Vingt ans après sa création, la nécessité de réformer le système de VAE
Créée en 2002, la VAE porte l’ambition de valoriser et reconnaître les compétences acquises au cours de la vie. En permettant l’obtention d’un titre, d’un diplôme ou d’une certification, sans passer par une formation "académique", il s’agit d’affirmer que tout n’est pas joué à l’issue de sa formation initiale, mais que l’on apprend, que l’on se professionnalise, que l’on acquière des compétences tout au long de sa vie.
Dans un contexte de relance de l’économie, la VAE joue un rôle essentiel de reconnaissance des compétences acquises pour accéder à l’emploi, progresser dans sa carrière ou évoluer ; elle permet également de répondre aux attentes de nouveaux publics, parmi lesquels les personnes éloignées de l’emploi, peu ou pas qualifiées, ainsi que des actifs alternant périodes d’emploi et périodes de chômage. Pourtant, son usage reste trop limité ; les démarches pour y accéder demeurent complexes et l’accompagnement n’est pas continu.
Vingt ans après la création de la VAE, le rapport de Claire Khecha, Yanic Soubien et David Rivoire remis ce jour identifie les freins et formule des préconisations pour, à la fois, réformer le système actuel et, plus largement, ouvrir la VAE sur un système de reconnaissance plus globale.
Une première expérimentation aux résultats prometteurs
L’expérimentation, qui cible le secteur du grand âge dont les besoins en recrutement sont importants, s’est appuyée sur cinq certificateurs (ministères du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, des Solidarités et de la Santé, de l’Agriculture, le GIP Occitanie Croix Rouge et la branche du salarié du particulier employeur). Elle a reposé sur la définition de parcours plus simples et plus lisibles, avec pour objectifs la réduction des délais et la simplification des démarches administratives, tout en préservant l’exigence et la qualité de la preuve des compétences détenues.
Quatre mois après, les résultats sont au rendez-vous. Sur la cohorte accompagnée jusqu’à la présentation du jury, 86 % ont obtenu une validation totale ou partielle de la certification visée, dont 62 % en totalité, sur une durée moyenne de 4 mois contre 16 mois en moyenne dans les parcours de droit commun. Tous les candidats ayant obtenu une validation partielle ou qui ont abandonné pendant le parcours sont accompagnés dans le cadre d’un conseil en évolution professionnelle (CEP).
Sur la base de ces résultats, il s’agit maintenant de tester à plus large échelle ces axes d’évolution de la VAE avec :
- un élargissement aux salariés, aux aidants et pairs familiaux en plus des demandeurs d’emploi et avec un volet spécifique à destination des réfugiés ;
- de nouvelles certifications, notamment sur les premiers niveaux des métiers du soin (aide-soignante) et les métiers de la petite enfance ;
- la création d’un véritable portail de service public unifié qui fera le lien entre candidats, certificateurs, accompagnateurs, prescripteurs et financeurs, dans le cadre d'un nouveau service en ligne incubé par bêta.gouv.
Pour ce faire, les ministres ont annoncé le financement à hauteur de 15 millions d’euros d’une nouvelle expérimentation avec pour objectif 3000 parcours accompagnés.