Les controverses ne peuvent nous faire oublier que son parcours, incarnation de la méritocratie républicaine, est un exemple de détermination et d'excellence.
Ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie sous le gouvernement de Lionel Jospin, il a œuvré pour la réforme du système universitaire, avec la mise en place du dispositif Licence-Master-Doctorat (LMD) décidé à Bologne. Il a aussi cherché à rapprocher recherche scientifique, technologie et entreprises. La loi du 12 juillet 1999 qui porte son nom est la pierre angulaire qui a rendu possible le développement du transfert de technologie et la création de start-up issues de la recherche. Claude Allègre fut ainsi un des premiers à faire le pari que les chercheurs étaient des acteurs à part entière de la valorisation de leurs travaux. Claude Allègre s’est également toujours passionné pour l’École et a su marquer les esprits par sa vision toujours ambitieuse - et parfois polémique.
Ses prises de position sur le climat, domaine dont il n’était pas spécialiste et qui allaient, déjà à l’époque, à l’encontre du consensus scientifique, nous rappellent cependant qu’aucun parcours, aussi admirable soit-il, ne doit nous conduire à nous éloigner des fondamentaux de la méthode scientifique : observation, théorie, prédiction, expérience.
Dans une époque où le débat public peut être si facilement dominé par les "fake news", la mémoire de ces épisodes ne peut que nous inviter collectivement à la prudence, à l’humilité et à une confiance renouvelée dans la méthode scientifique.
Philippe Baptiste adresse à sa famille et à tous ceux qui ont été marqués par cette personnalité hors du commun ses sincères condoléances. Le ministre forme le souhait que chacun puisse garder un souvenir complet de cet homme complexe, brillant et engagé.