Trois réunions de travail, un objectif commun : accroître les synergies entre l’enseignement supérieur et la recherche
Organisés à Strasbourg par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, avec le soutien du Conseil de l’Europe, de l’Université de Strasbourg et de la Ville de Strasbourg, ces travaux permettront d’aborder deux enjeux majeurs : l’approfondissement des espaces européens de la recherche et de l’enseignement supérieur et le développement des synergies entre eux.
La réunion du groupe de suivi du processus de Bologne pour un espace européen de l’enseignement supérieur innovant, interconnecté et inclusif
La séquence à Strasbourg s’ouvrira par la réunion semestrielle du groupe de suivi du processus de Bologne les 11 et 12 avril au Conseil de l’Europe. Celle-ci vise à avancer dans la mise en œuvre d’un espace européen de l’enseignement supérieur « plus inclusif, innovant et interconnecté » d’ici 2030, selon les termes du communiqué ministériel de la conférence de Rome en novembre 2020. Plénières et ateliers permettront notamment aux délégués du BFUG de réfléchir aux manières d’approfondir l’espace européen de l’enseignement supérieur en assurant une « mobilité plurielle, inclusive et équilibrée » (communiqué ministériel de Londres, 2007) qui bénéficie à la société dans son ensemble. Cette réunion sera aussi l’occasion de célébrer le vingt-cinquième anniversaire de la convention de Lisbonne, un instrument juridique majeur pour la reconnaissance des qualifications en Europe.
Les réunions du CEER et du GTR pour réaliser le nouvel espace européen de la recherche
La réunion du GTR le 11 avril se concentrera sur les suites de la conférence ministérielle organisée le 8 mars dernier à Marseille au sujet des principes et valeurs en matière de coopération en R&I entre l’UE, ses Etats membres et le reste du monde.
Par ailleurs, lors de leurs travaux les 12 et 13 avril, les membres du CEER formuleront un avis sur la mise en œuvre du programme stratégique 2022-2024 de l’espace européen de la recherche. Deux débats stratégiques auront également lieu, pour évoquer, d’une part, les enjeux d’un nouveau système d’évaluation de la recherche, et d’autre part, les ingérences étrangères en matière de R&I.
Vers une consolidation des espaces européens de l’enseignement supérieur et de la recherche pour une Europe résiliente
Les défis auxquels sont confrontés les États européens, et plus particulièrement les transitions écologique et numérique, soulignent une nouvelle fois l’importance de la coopération européenne en matière de formation et de recherche afin de proposer des solutions durables aux enjeux contemporains. Les alliances d’universités européennes pourraient ainsi jouer ce rôle d’espace de dialogue et de coopération scientifique à même de construire une Europe résiliente tournée vers l’avenir.
Un événement conjoint labellisé PFUE sur les alliances d’universités européennes
Reflet de cette volonté commune de renforcer les synergies entre l’espace européen de la recherche et celui de l’enseignement supérieur, l’événement conjoint aux différents groupes du 12 avril après-midi, organisé par l’Université de Strasbourg en partenariat avec l’alliance Epicur, la Fondation Science Connect et la Fondation Euroscience, mettra à l’honneur les alliances d’universités européennes en tant qu’espaces à la croisée de la formation et de la recherche. Labellisé par la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, cet événement permettra aux participants de réfléchir, à partir de l’exemple de l’alliance EPICUR, à la manière dont les alliances d’universités européennes contribuent au renforcement des liens entre recherche et formation et favorisent la coopération scientifique en Europe.
INRAE et UNISTRA : de hauts lieux de la recherche scientifique ouverts aux participants
Ces trois journées seront également l’occasion de souligner le dynamisme des laboratoires de recherche implantés à Strasbourg et dans sa région. Le 11 avril au matin, le groupe de travail « recherche » visitera à Colmar le Centre Grand-Est de l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), qui mène des recherches en faveur d’une viticulture durable à même de répondre aux objectifs du Pacte vert pour l’Europe. Le 13 avril au matin, les membres du groupe se déplaceront à l’Institut de Science et d’Ingénierie Supramoléculaires (ISIS) et à l’Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IBMC), deux autres lieux emblématiques de la recherche rattachés au laboratoire de l’Université de Strasbourg (UNISTRA). Institut d’excellence fondé par le prix Nobel Jean-Marie Lehn, l’ISIS constitue un lieu de recherche sur la matière à la croisée de trois disciplines, la biologie, la physique et la chimie. Également réputé pour l’excellence de ses travaux, l’IBMC développe une recherche fondamentale qui s’appuie sur la biologie et la chimie mais aussi l’immunologie, la chimie et la biophysique plus particulièrement dans le domaine des pathologies infectieuses et de la résistance aux infections.
UNISTRA
L'Université de Strasbourg, c'est près de cinq siècles d'histoire, des noms illustres, un patrimoine riche, une situation européenne. L'université accueille en 2022 plus de 57 000 étudiants dont 20% d'étudiants étrangers, 5300 enseignants chercheurs et personnels, 35 composantes de formation et 76 laboratoires. Elle pilote avec le CNRS et l’Inserm les projets Initiative d’excellence. Présente en Europe au travers d’Eucor - Le Campus européen et de l'alliance européenne EPICUR, l’Université de Strasbourg est aussi membre fondateur de la Ligue des universités de recherche européennes (LERU) ainsi que de l’association des universités françaises de recherche intensive et d’excellence Udice.
ISIS
Fondé en 2002 par le prix Nobel de chimie 1987 par le professeur Jean-Marie Lehn, l’Institut de Science et d’Ingénierie Supramoléculaires (Isis) soutenue par le CNRS et l’Université de Strasbourg, a pour vocation d’effectuer une recherche pluridisciplinaire aux interfaces entre la physique, la chimie et la biologie. Chaque équipe contribue à la compréhension de la matière à des niveaux élevés de complexité, en se concentrant sur la chimique supramoléculaire et au-delà. La philosophie de l'Institut est d’attirer les meilleurs cerveaux, leur procurer les meilleures conditions de travail avec le libre choix et l'entière responsabilité de leurs thèmes de recherche. Citons parmi les prix prestigieux le prix Nobel de chimie en 2013 pour Martin Karplus et en 2016 pour le professeur émérite Jean-Pierre Sauvage, ainsi que le Prix Kavli en Nanosciences en 2014 pour le professeur Thomas Ebbesen.
IBMC
L’Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IBMC) regroupe trois unités de recherche rattachées à l’Institut National des Sciences Biologiques du CNRS. Créé en 1974 il est soutenu par l’Université de Strasbourg et l’INSERM. Utilisant et développant des technologies de pointe, l’IBMC développe une recherche fondamentale d’excellence à l'interface de la biologie moléculaire et cellulaire, de l’immunologie, de la chimie, et de la biophysique, plus particulièrement dans le domaine des pathologies infectieuses et de la résistance aux infections. Jules Hoffmann, prix Nobel de médecine, a notamment créé et dirigé le laboratoire CNRS « Endocrinologie et immunologie des insectes » à l'IBMC de Strasbourg.
Centre INRAE Grand Est-Colmar
Dans le cadre de la feuille de route « INRAE 2030 » du Centre, les éléments de recherche spécifiquement développés à Colmar visent à répondre à différents enjeux qui s’inscrivent dans les objectifs du Pacte vert pour l’Europe : réduction des pesticides (vigne, avec un focus sur le programme ResDur), adaptation au changement climatique (vigne et grandes cultures), problématique du dépérissement du vignoble, relation virus-vecteurs (vigne et grandes cultures), agriculture durable et bioéconomie (toutes cultures). Parmi les faits marquants citons l’inscription au catalogue d’une dizaine de nouveaux cépages de vignes résistantes au mildiou et à l’oïdium (-90% de traitements phytosanitaires), l’identification d’un gène de résistance au virus GFLV (maladie du court-noué, l’une des causes du dépérissement) chez le Riesling, la description phylogénomique et phylogéographique du virome de la vigne, les nanobodies comme outils multifonctionnels appliqués à la détection des virus, à la résistance virale, aux études structurales, l’identification du 1er récepteur intestinal d’un virus de plante chez son puceron vecteur, l’analyse génétique des composantes de la qualité du raisin, la plateforme MAELIA de modélisation et d’évaluation intégrées des territoires agricoles avec sa spin off MAELAB (services et outils pour développer des projets de transition agroécologique, bioéconomique et énergétique via la méthanisation).