Un peu de contexte
Le programme FULGUR a comme point de départ un double constat. D'une part, la course à haute vitesse - ou sprint - est l'action sportive la plus courante aux Jeux olympiques, toutes disciplines confondues. D'autre part, les lésions musculaires des membres inférieurs sont les principales blessures observées, dans de nombreuses disciplines.
Ces blessures, qui interviennent plus fréquemment dans les situations de sprint, sont la cause la plus courante d'interruption des entraînements voire des compétitions internationales pour les sportifs concernés.
Se dépasser, atteindre les vitesses maximales au niveau individuel sont des objectifs évidemment recherchés par les athlètes de haut niveau. Ces performances mobilisent des qualités physiques exceptionnelles ainsi qu'un système musculosquelettique robuste, cela afin de limiter les risques de blessure.
Historiquement performante dans les sports de vitesse et reconnue pour ses travaux de recherche en sciences du sport, la France a mis tous les atouts de son côté pour briller aux Jeux de Paris 2024.
D'un côté, les chercheurs aident les entraîneurs et les sportifs à améliorer leurs performances et à limiter le risque de blessures, de l'autre, les athlètes permettent aux chercheurs de mieux comprendre les facteurs de performance et à consolider la littérature scientifique sur ce thème.
Le programme FULGUR
Trois axes de recherche
Le projet FULGUR vise à améliorer la performance et à réduire le risque de blessure des athlètes de haut niveau dans les sports de vitesse en France. Ce programme de recherche rassemble des experts en biomécanique musculaire, en recherche sur la force et le conditionnement, en imagerie clinique, en comportements de santé et en apprentissage automatique.
Les objectifs du projet sont répartis sur trois axes :
- l'évaluation de la mécanique du sprint ;
- la détermination du profil musculo-squelettique de chaque athlète ;
- l'estimation du niveau de risque de blessure.
Décrire la mécanique du sprint au niveau du centre de masse et des segments articulaires permet de quantifier la charge d'entraînement spécifique au sprint, en conditions réelles d'entraînement voire de compétition.
Déterminer le profil musculo-squelettique de chaque athlète de très haut niveau permet de proposer des programmes d'entraînement taillés sur-mesure visant à optimiser l'efficacité de la propulsion en sprint .
Estimer le niveau de risque de blessure permet de suggérer des stratégies de prévention individualisées et basées sur une approche multi-factorielle incluant l'environnement (nutrition, sommeil) et le comportement des athlètes.
En outre, le projet s'appuie sur une base technologique solide, avec l'emploi de techniques d'imagerie ultrasonore et d'analyse de la capture de mouvement pour mieux comprendre la dynamique musculaire.
Doté d'un budget de 2,3 million d'euros, ce programme a bénéficié d'un financement de l’État dans le cadre du Programme prioritaire de recherche « Sport de très haute performance ».
Ce projet est porté par l'INSEP et associe la Fédérations Française d'Athlétisme, la Fédération Française de Rugby et la Fédération Française des Sports de Glace.
Le consortium académique est composé par ailleurs du CNRS, du CEA, de l'Université de Nantes, l'Université Côte d’Azur, l'Université Savoie Mont Blanc, l'Université Jean Monnet Saint-Etienne, l'Université Paris-Saclay et l’École des Mines de Saint-Etienne.
En outre, des partenaires appuient le projet : les entreprises Natural Grass et Supersonic Imagine et l'association Armines.
L'héritage des Jeux
Lancé en 2021, FULGUR a permis d'élaborer des formations sur mesure, en collaboration avec les équipes sportives, pour optimiser les performances tout en réduisant les blessures.
Les connaissances et les avancées technologiques acquises sont transférées aux acteurs de la performance sportive grâce à des réunions régulières et des programmes de formation d'experts.
Si le programme était dans les starting-blocks pour les Jeux olympiques, sa ligne d'arrivée se situe bien au-delà car le projet vise à améliorer les compétences scientifiques des sportifs français, avant, pendant et après Paris 2024.