La salle Hubert Curien
Le rez-de-chaussée abritait la Salle des Conseils, vaste pièce rectangulaire, précédée d'un vestibule. Les conseils de l'École polytechnique s'y tinrent de 1815 à 1976.
La Salle du Conseil fut rebaptisée Salle Hubert Curien en 2005, en hommage à l'ancien ministre "Père d'Ariane", ministre de la Recherche et de la Technologie (1984- 1986 puis 1988-1992) et ministre de la Recherche et de l'Espace (1992-1993).
Dans cette salle, depuis près de 30 ans, ont été reçus et entendus les plus grands scientifiques, des chercheurs, universitaires, représentants des institutions ou des médias, responsables syndicaux, etc. Avec eux ont été préparés, discutés, négociés, annoncés, les décisions majeures de la politique de recherche française et européenne, ainsi que les textes fondateurs du système français d'enseignement supérieur et de recherche : Loi d'orientation et de programmation pour la recherche et le développement technologique (1982), Loi sur l'innovation (1999), Pacte pour la recherche (2005), Loi sur l'autonomie des universités (2007), etc.
De l'amphithéâtre à la bibliothèque
De 1872 à 1883, l'École polytechnique fait construire un amphithéâtre sur la partie sud du domaine pour répondre au besoin de locaux plus adaptés à l'enseignement de la physique. Son architecture métallique soutenant une verrière correspond à la technique et au goût de l'époque. Un souterrain relie l'amphithéâtre et le Pavillon Boncourt où siège le Gouverneur de l'École.
Pendant un siècle, les Polytechniciens y suivent les cours, prenant des notes à l'aide d'un sous-main posé sur les genoux, sous les auspices d'Ampère et de Fresnel dont les noms sont inscrits au-dessus du tableau noir.
Après le départ de l'X, le Collège de France entreprend des travaux de rénovation des bâtiments de la physique et de l'ancienne Polytechnique. L'amphithéâtre Arago devient la bibliothèque de réserve du laboratoire d'anthropologie sociale créé par Claude Lévi-Strauss.
Au fond de la bibliothèque, on peut encore voir le blason de l'X et, sur l'un des arcs de la structure, la devise de l'école "Pour la patrie les Sciences et la gloire", qui se déployait derrière la tribune de l'amphithéâtre Arago et qui souligne le fronton du Pavillon Joffre, ancien Pavillon des Bacheliers de Navarre.
Sculpture de Giuseppe Penone
Giuseppe Penone dresse dans le jardin trois sculptures anthropomorphes en bronze enserrant des végétaux. Ces personnages, d'une hauteur d'1,50 mètre environ, sont disposés en cercle (de 4 mètres de diamètre) et fixés sur des plots de béton entièrement enfoncés dans le sol. Ils sont installés selon trois positions différentes : l'un est debout, l'autre agenouillé et le troisième allongé.
La même année, l'artiste réalise une sculpture similaire pour la ville de San Rafaele en Italie.
Giuseppe Penone appréhende la nature comme matériau premier de la sculpture. Ici elle est partie intégrante de l'oeuvre et le geste sculptural de l'artiste exerce une contrainte sur la nature sans entraver la croissance de l'arbre. Une relation au temps s'élabore donc ici par la présence de ce végétal dont le rythme de croissance obéit à un autre temps vital que le nôtre. L'autre matériau : le bronze, est choisi pour ses propriétés. L'auteur dit qu'il construit ses sculptures en bronze comme "des gestes végétaux, comme si c'étaient des végétaux qui produisaient la sculpture."Il ajoute : "Si j'ai utilisé ce matériau c'est parce qu'il est une fossilisation idéale du végétal. Le bronze a ses racines dans une culture qui est l'animisme et je ne peux penser qu'elle ait utilisé des techniques qui n'étaient pas en liaison avec la brutalité de la nature. Enfin c'est un matériau qui, si on le laisse à l'extérieur, à toutes les intempéries, prend une oxydation dont l'aspect est très similaire à celui de la feuille ou du fût des arbres."A propos du titre, Giuseppe Penone souligne l'ambiguïté du mot paysage. "C'est un mot ouvert : tout peut être paysage. Il ne se réfère pas seulement à un aspect naturel... Presque tout les paysages que l'on peut voir sont une création de l'homme et de son travail. Tout ce qu'on voit dans la nature, c'est déjà reproduit, anthropomorphe, c'est déjà un problème culturel. J'utilise aussi ce mot "paysage" pour indiquer le problème de l'échelle : La question de l'anthropomorphisme me préoccupe dans la mesure où l'homme n'a qu'une capacité très limitée à reconnaître les formes. Il n'arrive pas à imaginer quelque chose qui ne soit pas une référence à son corps... La réalité de l'art a été fondée le plus souvent sur l'idée de poser l'échelle de l'homme en relation à son environnement."
Monument aux morts
A la gloire des polytechniciens morts pour la France au cours de la grande guerre.
Le bâtiment Boncourt, à l'époque de l'école polytechnique
Dès 1805, Bonaparte de retour d'Égypte décide d'encaserner les Polytechniciens, indisciplinés à ses yeux, et de leur donner un statut militaire.
Le général Lacuée, premier gouverneur de l'École polytechnique, prend alors possession du domaine de l'ancien Collège de Navarre et, après sept mois de travaux, y installe les premières promotions de 1804 et 1805.
L'École polytechnique reste sur le site jusqu'en 1976, date de son transfert sur le campus de Palaiseau. En 1977, l'Institut Auguste Comte s'y installe à son tour mais laisse place, en 1981, au ministère de la Recherche et de la Technologie.