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5000 personnes, originaires de tous les pays membres de l'Agence spatiale européenne, participent directement ou via la sous-traitance à la construction des lanceurs. Il y a de petits contributeurs et d'autres, plus gros, comme la France. Chaque pays apporte un savoir-faire spécifique : par exemple, sur Ariane 5, le Danemark fournit le calculateur de bord, l'Autriche les allumeurs de moteur, la Suisse apporte la coiffe du lanceur et réalise des essais aérodynamiques, la turbine vient de Suède. Si l'on réunissait tous les industriels européens participant à ce projet, on obtiendrait une liste prestigieuse : E.A.D.S. Astrium Space Transportation (qui en est le maître d'½uvre), la Snecma, Alcatel, Air Liquide, Volvo, Sabca, Contraves, Man, Avion etc. Quand on dit qu'Ariane est une aventure industrielle européenne, ce n'est vraiment pas une vue de l'esprit !
Concernant les satellites, les grands industriels sont les deux groupes Astrium et Thales Alenia Space qui fabriquent une gamme allant des très petits – les nano et picosatellites – aux très gros ; ces deux maîtres d'½uvres sont présents dans tous les domaines (télécommunications, observation de la Terre, Science, navigation,...) et s'appuient sur un tissu industriel européen d'équipementiers. Ils innovent sans cesse pour s'adapter aux évolutions de la demande.
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La politique spatiale française et européenne, pour être mise en ½uvre, nécessite un tissu industriel hautement spécialisé.
Cette industrie s'est patiemment développée en France depuis 50 ans, grâce aux décisions d'esprits visionnaires et à une politique industrielle volontariste, comme l'a rappelé le président de la République dans son discours du 22 novembre 2011 au Centre Spatial du CNES à Toulouse. Aujourd'hui, elle offre des services innovants et de qualité, grâce à la conception et au développement de technologies de pointe, que ce soit dans les télécommunications, le G.P.S. et Galileo, la protection de notre environnement, l'étude du climat, la défense, etc. L'impact est très bénéfique sur l'emploi : un euro investi dans le spatial = 20 euros de retombées économiques !
La maîtrise des techniques et des savoir-faire spatiaux représente aussi un atout de poids pour la France dans le domaine des échanges et des relations internationales, car les nations sont avides de coopération dans ce domaine, où la France a beaucoup à proposer.
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Dans le spatial, il y a du public et du privé.
Le public, c'est l'effort entrepris dès 1965 sous l'impulsion du Général de Gaulle, de doter la France d'une double autonomie d'accès à l'espace et de maîtrise des systèmes spatiaux. Un effort continu qui a doté notre pays d'une agence spatiale, le Centre national d'études spatiales, et d'une industrie compétitive et technoloqiquement avancée capable de satisfaire les besoins de l'Etat (défense, environnement, sécurité civile, aménagement du territoire, etc.).
Le privé, c'est la capacité acquise, en grande partie grâce au CNES, par les grands groupes industriels et les P.M.E./P.M.I., à innover sans cesse dans un secteur de haute technologie pour fabriquer lanceurs et satellites, et pouvoir ainsi proposer des systèmes commerciaux, voire directement des services, dont les applications dans la vie quotidienne intéressent le grand public.
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Oui.
Dans le domaine spatial, la France occupe la première place en Europe. Avec 12 000 salariés (en 2009), une chiffre d'affaire consolidé de l'industrie spatiale française de 2,7 milliards d'euros, et un marché commercial qui représente la moitié de ce chiffre d'affaire, ce secteur présente un excédent commercial annuel s'approchant parfois du milliard d'euros. Mais là encore, il existe un "effet de levier" incontestable sur des secteurs économiques plus vastes. C'est le cas de la vente de terminaux et de contenus, de services permis par l'existence des services spatiaux d'observation, de météorologie, de télécommunication ou de navigation.
Les entreprises du bâtiment et des travaux publics ; les transports terrestres, maritimes et aériens ; la protection et l'exploitation de ressources énergétiques, minérales et naturelles ; l'agriculture ; l'audiovisuel ; tous – et la liste n'est pas exhaustive – utilisent massivement, de façon directe ou indirecte, les outils spatiaux. Ils contribuent alors à des gains de productivité importants, dont la part qui leur revient n'est pas toujours facilement chiffrable.
Là encore, comme dans sa perception et sa visibilité publique, l'espace s'inscrit en filigrane des activités et des budgets.
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Travailler dans le spatial, c'est exercer dans un secteur de haute technologie porteur d'espoirs, de rêves et d'épanouissement professionnel. Mais on peut faire de très belles carrières dans le spatial sans pour autant devenir spationaute, ni avoir fait l'école de l'air ou polytechnique.
Il existe de nombreuses formations, académiques, continues et par apprentissage proposées par le CNES et les formations de l'Institut au service du spatial (ISSAT). Elles concernent majoritairement deux domaines de compétence : l'ingénierie et les applications.
L'ingénieur du domaine spatial peut s'intéresser aux lanceurs, aux véhicules spatiaux et aux satellites. A travers des questions de mécanique, d'énergie, de propulsion, d'optique, d'informatique, de propagation des signaux dans l'espace, etc.... Il peut aussi s'intéresser aux vols habités en tant que médecin, formateur des équipages ou... astronaute. Une sélection, conduite régulièrement par l'Agence spatiale européenne, attire de nombreux candidats et candidates qui postulent aux vols à bord de l'ISS. Il a beaucoup d'appelés mais peu d'élus...
Le second domaine de formation aux métiers du spatial - celui des applications - s'intéresse à l'Observation de la Terre, aux télécommunications, navigation et localisation par satellite, à l'exploration de l'espace, aux expériences scientifiques embarquées et aux rapports entre l'espace et la société. Actuellement, plus de trois cent formations sont proposées par 163 organismes.
Mais l'espace, c'est aussi un domaine d'apprentissage par l'expérience. Par le travail en équipe sur projets ou réalisations, par la transmission des savoirs sur le terrain. Sur le territoire métropolitain ou en Guyane, au Centre spatial de Kourou, les ingénieurs affectés à des campagnes de lancement peuvent progresser dans leur travail jusqu'à diriger des équipes. Les fameux D.D.O. (directeur (trice) des opérations) et C.O.E.L. (chef des opérations d'ensemble de lancement) qui animent, organisent et autorisent les tirs d'Ariane, sont souvent issus des écoles d'ingénieurs.
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Pour une raison simple : l'indépendance.
Un pays comme la France, pour accéder à l'espace en toute autonomie, pour envoyer des satellites et des charges sur orbite, et les exploiter sans dépendre de quiconque, se doit de posséder son propre lanceur. Sa propre fusée. Aujourd'hui, c'est Ariane 5. La politique d'indépendance nationale, portée à la fin des années cinquante par le général de Gaulle, permis à notre pays de construire une activité spatiale autonome. Pour la défense, la recherche scientifique, et les applications issues de la révolution des satellites : météo, télécommunications, géolocalisation, etc....
Ensuite, l'espace – secteur hautement stratégique – est aussi un domaine de compétences, scientifiques et technologiques avancé. Lancer une fusée c'est maîtriser des puissances, des pressions, des chaleurs, des contraintes mécaniques et électriques à la limite des savoir-faire. C'est développer une expérience unique, dans la Recherche et le Développement, dans l'organisation industrielle, dans le contrôle qualité et l'économie de grands projets, qui place nos industries au meilleur rang mondial.
Enfin, une fusée est un véhicule exceptionnel, dont la qualité, lorsqu'elle est reconnue, assurent un prestige aux pays qui la fabriquent et assurent à ses exploitants des ressources nécessaires à son maintien futur. Ainsi, Arianespace qui commercialise Ariane 5, Soyouz et bientôt le lanceur Véga, est aujourd'hui la première société au monde en matière de lancement de satellites civils. Cette reconnaissance de compétences est aussi un atout économique de poids pour préparer l'avenir du transport spatial.
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En France, c'est le territoire idéal !
Lancée depuis le Centre spatial guyanais (C.S.G.), proche de l'équateur, la fusée bénéficie au maximum de l'effet de fronde. Cette énergie, fournie par la rotation de la Terre autour de l'axe des pôles, procure au lanceur un complément de vitesse, un coup de pouce naturel de l'ordre de 460 m/s. Le C.S.G. bénéficie aussi d'une très large ouverture sur l'océan Atlantique.
Les lancements peuvent avoir lieu aussi bien vers l'Est, pour l'orbite géostationnaire, que vers le Nord pour l'orbite polaire et les satellites à défilement. Sur le plan climatique, la zone est à l'abri des cyclones comme des tremblements de terre. Sur une large bande située en bordure d'océan, il a été possible d'installer sur les collines environnantes des radars et des moyens de poursuite ainsi que des moyens efficaces de protection du site, de sauvegarde des biens et des personnes, le tout sans gêner l'activité économique environnante.
Enfin, l'existence d'un port et d'un aéroport capables de recevoir des bateaux et des avions gros porteurs, permet aujourd'hui à Kourou de revendiquer le titre de port spatial de l'Europe.
Question d'espace, réponse d'expert par CNES
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L'implantation du lanceur russe en Guyane française répond à des objectifs à la fois stratégiques et commerciaux.
Sur le plan stratégique, il s'agit de poursuivre et d'amplifier la coopération spatiale initiée par le Général de Gaulle en 1966 entre la Russie et la France, en réalisant et en opérant en commun un nouveau système de lancement, qui permettra de lancer dans des conditions optimales des satellites institutionnels européens, scientifiques, d'observation de la terre ou de navigation.
Sur le plan commercial, l'arrivée de Soyouz en Guyane permet à la société Arianespace d'étendre la gamme de ses services de lancement, avec un lanceur moyen parfaitement adapté pour les petits satellites géostationnaires et les satellites moyens en orbite basse. Enfin, Soyouz en Guyane consolide la position de la Base de Lancement de Kourou qui poursuit son développement pour rester une base spatiale performante et disponible.
En résumé, Soyouz en Guyane c'est une association gagnante entre le meilleur lanceur dans sa catégorie et la meilleure base de lancement au monde.