Publié le 27.03.2024

Endométriose : point sur les avancées de la recherche

L'endométriose, qu'est-ce que c'est ?

2 millions de femmes françaises sont atteintes d'endométriose, soit 1 personne sur 10.

L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire chronique qui touche 1 femme sur 10. Elle se définit par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus, appelée endomètre. Elle peut provoquer des douleurs intenses, qui engendrent de la fatigue, des symptômes de dépression ou d’anxiété. Elle est aussi la première cause d’infertilité en France.

Endofrance est la première association de lutte contre l’endométriose créée en France en 2001. Elle est agréée par le ministère de la Santé et de la Prévention et par le ministère de l’Éducation nationale.

Yasmine Candau : Une douleur qui empêche de suivre ses études dans les meilleures doncitions possibles n'est pas normale.

C'est quoi l'endométriose ?

L'endométriose tire son nom de l'endomètre. C'est la muqueuse qui tapisse la cavité utérine et qui, chaque mois, sous l'influence hormonale va gonfler dans le but d'accueillir un embryon. S'il n'y a pas de fécondation, cette muqueuse de détache et ça forme les règles. On parle d'endométriose quand on va retrouver ailleurs que dans la cavité utérine des cellule semblables à cet endomètre qui, chaque mois, va entendre le message hormonal et se mettre à saigner en même temps que les règles. C'est ça qui cycle après cycle va former des kystes, des nodules, des adhérences qui vont créer de la douleur.

C'est une douleur invalidante qui empêche les jeunes filles d'agir dans le quotidien et d'agir de façon correcte.

Apoline : Du jour au lendemain je ne sais pas ce qu'il s'est passé, le jour où j'ai eu mes règles j'ai senti que c'était beaucoup plus fort que d'habitude. Je faisais des malaises, j'hurlais, je ne pouvais pas aller en cours. J'ai commencé à sentir les douleurs vers 12-13 ans. Je pensais que j'étais folle, on me l'a dit comme ça.

Yasmine Candau : Aujourd'hui ça me révolte quand j'entends une jeune fille de 20 ans me dire que mon médecin me dit que je ne peux pas avoir d'endométriose, que je suis trop jeune pour ça, que c'est une maladie à la mode et qu'on ferait mieux de continuer nos études sans vouloir nous arrêter tout le temps. Quand une jeune fille arrive pliée en deux de douleur, ce n'est pas parce qu'elle a un partiel, c'est parce qu'elle souffre et qu'elle a besoin d'être accompagnée et aidée.

Apoline : Quand j'ai su que j'avais de l'endométriose, on m'a mis un PAI. J'avais tous mes cachets à l'infirmerie et je venais des fois deux fois dans la journée quand j'avais des crises. L'année dernière j'ai demandé une attestation pour confirmer l'endométriose parce que c'était énormément de pression, comme si j'étais obligée de me justifier.

Quel est le rôle d'EndoFrance ?

Yasmine Candau : Les missions principales de l'association c'est soutenir, informer, agir. On va soutenir les personnes atteintes d'endométriose et leur entourage, on va informer sur la maladie et soutenir à la fois avec les pouvoirs publics et les médecins pour améliorer le parcours de soins des personnes atteintes. Dans nos missions d'information c'est par exemple L'endométriose de Clara, qui est destinée aux 15-25 ans qui a pour objectif d'alerter sur les symptômes qui doivent faire penser à une endométriose. On organise également des rencontres spéciales jeunes où elles vont pouvoir partager leur vécu avec la maladie, leurs difficultés et nous on va pouvoir leur apporter des pistes, des solutions pour les aider à poursuivre leurs études dans les meilleures conditions.

 

Yasmine Candau, présidente de l'association EndoFrance, et Apoline, étudiante, nous parlent d'endométriose.

Une accélération des actions de recherche

Le Plan interministériel 2023-2027 pour l’égalité entre les femmes et les hommes, présenté le 7 mars 2023 par la Première ministre Élisabeth Borne, annonce l'accélération des actions de recherche contre l’endométriose. A cette occasion, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, avait rencontré des chercheuses et chercheurs investis dans la lutte contre l’endométriose, à l’Institut Cochin.

💬 Je me suis rendue ce matin à l’@InstitutCochin pour échanger avec les chercheuses et chercheurs investis sur ces actions.

Le programme « Santé des femmes, santé des couples », financé par l’État via #France2030 à hauteur de 30M€, va permettre d’accélérer cette recherche ! pic.twitter.com/QxRgSJnCFV

— Sylvie Retailleau (@sretailleau) 10 mars 2023

 

Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, l’Inserm et l’Institut Cochin portent en effet le programme de recherche « Santé des femmes, santé des couples ».

PEPR « Santé des femmes, santé des couples »

Ce programme de recherche confié à l’Inserm a pour objectif de développer les connaissances sur l’endométriose et l'infertilité, structurer la communauté française en recherche fondamentale, clinique, santé publique, épidémiologie et en sciences humaines et sociales dans ces deux domaines et développer les innovations clés de demain pour la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infertilité et de l’endométriose.

25 M€ de financement pour le PEPR « Santé des femmes, santé des couples » par l'État à travers France 2030

En savoir plus sur ce programme de recherche

Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose

Le Président de la République a lancé en février 2022 la 1èrestratégie nationale de lutte contre l’endométriose.

Elle vise à améliorer la prise en charge des patientes, renforcer massivement les moyens dédiés à la recherche sur l’endométriose ou encore à mieux accompagner les femmes qui en sont atteintes au travail.

Témoignages de chercheurs

Qu'en pensent les chercheurs ?

Lire l'interview de Ludivine Doridot et Daniel Vaiman.

 

Ludivine Doridot est enseignante-chercheuse à l'Institut Cochin, Université Paris Cité. Daniel Vaiman est directeur de recherche à l'Inserm. Leurs travaux de recherche portent sur l'endométriose.