillance de l'activité sismique de la Polynésie française et du Pacifique.
Le L.D.G. participe aussi au réseau de surveillance appartenant à l'Organisation du Traité d'Interdiction Complet des Essais (OTICE).
Il est également chargé d'initier l'alerte aux tsunamis, en collaboration étroite avec la Direction de la Protection Civile, sous la responsabilité du Haut-Commissariat de la République.
Bureau de Recherches Géologiques et Minières (B.R.G.M.)
Le B.R.G.M., établissement public de référence dans le domaine des sciences de la terre, a assisté la Polynésie française pour la mise en œuvre du Plan de Prévention des Risques (P.P.R.).
Dans le cadre du programme ARAI, il a notamment réalisé les cartes de risque inondation, mouvements de terrain, tsunamis, et houles cyclonique. Il a créé pour cela une antenne en juillet 2002, mais l’a suspendu en 2007 à la fin du programme. Il a également travaillé à cette époque sur l’évaluation du risque tsunami gravitaire à Fatu Hiva, pour le ministère de l’Outre-mer.
En 2008, avec ARAI 2, puis en 2010 avec ARAI 3, la collaboration sur la problématique de la mise en application des PPR se poursuit. En effet, les P.P.R. nécessitent des compléments d’étude tant au niveau de la connaissance des phénomènes, qu’à celui des modalités opérationnelles de leur application réglementaire.
Le .B.R.G.M. s’intéresse par ailleurs au problème de l’évaluation et de la gestion globale des ressources en eau des archipels, et également à l’évaluation des conséquences du changement climatique sur le littoral polynésien.
Enfin, il assure la conduite des levers et l’édition des cartes géologiques des îles des différents archipels de la Polynésie.