Transcription textuelle | Politiques de lutte contre les discriminations par Anne-Sophie Barthez et Marie-Anne Martard-Bonucci
Quelles sont les politiques du MESR dans le cadre de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations ?
Anne-Sophie Barthez : Alors c'est une politique qui est ancienne, qui a même démarré en 2015. On a créé un réseau de référents de lutte contre le racisme et l'antisémitisme dans les établissements et c'est un réseau qu'on anime chaque année.
Marie-Anne Martard-Bonucci : Les question de racisme et d'antisémitisme se posent à l'université, ni plus ni moins comme dans le reste de la société. C'est-à-dire qu'il y a parfois des propos qui sont échangés, qui sont l'expression de stéréotypes. Comme nous avons affaire à un public d'étudiants qui est très fortement connecté aux réseaux sociaux, et bien ils sont influencés par tout ce que charrient les réseaux sociaux en termes de violence, de stéréotypes. Notre travail d'enseignant est aussi d'aider les étudiants à déconstruire ce savoir passif, qu'ils ont pu engranger.
Anne-Sophie Barthez : Depuis 2019, nous avons mis en place un dispositif de signalement des violences sexuelles et sexistes et des discriminations au sein de tous les établissements. C'est donc un relais majeur pour ceux et celles qui sont victimes, et un relais majeur donc pour ces cellules d'écoute qui se mettent en place sur le terrain. Troisième vague d'action si j'ose dire du ministère, nous avons créé une fiche réflexe pour aider ceux et celles sur le terrain qui se trouve confrontés à des cas de racisme et d'antisémitisme. Cette fiche réflexe elle dit quoi faire lorsqu'on se trouve confrontés, qui contacter et lorsqu'on est contacté, là encore, quelle suite à donner. Enfin, il y a un kit de prévention des discriminations dans l'enseignement supérieur, là encore pour donner des solutions très concrètes à ceux et celles qui s'y trouvent confrontés et qui doivent ensuite le traiter.
Comment accompagner les établissements sur ces sujets ?
Anne-Sophie Barthez : Notre objectif dans cet accompagnement, ce qui nous guide vraiment, c'est de permettre à toute la chaîne de décision de connaître le droit de savoir que faire lorsqu'on est confronté à cet événement, qui est à la fois complexe juridiquement et à la fois évidemment sensible à titre personnel.
Marie-Anne Martard-Bonucci : J'ai créé à Paris 8 un diplôme universitaire de formation à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme qui va diplômer cette année sa deuxième promotion qui est qui existe grâce à l'aide de la Dilcrah. On dispense donc à nos stagiaires une formation en droit en histoire, en sociologie, pour qu'ils soient armés précisément sur ces sujets, donc dans leur environnement professionnel.
Quelle est l'action des enseignants chercheurs dans la lutte contre les discriminations ?
Anne-Sophie Barthez : On a des enseignants chercheurs qui ont créé à l'université Gustave Eiffel en 2022, un observatoire national sur les discriminations dans l'enseignement supérieur, ONDES.
Quelles nouvelles actions sont prévues pour l'enseignement supérieur et la recherche ?
Anne-Sophie Barthez : D'abord on va demander à l'Observatoire de la vie étudiante d'intégrer dans son questionnaire des sujets de lutte contre le racisme et l'antisémitisme pour que, là aussi, on mesure exactement ce qu'il se passe sur le terrain. Deuxième illustration, on va continuer à encourager, comme on l'a fait pour ONDES, les travaux de recherche sur ces sujets-là, la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations en tout genre et on va se servir des premiers résultats de cet observatoire, ONDES, pour finalement rebondir, chercher ailleurs, mieux et de manière plus pertinente.