Principes de la réforme
L'organisation envisagée renforce le rôle du recteur de région académique de manière à améliorer le fonctionnement actuel des régions académiques.
Le renforcement des compétences des 13 recteurs de régions métropolitaines, qui auront autorité sur l'ensemble du champ scolaire, de l' enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation permettra d'assurer l'unité de la parole en ces domaines vis-à-vis des acteurs régionaux.
- Le maintien des académies existantes avec à leur tête des recteurs en charge de l'enseignement scolaire procède d'une double logique de proximité et de subsidiarité avec l'échelle régionale et garantit l'incarnation de la présence de l'Etat sur tous les territoires.
- Le pilotage des missions stratégiques sera assuré dans un cadre régional (carte des formations, enseignement supérieur, recherche, innovation, orientation, numérique éducatif...) et une plus grande mutualisation des fonctions "de soutien" (concours, immobilier, fonctions juridiques et statistiques, systèmes d'information, achats...) sera recherchée.
- La compétence "enseignement supérieur, recherche et innovation" sera renforcée, notamment à travers un dialogue stratégique et de gestion rénové avec les opérateurs. Là où cela est nécessaire, des recteurs délégués en charge de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation seront nommés auprès des recteurs de région académique.
Améliorer la gouvernance des politiques scolaires, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation
L'organisation territoriale des services déconcentrés de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a récemment évolué avec la création en 2016 de dix-sept régions académiques, dont neuf ont aujourd'hui un périmètre pluri-académique.
Après plus de deux ans de fonctionnement, il apparaît que si cette évolution a constitué une première étape utile, elle demande désormais à être approfondie pour mieux adapter l'action des deux ministères aux nouveaux périmètres régionaux, tout en améliorant, dans une logique de subsidiarité, le pilotage des politiques au plus près du terrain.
L'ampleur des réformes engagées impose que les ministères soient dotés d'une gouvernance plus lisible et plus efficace dans les territoires.
L'objectif réaffirmé de la réforme est donc d'améliorer la gouvernance des politiques éducatives, de formation, de recherche et d'innovation afin d'apporter un meilleur service aux élèves, à leur famille, et aux étudiants, à travers :
- Une meilleure articulation entre tous les niveaux d'administration territoriale : régional, académique, départemental et infra départemental. La nouvelle organisation reposera en effet sur une responsabilité accrue de l'échelle infra-académique (département, circonscription du premier degré), au plus près des réalités territoriales ; le rôle de pilotage pédagogique des DASEN et des inspecteurs territoriaux sera renforcé. En parallèle, la gestion des ressources humaines de proximité sera développée.
- Une cohérence renforcée avec la carte des régions administratives, afin d'assurer l'unité de la parole de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation vis-à-vis des partenaires, qu'il s'agisse des autres services de l'État ou des collectivités régionales.
- Une meilleure prise en compte des spécificités des territoires : l'organisation s'appuiera sur les rectorats existants, qui sont maintenus ; les sièges des régions académiques arrêtés en 2015 demeurent. Les recteurs d'académie et leurs services poursuivront leur action avec les acteurs des territoires en faveur de politiques publiques adaptées et de proximité, au bénéfice des 62 250 écoles et établissements du second degré. Par ailleurs un recteur délégué secondera le recteur de région académique, chancelier des universités, dans les régions académiques où l'intensité de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation le justifie. Des mutualisations des fonctions "de soutien" seront conduites dans les rectorats en fonction de la situation. Les deux académies de Rouen et Caen poursuivent leurs travaux en vue de la création d'une académie de Normandie au 1er janvier 2020.
Les étapes de l'évolution de l'organisation territoriale de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation
La mise en œuvre de la nouvelle gouvernance et la réorganisation des services déconcentrés se feront par étapes successives.
1er semestre 2019 dialogue social et territorial :
- concertations et dialogue avec l'ensemble des acteurs des territoires : dialogue social avec les représentants des personnels et l'ensemble des agents des académies concernées autour des lignes directrices définies pour chaque académie, dialogue avec les élus et les autres services de l'État ;
- poursuite du dialogue social au niveau national.
Eté 2019 : validation des schémas de gouvernance et d'organisation cible
1er janvier 2020 : entrée en vigueur de la nouvelle gouvernance
2020-2022 : mise en œuvre progressive de la nouvelle organisation des services académiques
En savoir plus
Les régions académiques, académies et services départementaux de l'Éducation nationale
Organisation des services déconcentrés des ministres chargés de l'Éducation nationale et de l'ESRI
- Le décret relatif à l'organisation des services déconcentrés des ministres chargés de l'éducation nationale, et de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (ESRI) a été présenté en conseil des ministres le 20 novembre 2019.Il entrera en vigueur le 1er janvier 2020. Le décret n° 2019-1200 du 20 novembre 2019
- Création de l'académie de Normandie. Décret n° 2019-1056 du 15 octobre 2019
- Le rapport au Président de la République relatif au projet de décret n° 2019-1200 du 20 novembre 2019 relatif à l'organisation des services déconcentrés des ministères chargés de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation
Création d'un emploi de recteur délégué à l'ESRI dans sept régions académiques
- Le décret n° 2019-1200 du 20 novembre 2019 prévoit la création d'un emploi de recteur délégué à l'enseignement supérieur, à la recherche et à l'innovation (ESRI) dans sept régions académiques, qui sera l'interlocuteur privilégié des universités, des écoles et des organismes de recherche sur le territoire.
- Le décret du 24 juillet 1985 est modifié pour permettre la nomination de ces recteurs délégués sur des emplois à la décision du gouvernement : voir le décret n° 2019-1201 du 20 novembre 2019 modifiant le décret n° 85-779 du 24 juillet 1985
Comprendre la réforme Transformation jeunesse, engagement et sport
Les missions liées aux politiques de jeunesse, d'éducation populaire, de vie associative, de sport et d'engagement seront désormais rattachées au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, et les personnels qui y concourent exerceront ces missions dans les services académiques.
Au niveau déconcentré, dans les régions et les départements, les agents qui exercent les missions de sport, de jeunesse, d'éducation populaire et de vie associative ainsi que les agents qui soutiennent ces missions intègreront les services académiques au 1er juin 2020.
Une délégation régionale académique à la jeunesse, à l'engagement et au sport (DRAJES) sera créée au sein de chaque rectorat de région académique, tandis qu'au niveau départemental, un service jeunesse, engagement et sport sera constitué au sein de chaque DSDEN.
Le délégué régional académique sera nommé sur un emploi fonctionnel de directeur de l'administration territoriale de l'Etat (DATE) et il animera les équipes départementales.
Au niveau central, la direction des sports et la direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, aujourd'hui soutenues par le secrétariat général des ministères sociaux, seront soutenues à compter du 1er janvier 2021 par le secrétariat général du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse et du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (SG MENJ-MESRI).