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Pas d'âme sœur, je cherche plutôt un complice ! / Asena H. Ulus
Date de création :
22.03.2019Auteur(s) :
Asena H. ULUSPrésentation
Informations pratiques
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Description de la ressource
Résumé
Pas d'âme sœur, je cherche plutôt un complice ! / Asena H. Ulus, in colloque international "L'Amour des animaux / Animal Love", organisé par ?le Laboratoire Cultures Anglo-Saxonnes (CAS), la Société d’Étude de la Littérature de Voyage du monde Anglophone (?SELVA?), l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres (ASIBL) de Toulouse, sous la responsabilité scientifique de Françoise Besson (CAS, SELVA, ASIBL), Marcel Delpoux (ASIBL, SELVA), Nathalie Dessens (CAS) et Scott Slovic (SELVA, University of Idaho, USA). Toulouse, Hôtel d'Assézat, Hôtel du May, Université Toulouse Jean Jaurès, 20-23 mars 2019. Atelier 2 : Complicité et conscience / Complicity and Awareness. Dans De l’Hospitalité, Derrida soutient qu’il y a une relation intime entre la subjectivité et la souveraineté sur sa maison (oikos). Le sujet s’établit comme le souverain en établissant les lois de sa maison, donc de son économie (oikos-nomos). De plus, le sujet et la communauté s’établissent à travers le principe de fraternité, qui est au cœur de l’économie cyclique du sujet. Dans "L’animal que donc je suis", Derrida demande : « ... qui arrive à la fraternité des frères quand un animal entre en scène » ? L’animal, dans la mesure où il conteste tous les projets autobiographiques du sujet, est un hors-la-loi, transcendant l’économie (oikos nomos). Son arrivée évoquant une passion à cause du resserrement de la distance abyssale ; la passion de l’animal, sa passion de l’animal, la passion pour l’animal, affirme Derrida, traduit une nudité passive en face de la singularité de l’Autre. De même, la question de l’amour, dit-il, révèle la distinction entre ‘qui’ et ‘quoi’, donc le caractère singulier et irremplaçable de l’autre. Dans le schème où un frère suit l’autre en tant que semblable, que se passe-t-il si je suis [de suivre] l’animal et pas mon frère ? Une chute abyssale : Tomber-en-amour avec un hors-la-loi, dont le nom doit être gardé comme étant un secret ! Après tout, l’amour doit être un secret : “It [love] begins with the kept secret, with the silent separation from the rest of the world. [...] You throw the others offtrack. You go underground. You leave the world in broad daylight. You betray it. You’re cheating. It’s a crime”. Suivant le hors-la-loi, n’étant pas en recherche de mon âme sœur, suis-je un complice ? Ma passion de l’animal, qui me fait l’écrire, laisser les traces de son secret, que me rend-elle ? ___ Le but de ce colloque est d’envisager l’amour des animaux, l’amour animal, l’amour pour les animaux dans sa multiplicité et sous un angle à la fois philosophique, scientifique, littéraire et artistique et en inscrivant ce thème dans la relation plus large de l’homme au monde et dans la vision environnementale et écocritique. Des espèces compagnes à la relation (l’amour ?) des animaux pour des membres de leur propre espèce ou d’espèces différentes, l’expression “l’amour des animaux” est polysémique. On pense à l’amour des chiens et chats pour leur compagnon humain et à la relation réciproque de l’attachement humain pour ces êtres non-humains qui accompagnent leur vie, au chien qui accompagne son ami humain jusqu’à la tombe et va y rester des jours et parfois se laissera mourir. Que dire de ce chat américain qui dans un hôpital, va dans les chambres de malades dont il perçoit avant les médecins qu’ils vont mourir bientôt et les accompagne jusqu’à leur dernier souffle ? Comment définir son rôle gratuit et étrange d’accompagnateur qui va leur permettre le passage en leur offrant une présence amie et rassurante ? L’amour des animaux, c’est à la fois l’amour de l’être humain pour le monde animal, l’amour -ou tout autre sentiment auquel il conviendra de réfléchir- de l’animal pour l’être humain et l’amour des animaux entre eux ; l’amour pour tout souffle de vie ; l’amour de la chatte pour ses petits, le geste de l’hippopotame tentant de sauver l’antilope de la gueule du crocodile, les soins d’une bande de chats des rues en Argentine sauvant un enfant perdu en lui apportant de la nourriture et en le réchauffant jusqu’à ce qu’il soit retrouvé. Est-ce de l’amour ? Est-ce un instinct de survie ? Une empathie inexplicable ? Comment définir la notion d’amour des animaux ? Ces gestes de tendresse, de compassion ou d’empathie du monde animal peuvent-ils être rattachés à l’amour ou sont-ils des gestes instinctifs de sauvetage de quelque espèce que ce soit visant à prolonger la présence animale sur la terre ? The aim of this conference is to consider animal love in its multipicity, from a philosophical, scientific and literary angle at the same time, by inscribing the theme in the wider relationship of man with the world and in the environmental and ecocritical vision as well. From companion species to the love of animals for members of their own species or of other species, the phrase “animal love” is polysemous. We first think about the love dogs and cats have for their human companions and about the reciprocal relationship of attachment of human beings for those nonhuman companions accompanying parts of their lives; we can think about the dog following his human companion’s coffin and accompanying him/her to the grave, staying there days and nights and sometimes dying there. What can we say of the American cat who, in a hospital, goes into dying people’s rooms, knowing before doctors that those people are going to die and accompanying them until their last breath? How can we define her gratuitous, strange role as a companion, allowing them to pass away while offering them a friendly, reassuring presence? Animal love is both the human being’s love for an animal or several animals and the love—or any feeling we could associate with love—of the animal for the human being and the love of animals for one another. Can we consider the gesture of a hippopotamus for the antelope that he tries to rescue from the crocodile’s teeth, staying with her head in its mouth until her last breath, as love? What about the behaviour of a group of street cats in Argentina, who saved a lost human infant by giving him food and lying on him so that he did not die of cold in the night, until the day when he was found. Is this love? Is it some survival instinct shared with those who are threatened? Is it some unexplainable empathy? How can we define the notion of animal love? Could those gestures of apparent tenderness, compassion or empathy of the animal world be qualified as love—could they be linked with love or are they instinctive rescuing gestures made by whatever species to prolong the animal presence on the Earth?
"Domaine(s)" et indice(s) Dewey
- Attitude envers les animaux (179.3)
Domaine(s)
- 179.3
Intervenants, édition et diffusion
Intervenants
Édition
- Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
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