Seul le prononcé fait foi
Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence.
La rentrée universitaire 2021 suscite d'immenses attentes. Elles sont à la mesure des difficultés rencontrées par les étudiants, les personnels et leurs familles au cours de la crise sanitaire.
Aujourd'hui, il y a, je le sais, beaucoup à faire, tant pour les étudiants que pour les personnels :
- la confiance en soi et en l'avenir a pu être entamée ;
- certains étudiants ont pu perdre le fil de leur vocation, de leur projet ;
- les liens sociaux se sont délités et le sentiment d'appartenance à une communauté s'est affaibli ;
- des trajectoires, qui semblaient toutes tracées, se sont faites hésitantes, bien que nous soyons parvenus, à force d'accompagnement et d'innovation, à éviter le décrochage massif qu'on nous prédisait.
Je voudrais adresser mes remerciements les plus sincères à l'ensemble des agents de l'E.S.R.I. et des étudiants, des collectivités et des services de l'Etat qui, ensembles, partout sur le territoire ont permis de conserver l'essentiel :
- les formations ont été assurées,
- la qualité des diplômes a été garantie,
- avec le numérique, les pédagogies se sont aventurées hors des sentiers battus,
- l'accompagnement social s'est démultiplié.
Au cours de cette année, l'enseignement supérieur français a démontré une inventivité, une agilité, et une solidarité que certains ne lui soupçonnaient pas. Il faut nous en souvenir.
Réussir la rentrée, c'est d'abord réussir sa préparation. C'est pourquoi dès le mois d'avril, j'ai confié à Françoise Moulin-Civil la responsabilité d'un groupe de travail dédié qui m'a remis ses conclusions la semaine dernière après avoir mené de larges consultations, auprès des organes représentatifs de la communauté, des syndicats de personnels, des organisations étudiantes et des collectivités territoriales. Je tiens à remercier chaleureusement Françoise Moulin-Civil pour son investissement ainsi que celui de la DGESIP et de l'ensemble des organisations qui ont répondu présent afin de mobiliser toute la communauté de l'enseignement supérieur.
A l'issue de ces 3 mois de réflexions collectives, plusieurs évidences s'imposent et tout d'abord
Se retrouver
Réussir cette rentrée 2021, c'est nous donner les moyens de réussir une rentrée 100% en présentiel, partout, pour tous, et pour toutes les activités qui se déroulent sur les campus. Retrouver les bancs des universités et des écoles, retrouver le face à face avec ses enseignants, retrouver ce qui fait le sel de la vie étudiante, les amitiés qui se lient, les activités physiques et culturelles, la vie, tout simplement dans les campus.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, le 100% présentiel est la boussole que nous nous sommes donné pour préparer cette rentrée.
Après l'année en pointillé que nous venons de vivre, il nous faut aussi réserver aux étudiants le meilleur accueil possible. C'est pourquoi j'invite les établissements d'une part à renforcer les semaines d'accueil ou de pré-rentrée pour les néobacheliers, et à mobiliser les étudiants eux même pour préparer ce retour en présentiel pour pouvoir proposer à tous ceux qui en ont besoin des dispositifs de remédiation et un accompagnement personnalisé.
Ce retour à la vie universitaire doit aussi s'appuyer sur les pairs et les associations étudiantes comme sur les étudiants tuteurs qui sont particulièrement bien placés pour remplir ce rôle. Les tuteurs ont démontré leur efficacité tant pour accompagner à la méthodologie des études que pour prévenir le décrochage ou rompre l'isolement de leurs camarades. Eux-mêmes y trouvent de profondes satisfactions, et notamment une réponse à leur envie d'engagement. Depuis janvier 2021, ce sont plus de 3,6 millions d'heures de tutorat qui ont été dispensées.
Nous avons donc décidé de pérenniser ce dispositif de tutorat à la rentrée.
Nous devons aussi prêter la plus grande attention aux étudiants internationaux ainsi qu'à tous les étudiants qui se retrouvent éloignés de chez eux, notamment les ultramarins. Au plus fort de la crise, la France s'est illustrée par sa volonté de rester fidèle à sa tradition d'accueil et la rentrée doit être l'occasion d'honorer à nouveau cette prise de position.
Les établissements sont donc invités à mobiliser les moyens du plan Bienvenue en France, reconduit à hauteur de 5 millions d'euros, pour accompagner le mieux possible l'arrivée des étudiants internationaux dans nos campus, en leur proposant notamment un « pack accueil » qui facilitera leurs démarches administratives, leur recherche de logement et leur accès à la vaccination.
Il est indispensable que la vie associative redémarre et se restructure. Le paysage est aujourd'hui très déséquilibré : certaines associations se sont mises en sommeil ou ont été fragilisées par la crise quand d'autres sont nées pour y répondre. Afin de donner un élan national à cette ambition, je lancerai à la rentrée un concours national des initiatives étudiantes qui permettra aux associations de promouvoir leurs actions passées et à venir.
Se retrouver, c'est se retrouver en sécurité pour soi-même et pour les autres. Évidemment, chacun le mesure désormais, la crise n'est pas derrière nous. Le variant delta est un nouveau défi. Face à cet enjeu, nous devons à la fois armer les établissements pour maîtriser la situation sanitaire sur les campus mais aussi anticiper tous les scénarios possibles.
La vaccination est la clé d'un retour durable et général sur les campus. Les étudiants sont d'ores et déjà au rendez-vous. Selon les données de Santé Publique France, près de 71% d'entre eux sont engagés ou souhaitent s'engager dans un processus de vaccination. Si la campagne en cours joue un rôle crucial, nous devons aller encore plus loin pour convaincre les 29% restant, cela afin de permettre aux établissements de disposer de la meilleure maîtrise possible de leur situation sanitaire. Pour le dire autrement, la vaccination est notre meilleure arme pour ne pas à avoir à introduire de nouvelles mesures de jauge dans les établissements d'enseignement supérieur. Pour autant, et je tiens à être claire à ce sujet, si la vaccination n'est pas au rendez-vous chez les étudiants comme chez les personnels au cours des premières semaines de la rentrée, nous prendrons, en lien avec les autorités sanitaires les décisions qui s'imposent selon la situation que nous constaterons à l'automne.
A cette fin, nous lançons ce jour une campagne de communication nationale afin d'inciter les étudiants à se faire vacciner dès maintenant de manière à ce que le plus grand nombre d'entre eux ait pu recevoir un schéma vaccinal complet avant la rentrée. Nous construisons cette campagne de communication avec les étudiants et nous allons maintenant leur donner les clés pour que nous puissions communiquer ensemble dès à présent et au moment de la rentrée.
Inciter à la vaccination, c'est aussi permettre de se faire vacciner ou de compléter son schéma vaccinal sur les campus. Nous allons déployer à la rentrée, avec l'appui des agences régionales de santé, des équipes mobiles dans les établissements. L'université de Cergy a expérimenté la vaccination éphémère il y a 15 jours et le succès rencontré par cette initiative nous encourage à la développer. Ces possibilités de vaccination seront déjà ouvertes aux agents via la médecine du travail et il faudra l'amplifier en perspective des premières semaines de rentrée.
Enfin nos capacités de prévention dans les établissements seront maintenues. Nous allons poursuivre la distribution des autotests gratuits et les gestes barrières seront maintenus dans les lieux collectifs. Nous continuerons à distribuer gratuitement, tout au long de l'année des masques dans les établissements pour les étudiants qui en ont le plus besoin.
Renforcer le chemin de la réussite
Mon engagement en tant que ministre, depuis 2017, c'est de permettre à chacun de trouver le chemin de sa réussite dans l'enseignement supérieur, pour une réelle démocratisation de l'enseignement supérieur.
Depuis 2017, plus de 800 millions d'euros ont permis aux établissements de recruter des directeurs des études, de préparer des parcours personnalisés, de recruter des enseignants et enseignants chercheurs. C'est l'équivalent de 1 600 emplois d'enseignants chercheurs qui ont ainsi été financés. La promesse d'un plan pluriannuel de financement de l'accès aux études supérieures portée par la loi ORE a été tenue.
Afin d'accueillir tous les profils, nous nous attachons à diversifier, chaque année davantage, l'offre de formation : de nouveaux cursus seront ouverts à la rentrée, tels que les parcours préparatoires au professorat des écoles et les cycles pluridisciplinaires d'études supérieures et l'apprentissage continuera à monter en puissance. C'est un enjeu encore plus essentiel pour la rentrée qui vient, parce que l'apprentissage permet de soutenir l'emploi et l'insertion professionnelle durable des jeunes, parce qu'il permet aussi à ceux qui n'auraient pas les moyens de poursuivre des études supérieures de le faire. Pour cette rentrée de l'apprentissage, les aides de
l'État aux employeurs seront maintenues jusqu'à la fin de l'année 2021, y compris pour les masters.
Mais la crise que nous venons de traverser exige plus de nous encore et pour répondre à cette exigence, c'est le financement de l'équivalent de 1000 emplois d'enseignants chercheurs pour la prochaine année universitaire qui a été ou sera notifié aux établissements dans les prochaines semaines.
Cela permettra d'accompagner la création de places en licence, en BTS, en formation de type FCIL, en formation à Bac +1, les nouveaux CPES et près de 4 000 places supplémentaires dans les masters en tension. Grâce au Plan de relance, l'État financera plus de 2 500 places qui seront créées cette année dans les IFSI en partenariat avec les régions qui en portent la compétence.
Par rapport au budget initial de 2021, ce sont 300 millions d'euros supplémentaires qui seront investis cette année tant pour faire face à la crise que pour financer la rentrée, sans compter les 150 millions d'euros issus de la loi recherche et qui concernent directement les universités.
Et pour aller plus loin dans l'accompagnement de l'accès aux masters, sur le modèle de Parcoursup, nous allons refondre la plateforme "trouver mon master", afin de mieux informer les étudiants des opportunités offertes partout sur le territoire.
L'enseignement à distance imposé par les contraintes sanitaires a été vécu par beaucoup d'étudiants et d'enseignants comme une déshumanisation de la relation pédagogique. Dans le même temps, les outils numériques ont, à bien des égards, sauvé l'année universitaire en permettant d'assurer la continuité des formations. A l'heure où nous préparons une rentrée à 100% en présentiel, je suis convaincue que le numérique peut être mis au service d'une relation pédagogique revisitée et de la réussite des étudiants. C'est toute l'ambition de la stratégie du PIA 4 "Enseignement et numérique". Elle s'appuie notamment sur la mise en place de Démonstrateurs numériques de l'enseignement supérieur qui visent à accélérer la transformation numérique des établissements de manière globale, bien au-delà des seules modalités pédagogiques, en favorisant les partenariats avec des entreprises de l'EdTech. Cette année, nous avions déjà investi 60 millions d'euros pour armer la pédagogie numérique dans les établissements. Avec le Secrétariat général pour l'investissement, nous allons encore faire un pas en avant et consacrer 100 millions d'euros afin de définir, à travers les projets sélectionnés, quel sera le modèle de la pédagogie hybride à l'horizon des prochaines années.
Cette rentrée, ce sera aussi l'occasion de poursuivre le travail que nous menons pour une université inclusive. Nous attendons à cette rentrée près de 43 000 étudiants en situation de handicap, alors qu'ils étaient 39 000 en 2019 et moins de 8 000 en 2005. Le droit au réexamen pour l'accès au master est opérationnel et la portabilité des aménagements d'examen et de concours le seront dans les prochaines semaines. Parce que l'accessibilité pédagogique est au cœur de mon action, je souhaite que ce critère soit intégré lors du prochain appel à projet numérique. D'autres actions suivront, identifiées dans le cadre du comité de suivi université inclusive que j'ai installé avec Sophie Cluzel dernièrement et qui rassemble les acteurs du handicap, notamment le tissue associatif étudiant.
Revivre
Nous le savons bien - et c'est une conviction que je porte depuis mon arrivée au ministère : la réussite des étudiants ne se joue pas uniquement pendant les heures de cours. C'est pourquoi l'une des ambitions de cette rentrée 100% en présentiel, c'est de relancer la vie étudiante.
Au plein cœur de la crise sanitaire, j'ai demandé que les recteurs mettent en place des Conférences territoriales de la vie et du bien-être étudiant qui réunissent les universités, le CROUS, les ARS, les associations étudiantes et les collectivités territoriales. Elles seront pérennisées et auront notamment à élaborer un schéma d'amélioration de la vie et du bien-être étudiant. Puisque nous sommes nombreux à agir en faveur des étudiants, coordonnons-nous dans les territoires, plaçons l'étudiant au cœur des réflexions mais aussi de nos actions et développons une approche globale de l'étudiant. J'attends des établissements, en cohérence avec les travaux de ces Conférences territoriales, qu'ils se dotent d'un schéma directeur de la vie et du bien-être étudiant.
Animation, engagement, transport, logement, alimentation, santé, emploi, accompagnement social, accès à la culture, tout ce qui fait la vie d'un étudiant doit être articulé.
La Contribution Vie Étudiante et de Campus, est LE moteur financier de la vie étudiante. C'est le sens que je lui ai donné lorsque je l'ai créée en 2018. C'est depuis 2018, près de 150 millions d'euros de ressources nouvelles affectées chaque année à la vie étudiante.
Je souhaite que les établissements activent résolument ce levier pour redynamiser les initiatives étudiantes. Je les inviterai prochainement, dans le respect de leur autonomie à se saisir de la CVEC pour lancer des appels à projet qui permettront de financer des actions portées par les étudiants en faveur de la citoyenneté, de la culture, de la prévention, de la solidarité, du développement durable, et à utiliser le principe des budgets participatifs étudiants afin que chacun, sur son campus, se sentent investi de la manière dont la vie étudiante doit se reconstruire dans son université ou son école.
Tous les échanges que j'ai pu avoir avec les étudiants ces derniers mois, que ce soit à l'université de Paris Saclay, à l'Ifsi de Blois, à l'Université de Caen, Poitiers, Marseille, au resto U de Mabillon ou lors des rencontres avec les étudiants entrepreneurs et les doctorants au ministère, m'ont convaincue d'une chose : la jeunesse bouillonne d'idées, souvent bien plus audacieuses et courageuses que celles de ses aînées, elle brûle d'envie de faire, elle cherche du sens dans l'action. Loin de se complaire dans le stéréotype de « génération sacrifiée » que certains se sont empressés de lui accoler, elle a prouvé durant la crise qu'elle était une génération engagée, une génération consciente des enjeux d'aujourd'hui et de demain.
Notre devoir aujourd'hui, c'est d'entendre, de soutenir et de reconnaître ce désir d'engagement.
C'est pourquoi j'adresserai prochainement aux établissements une circulaire qui posera un objectif clair : Je souhaite que 100% des étudiants porteurs d'un engagement bénévole, volontaire ou salarié, puissent voir les compétences acquises reconnues par des crédits ECTS. Je pense aux étudiants engagés dans les épiceries sociales et solidaires, dans les junior-entreprises, dans la lutte contre l'isolement. L'attitude des étudiants face à la crise a renouvelé la dynamique de leur engagement. Leurs actions sont une richesse que nous devons mieux reconnaître.
Le service civique peut être l'un des exemples de ce bel équilibre entre formation, autonomie et sens de l'engagement, et c'est pourquoi le Gouvernement a décidé d'ouvrir le dispositif au plus grand nombre en l'enrichissant de 100 000 missions supplémentaires sur un champ d'action très vaste, de l'École à l'Europe, en passant par la citoyenneté et l'éducation au numérique, un champ à la mesure de la diversité de la jeunesse et j'appelle donc les établissements à faciliter la démarche des étudiants désireux d'emprunter cette voie en veillant à l'articulation avec leurs études.
La question du logement et des transports qui sont de compétence locale feront partie intégrante de la réflexion de même que le développement de l'offre de formation dans tous les territoires : amener les étudiants vers leurs lieux de formation ou amener la formation au plus près des étudiants, il faut que chacun trouve sa place dans l'enseignement supérieur.
Depuis 2017, nous avons rénové plus de 12 000 logements étudiants. A l'horizon 2024, c'est 95% du parc de logement étudiant qui sera réhabilité. Concrètement, c'est 4500 logements de plus qui seront réhabilités à partir de cette année grâce au plan de relance et aux 250 millions d'euros qui sont consacrés à améliorer le logement des étudiants.
Dans près de 800 cités universitaires, seront prolongés les référents étudiants qui se sont parfaitement intégrés dans l'écosystème des résidences étudiantes et ont démontré toute la pertinence de cette création faite en décembre dernier.
Si l'État prend ses responsabilités, il cherche également, avec l'ensemble des parties prenantes à libérer les initiatives locales. C'était le sens de la convention nationale entre le CNOUS, l'USH et la CPU. C'est toute l'ambition que nous avons pour la stratégie territoriale pour le logement étudiant pilotée par les recteurs et les préfets.
C'est aussi ce partenariat de l'État avec les collectivités au service des étudiants qui nous permet d'ouvrir 49 campus connectés supplémentaires à la rentrée. Avec les "cœurs de territoires" du CNAM, c'est plus de 120 campus qui émergent au cœur de tous les territoires.
L'alimentation de qualité des étudiants est aussi une exigence et contribue aux actions de prévention de la santé. Le ticket U à 1 euro a permis de servir plus de 11 millions de repas dans les restaurants universitaires des CROUS depuis janvier dernier. Cette mesure symbolise l'engagement du Gouvernement, non seulement contre la précarité, mais aussi en faveur du bien-être étudiant. Car les restos U font bien plus que satisfaire un besoin alimentaire : ils offrent des repas équilibrés, ils contribuent au développement durable par des choix responsables, ils constituent des lieux phares de cette sociabilité qui a tant manquée pendant les confinements que nous avons vécus. Parce que le CROUS propose aux étudiants cet accompagnement global dont ils ont plus que jamais besoin, le Gouvernement a décidé que les étudiants boursiers ainsi que les non boursiers en situation de précarité pourront continuer de se restaurer pour 1 euro dans les restaurants universitaires en cette rentrée.
Afin qu'aucun étudiant de France ne soit privé de ce soutien, y compris dans les territoires dans lesquels il n'y pas de resto U, j'ai demandé aux CROUS de renforcer leur politique d'agrément. Avant la fin de la prochaine année universitaire, nous devons nous donner les moyens de mettre fin aux zones blanches d'offre de restauration universitaire. Cette politique permet aux étudiants, dans 190 sites, partout sur le territoire, d'accéder, au tarif social, aux structures de restauration publique de leur territoire, telles que les cantines administratives, scolaires ou hospitalières. Dieppe, Draguignan, Guéret, Mende, Morlaix, Saint-Lô, Vienne, sont autant de villes nouvelles avec lesquelles le CNOUS est prêt à engager les discussions.
Les dispositifs d'urgence à destination des étudiants et délivrés par les CROUS seront naturellement maintenus à la rentrée et au moins jusqu'à la fin de l'année 2021 selon l'évolution de la situation sanitaire et sociale.
D'autre part, pour qu'aucune étudiante n'ait à choisir entre se nourrir ou se protéger, nous poursuivrons la mise en place des distributeurs de protections périodiques gratuites en diversifiant les points d'accès sur les campus. Nous en avons déjà installé près de 800 dans les résidences étudiantes. Nous poursuivrons ce déploiement dans d'autres lieux de vie étudiante.
La crise sanitaire a par ailleurs révélé un impensé des politiques en faveur des étudiants : celui de la souffrance psychologique que nous avons pris à bras le corps tout au long de cette année, notamment par le dispositif « chèque psy ». A fin juin, nous avons agréé 1 719 psychologues et pris en charge 6 685 étudiants. Au global, c'est près de 68 000 consultations qui ont été réalisées dans les SSU et via la plateforme. Nous allons donc poursuivre ces dispositifs, en attendant de pouvoir construire une réponse plus durable avec le Ministère des Solidarités et de la Santé. Les 80 psychologues recrutés au cœur de la crise dans les services de santé universitaire et les 60 travailleurs sociaux dans les CROUS seront pérennisés toute l'année prochaine.
Enfin, parce que mon devoir en tant que ministre est de protéger l'ensemble des étudiantes et des étudiants, contre toute forme de harcèlement, de discrimination ou de violence, j'annoncerai en amont de la rentrée un plan d'action national de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans l'enseignement supérieur. L'État se doit d'accompagner le mouvement de libération de la parole sur ce sujet resté trop longtemps tabou et le MESRI répondra évidemment présent à ce rendez-vous.
Remercier
Je ne peux pas conclure cette conférence de presse de rentrée sans adresser une fois encore mes remerciements les plus sincères à toute la communauté de l'ESRI, et à l'ensemble des personnels des CROUS. Rien n'aurait été possible sans vous ! C'est pourquoi, plus que jamais, votre engagement de chaque jour, pendant cette crise comme dans un quotidien moins bousculé, doit être reconnu et récompensé.
C'est un engagement pris dans la loi de programmation pour la recherche : le plus grand plan de revalorisation mis en place depuis 50 ans pour l'ensemble des personnels. Une augmentation continue de 1 000 euros par an pendant 7 ans pour les EC, la reconnaissance de l'investissement pédagogique par la mise en place de nouveaux dispositifs, la reconnaissance de l'innovation pédagogique et de l'accompagnement des étudiants par des congés dédiés et plus de 2 000 opportunités de promotions pour les EC et 4 500 pour les ITRF pour n'en citer que quelques uns, la refonte de la politique indemnitaire, tous ces engagements gravés dans la loi seront bien sur tenus.
C'est pour reconnaître leur engagement sans faille et leur excellence que plus de 2,5 milliards d'euros permettront de les accompagner durant les 7 prochaines années. Mais c'est pour aller plus loin encore que le Gouvernement a annoncé que l'ensemble des personnels de catégorie C des établissements publics de l'État verront leurs salaires augmenter de 40 à 100 euros par mois dès janvier 2022. Nous irons également un pas plus loin pour les personnels des CROUS, notamment les personnels ouvriers et les directeurs de centres et nous travaillons d'ores et déjà à ce sujet avec le ministère de la transformation et de la fonction publiques et Bercy.
Merci à tous pour votre attention et naturellement, je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.
#MaRentrée2021 : les modalités de la rentrée universitaire 2021