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Auctoritas et références dans les chroniques roumaines du Moyen Âge : entre légende et attestation documentaire
Date de création :
22.11.2013Présentation
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Description de la ressource
Résumé
Intervention par : Laura LAZAR ZAVALEANU, Université de Cluj-Napoca Toujours en lutte pour défendre leurs territoires contre les voisins turques, russes, austro-hongrois ou polonais très désireux de s'en emparer, les Roumains du Moyen Âge ont commencé à écrire leurs chroniques avec cette même attitude de combattants, qui doivent défendre leurs origines et surtout légitimer leurs droits territoriaux aussi dans une « lutte pour la patrie, sur les champs de bataille de l'histoire ». Les armes sont diverses – documents d'archive, légendes,vestiges archéologiques – et là où l'on manque de sources propres, on les remplace, de manière ingénieuse et encore plus difficilement contestable, par l'exploitation des sources étrangères : « celui qui vaincra ses ennemis avec leurs propres armes sera d'autant plus heureux ». C'est pour cela que, dans les chroniques roumaines du Moyen Âge, la vérité prouvée par des documents ou par des sources livresques est devenue une sorte d'obsession. On n'écrit presque rien sans s'appuyer sur une référence invoquée comme preuve ou sur une autorité qui puisse légitimer la démarche de l'auteur. C'est pour cette raison, par exemple, que l'on trouve, dans le même texte, de très sérieuses listes d'historiens cités (certains plus ou moins légendaires) et des listes canoniques où figurent en même temps Moïse, Homère, Aristote, Plutarque et Tite Live. À la recherche de la source la plus véridique et la plus exhaustive, les chroniqueurs arrivent à insister, sur un ton presque dramatique, sur la question déontologique de la difficile sélection des sources crédibles « pour que l'histoire authentique se distingue des fictions, tout comme le bon grain se sépare de l'ivraie, tout comme cela se serait passé lors de la confusion des langues de la tour de Babel ». À la métaphore de la Tour de Babel s'en ajoute une autre très suggestive, celle du labyrinthe de livres et de sources. Ces deux métaphores illustrent l'angoisse provoquée par la prise de conscience de la relativité et de la subjectivité de l'histoire et c'est pour cela que le modèle exemplaire, le canon absolu,
"Domaine(s)" et indice(s) Dewey
- Critique et histoire de la littérature (500-1499 : critique et histoire de la littérature médiévale, Moyen âge) (809.02)
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- 809.02
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