Un peu de contexte
Largement utilisée dans les sports de haut niveau, force est de constater que l'analyse vidéo n'a pourtant pas atteint son plein potentiel. L'enregistrement des entraînements ou des compétitions n'aboutit souvent qu'à de simples visionnages des performances.
De nombreuses solutions d'analyse vidéo existent mais les entraîneurs et les athlètes utilisent parfois des outils qui ne sont pas adaptés à leurs besoins spécifiques, par manque d'automatisation et du fait de la complexité des outils.
Partant de ce constat, et dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, le programme de recherche PerfAnalytics propose depuis 2021 d'examiner comment l'analyse vidéo peut être utilisée pour objectiver rigoureusement les performances des athlètes pendant l'entraînement et la compétition.
Le programme PerfAnalytics
Basé sur des collaborations avec cinq disciplines olympiques (escalade, BMX, gymnastique, boxe et lutte), le projet PerfAnalytics fournit aux partenaires sportifs une approche scientifique dédiée à l'analyse vidéo.
Point de départ du projet : numériser des séquences sportives, sous la forme d'une base de données compilant des données tirées de la vidéo puis encodées en tant que caractéristiques biomécaniques.
Deuxième étape : traduire ces données en identificateurs de performance, afin d'établir un profil sportif individualisé ; en clair, caractériser la performance de chaque athlète, diagnostiquer l'efficacité des gestes et modéliser une stratégie de séquence d'actions en fonction du contexte environnemental (équipement, adversaires, arbitres, etc.).
Outre une appropriation rapide des résultats du programme en vue de Paris 2024, PerfAnalytics s'inscrit également dans une recherche de long terme visant une analyse plus complexe, nécessitant une modélisation avancée en biomécanique et en probabilités.
En plus d'une collaboration fructueuse avec les cinq fédérations sportives, le projet s'appuie sur l'expertise d'un consortium qui a travaillé autour d'axes spécifiques :
- l'analyse du mouvement ;
- le traitement vidéo et la gestion de base de données vidéo à grande échelle ;
- la biomécanique des mouvements humains ;
- les statistiques et les sciences du sport.
Doté d'un budget de 1,7 million d'euros, ce programme a bénéficié d'un financement de l’État dans le cadre du Programme prioritaire de recherche « Sport de très haute performance ».
Ce projet est porté par Inria et associe la Fédération Française de Gymnastique, la Fédération Française de Cyclisme, la Fédération Française de Lutte, la Fédération Française de Boxe et la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade.
Le consortium académique est composé par ailleurs de l'Insep, l'Université Grenoble Alpes, l'Université de Poitiers, le CNRS, Aix-Marseille Université, l'Université Gustave Eiffel et le Centre de Ressources d'Expertise et de Performance Sportive (CREPS).
En outre, l'entreprise Tremplin Sport Formation Voiron appuie le projet.