Lancée en janvier dernier, la mission coordonnée par Philippe Gillet, géophysicien, ancien vice-président de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, s’est appuyée sur un groupe de travail composé de Christine Cherbut et Véronique Perdereau et de Yves Caristan et Patrick Lévy, avec l’appui d’un inspecteur de l’éducation, du sport et de la recherche, Charles Persoz. Près de 200 acteurs réunissant l’ensemble de l’écosystème de la recherche et de l’innovation ont également été mobilisés et consultés.
Le rapport issu de ces travaux a été remis aujourd’hui à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il présente 14 propositions.
Afin de renforcer la construction interministérielle de la stratégie nationale de recherche, le rapport propose tout d’abord de créer une fonction de haut-conseiller à la science positionné auprès au plus haut niveau de l’État. Il serait à la fois ambassadeur et conseiller scientifique.
Il est aussi envisagé de développer une stratégie ambitieuse pour renforcer la place des docteurs dans l’administration publique.
Quatre propositions concernent la mise en œuvre d’une nouvelle organisation pour mieux identifier les différents acteurs de la recherche et de l’innovation. Cette nouvelle articulation entre les organismes nationaux de recherche (ONR) et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche nécessite de clarifier leurs rôles respectifs à l’échelle locale comme nationale. La structuration programmatique de la recherche serait ainsi renforcée par un positionnement des ONR en agences de programme. Grâce à une meilleure coordination entre les différents acteurs de la recherche, leurs capacités à initier et piloter des programmes ambitieux seront également accrues.
Plusieurs voies de simplification sont également explorées afin de donner plus de temps et de sens à la recherche. Une recommandation entend ainsi développer un cadre clair de gestion administrative des unités mixtes de recherche (UMR) afin de déléguer la charge de la gestion à l’un des établissements tutelle. Une autre proposition vise à améliorer le partage d’informations en temps réel, en consolidant les données de gestion, de pilotage et d’évaluation des UMR. Par ailleurs, la gestion des laboratoires pourra être clarifiée en renforçant la responsabilité confiée aux directeurs et directrices d’unité et en favorisant une meilleure coopération entre chercheurs et administrateurs de haut niveau.
Enfin, deux propositions doivent permettre d’une part de renforcer l’attractivité pour les jeunes chercheurs et enseignants chercheurs permanents et d’autre part d’encourager la recherche non fléchée.
La ministre remercie chaleureusement Philippe Gillet ainsi que les membres du groupe de travail pour leurs contributions.
L’ensemble de ces recommandations feront l’objet dans les semaines à venir d’une analyse approfondie. Sylvie Retailleau échangera à cet effet avec l’ensemble des organismes nationaux de recherche et conférences d’établissements d’enseignement supérieur concernés par ces propositions. La ministre leur demande notamment de partager des propositions de simplification de la gestion de la recherche et d’identifier des sites volontaires pour expérimenter ces propositions de simplifications. Les ONR sont également invités à travailler à une préfiguration des agences de programme avec l’ensemble des acteurs.
La ministre s’exprimera ainsi à l’issue de l’été sur les suites données à ces propositions.