cours / présentation

L'augmentation du pH des moûts et des vins, une facteur important de développement de Brettanomyces

13e Matinée des Oenologues de Bordeaux / "Cherchons la p'tite Brett" Le pH du vin joue un rôle clé dans la dynamique des populations de Brettanomyces : plus le pH du vin est élevé, plus le risque d’un développement de Brettanomyces est important. On observe depuis une quarantaine d’années une augm...

Date de création :

20.03.2015

Auteur(s) :

Cornelis (Kees) VAN LEEUWEN

Présentation

Informations pratiques

Langue du document : Français
Type : cours / présentation
Niveau : formation continue
Durée d'exécution : 23 minutes 31 secondes
Contenu : vidéo
Document : video/mp4
Poids : 65.85 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs. Creative Commons (BY NC)

Description de la ressource

Résumé

13e Matinée des Oenologues de Bordeaux / "Cherchons la p'tite Brett" Le pH du vin joue un rôle clé dans la dynamique des populations de Brettanomyces : plus le pH du vin est élevé, plus le risque d’un développement de Brettanomyces est important. On observe depuis une quarantaine d’années une augmentation régulière des pH des moûts et des vins, ce qui augmente mécaniquement le risque de déviations aromatiques liées à la présence de levures de contamination. Sur une importante série d’analyses de moûts au moment de la récolte dans la région de Languedoc, l’augmentation de pH est de 0,2 unité en 30 ans. Une autre série d’analyses, provenant d’une parcelle de Cabernet-Sauvignon du réseau de l’ISVV dans le Bordelais, montre une augmentation de 0,35 unité en 30 ans. On peut s’interroger sur le ou les causes de cette modification très importante de la composition du moût au moment de la récolte. Parmi les facteurs qui ont un impact sur le niveau du pH du moût, il est possible de hiérarchiser l’effet du sol, du cépage et du millésime. Des analyses de variance à trois facteurs de données provenant de Bordeaux et de Chablis montrent des résultats reproductibles d’une région à une autre. Ces trois facteurs ont un effet significatif sur le pH du moût, mais le pourcentage de variance expliqué par l’effet millésime (qui représente la variabilité climatique interannuelle) est très supérieur au pourcentage de variance expliqué par le cépage et le type de sol. Le pH du moût est plus élevé dans les millésimes chauds. Par conséquent, il est légitime de penser que le réchauffement climatique participe, au moins en partie, à l’augmentation du pH des moûts. Concernant l’effet du sol, le pH peut être influencé par plusieurs mécanismes: soit par la nutrition minérale, soit par un effet du régime hydrique sur la maturité. Il n’est pas facile de mettre en évidence un lien direct entre la composition minérale du sol d’une part et la composition minérale du moût et son pH d’autre part. On peut en revanche observer que des conditions d’alimentation en eau non limitantes peuvent contribuer à un retard de maturité, associé à des teneurs plus élevées en acide malique du moût et des pH plus bas. Il est possible de modifier le pH du moût et du vin par une fertilisation potassique excessive, mais il n’y a pas d’effet notable de la nutrition potassique de la vigne sur le pH du moût si l’on reste à des niveaux de fertilisation potassique raisonnables (<60 u / ha /an). Au cours des dernières décennies, les raisins ont été récoltés progressivement à des stades de maturité de plus en plus avancés. Il était courant de vendanger le raisin 35 jours après la mi-véraison dans les années 1960 et 1970. On est passé progressivement à 45 jours, puis 55 jours. Il n’est aujourd’hui pas rare de vendanger à plus de 60 jours après la mi-véraison des raisins destinés à l’élaboration de vins rouges de garde. Il est très probable que cette évolution ait un impact majeur sur le pH des moûts et des vins. Dans un premier temps, il était parfaitement légitime de rechercher une meilleure maturité du fruit pour limiter les flaveurs herbacées et pour augmenter la maturité des polyphénols. On peut néanmoins s’interroger si l’on n’est pas allé trop loin dans la recherche d’une maturité poussée du raisin au moment de la récolte, surtout dans un contexte de réchauffement climatique, déjà favorable à une augmentation des pH des moûts. Parmi les autres facteurs qui peuvent influencer le pH du vin, on peut également citer la pratique de la saignée. Puisque les pellicules du raisin sont plus riches en potassium que la pulpe, la pratique de la saignée, qui consiste à augmenter le rapport marc / jus, contribue à une augmentation de la teneur en potassium du vin et de son pH.

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Vin (technologie des boissons) (663.2)
  • Agriculture (Produits) (338.17)

Domaine(s)

  • Génie Agroalimentaire et Biotechnologique
  • Secteur primaire
  • Economie

Intervenants, édition et diffusion

Intervenants

Fournisseur(s) de contenus : Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia, Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia

Édition

  • Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia

Diffusion

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Document(s) annexe(s)

Fiche technique

Identifiant de la fiche : 17646
Identifiant OAI-PMH : oai:canal-u.fr:17646
Schéma de la métadonnée : oai:uved:Cemagref-Marine-Protected-Areas
Entrepôt d'origine : Canal-U

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