Il vise à réaliser un suivi en temps réel des traces de Covid-19 dans les eaux usées de tout le territoire national afin de détecter et d'alerter rapidement sur un potentiel regain de l'épidémie.
Les premiers résultats obtenus par OBEPINE, sur une trentaine de stations d'épuration, ont montré que la charge virale est détectable dans les eaux d'épuration avec une haute sensibilité. Cette quantification s'est révélée, pour le cas particulier de l'agglomération parisienne, précoce et proportionnée à l'afflux de malades dans les hôpitaux lors du premier pic épidémique. Cette approche a reçu un avis favorable du Comité Analyse Recherche et Expertise (CARE) et a été soutenue financièrement à hauteur de 500 000 euros par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation pour approfondir les travaux les plus fondamentaux.
Le choix judicieux des lieux de prélèvement des eaux usées, combiné à une connaissance fine des populations concernées, permet d'envisager un maillage territorial, un véritable réseau "sentinelle", qui viendrait compléter les mesures sanitaires déjà mises en place par le gouvernement.
Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a souhaité que ce concept développé par OBEPINE puisse être vérifié à plus grande échelle par un démonstrateur opérationnel dès l'automne 2020. L'ambition est d'arriver à un maillage territorial s'appuyant sur un réseau de 150 stations d'épurations.
Un financement d'un maximum de 3 millions d'euros du MESRI accompagnera le déploiement de ce démonstrateur.
A l'issue de ce projet, un rapport complet sur les performances, les améliorations à apporter et sur les difficultés opérationnelles rencontrées est attendu. Ces éléments permettront d'apprécier l'opportunité et les conditions de la mise en place d'un réseau pérenne d'alerte et de surveillance dans un contexte où les avis scientifiques s'accordent sur l'éventualité d'une résurgence de la pandémie de Covid19 dès cette année, et sur la possibilité de vagues saisonnières.
Cette approche pourrait également être adoptée pour le suivi d'autres pathologies infectieuses.
Le réseau pluridisciplinaire d'équipes de recherche
- Laboratoire Microorganismes, Génome et Environnement (LMGE), UMR 6023 CNRS-Université Clermont Auvergne, 63000 Clermont-Ferrand.
- Centre Universitaire de Formation et de Recherche de Mayotte, Département Sciences et Technologie, 97660 Dembeni.
- Laboratoire de Chimie Physique et Microbiologie pour les Matériaux et l'Environnement (LCPME), UMR 7564 CNRS-Université de Lorraine, 54600 Villers-lès-Nancy.
- Sorbonne Université, Laboratoire Jacques-Louis Lions (UMR 7598) et Institut Universitaire de France 75005 Paris.
- Sorbonne Université, INSERM, Centre de Recherche Saint-Antoine, 75012 Paris.
- Sorbonne Université, CNRS, EPHE, UMR 7619 Metis, 75005 Paris, e-LTER Zone Atelier Seine.
- Eau de Paris, Laboratoire R&D, 94200 Ivry-sur-Seine.
- Institut de Recherche Biomédicale des Armées, 91220 Brétigny-sur-Orge.