Publié le 09.07.2024

Les vols habités et astronautes français

La France est un contributeur historique des vols spatiaux habités, dans le cadre de l’Agence spatiale européenne (ESA), mais aussi de nombreuses coopérations bilatérales.

Crédits :
Thomas Pesquet / ISS / ESA

Mission Alpha, 2021

La France apporte ses expertises technologiques et scientifiques à l’exploration humaine et participe au corps européen des astronautes de l’ESA. Cette aventure qui se déroule aujourd’hui à 400 km de la Terre, sur la Station Spatiale Internationale (ISS), conduira à nouveau des équipages humains sur la Lune dans les prochaines années. Et déjà, la communauté scientifique internationale, au sein de laquelle les laboratoires de recherche français, mène des travaux pour relever les défis humains et technologiques qui préparent le voyage plus lointain vers Mars.

La forte contribution européenne à l’ISS

L’Agence spatiale européenne (ESA) s’est engagée dès 1995 dans le projet de Station Spatiale Internationale (ISS) aux côtés de la NASA et des agences spatiales russe, japonaise et canadienne. Ce laboratoire en orbite grand comme un terrain de football, situé à 400 km d’altitude, accueille des astronautes sans discontinuer depuis 2000.

L’Europe spatiale a notamment fourni le module Columbus, qui accueille de nombreuses expériences scientifiques, et le véhicule de transfert automatisé (ATV). Cinq exemplaires de ce vaisseau cargo ont été lancés par Ariane 5 entre 2008 et 2014, dont les opérations étaient contrôlées depuis le Centre spatial de Toulouse.

Et bien sûr, plusieurs astronautes français ont fait des séjours dans l’ISS depuis Claudie Haigneré en 2001. Le dernier en date, Thomas Pesquet, y a effectué deux missions de six mois, Proxima, en 2016, et Alpha, en 2021, au cours de laquelle il en est devenu le commandant de bord. En 2026, Sophie Adenot devrait rejoindre à son tour la Station.

 

spationautes français

De gauche à droite en partant du haut : Jean-Loup Chretien, Patrick Baudry, Michel Tognini, Jean-Pierre Haigneré, Jean-François Clervoy, Jean-Jacques Favier, Léopold Eyharts, Claudie Haigneré, Philippe Perrin et Thomas Pesquet.

La longue histoire française des vols habités

Depuis plus de 40 ans, la France a acquis une expertise reconnue internationalement dans le domaine des vols habités. Le CNES a sélectionné ses deux premiers astronautes dès 1981. Jean-Loup Chrétien, devient en 1982 le premier Français dans l’espace en participant à la mission franco-soviétique « Premier Vol Habité » sur la station Saliout 7.
Patrick Baudry lui succède en 1985 et vole pendant 7 jours sur la navette américaine Discovery.

La création du MEDES en 1989 permet de développer les compétences françaises dans le domaine de la santé spatiale, à la fois pour préserver la santé des astronautes actuels et pour mener des recherches cliniques destinées à préparer la vie dans l’espace depuis la Terre.

Celle du CADMOS (Centre d’aide au développement des activités en micro pesanteur et des opérations spatiales) en 1993 offre un outil d’excellence pour la logistique et le soutien opérationnel des expériences scientifiques en micropesanteur, d’abord sur la station orbitale Mir et la navette spatiale américaine, et depuis 2000 sur l’ISS.

La France s’engage en parallèle pour l’émergence de l’Europe spatiale au travers de l’ESA, qui se traduit notamment par la participation à l’ISS. A partir de 1992, l’Agence spatiale européenne recrute directement les astronautes issus de ses États membres, qu’elle intègre dans le corps européen des astronautes.

10 astronautes français, et bientôt 11

À ce jour, 10 astronautes français ont séjourné dans l’espace où ils ont réalisé des expériences scientifiques et effectué des sorties extravéhiculaires. Une Française se prépare à voler vers l’ISS en 2026.

Jean-Loup Chrétien

  • Mission PVH – Soyouz / Station spatiale Saliout-7 (du 24 juin au 2 juillet 1982)
  • Mission Aragatz – Soyouz / Station spatiale Mir (du 26 novembre au 21 décembre 1988)
  • Mission STS-86 – Navette spatiale Atlantis/Station spatiale Mir (du 26 septembre au 5 octobre 1997)

Patrick Baudry

  • Mission STS-51G – Navette spatiale Discovery (du 17 au 24 juin 1985)

Michel Tognini

  • Mission Antarès – Soyouz / Station spatiale Mir (du 27 juillet au 10 août 1992)
  • Mission STS-93 – Navette spatiale Columbia (du 23 au 28 juillet 1999)

Jean-Pierre Haigneré

  • Mission Altaïr – Soyouz / Station spatiale Mir (1er au 22 juillet 1993)
  • Mission Perseus – Soyouz / Station spatiale Mir (20 février au 28 août 1999)

Jean-François Clervoy

  • Mission STS-66 – Navette spatiale Atlantis (du 3 au 14 novembre 1994)
  • Mission STS-84 – Navette spatiale Atlantis/Station spatiale Mir (du 15 au 24 mai 1997)
  • Mission STS-103 – Navette spatiale Discovery (du 20 au 27 décembre 1999)

Jean-Jacques Favier

  • Mission STS-78 – Navette spatiale Columbia (du 20 juin au 7 juillet 1996)

Claudie Haigneré

  • Mission Cassiopée – Soyouz / Station spatiale Mir (du 17 août au 2 septembre 1996)
  • Mission Andromède – Soyouz / Station spatiale Mir (du 21 au 31 octobre 2001)

Léopold Eyharts

  • Mission Pégase – Soyouz / Station spatiale Mir (du 29 janvier au 19 février 1998)
  • Mission STS-122 – Navettes spatiales / Station spatiale internationale (du 7 février au 27 mars 2008)

Philippe Perrin

  • Mission STS-111 – Navette spatiale Endeavour / Station spatiale internationale (du 5 au 19 juin 2002)

Thomas Pesquet

  • Mission Proxima – Soyouz / Station spatiale internationale (du 17 novembre 2016 au 2 juin 2017)
  • Mission Alpha – Crew Dragon Endeavour / Station spatiale internationale (du 23 avril au 9 novembre 2021)

Sophie Adenot

  • Mission vers la Station spatiale internationale prévue à l’automne 2026

Objectif Lune… et Mars

Les vols habités et l’exploration humaine connaissent un regain d’intérêt avec les projets de retour sur la Lune. La France, via l’ESA, s’engage dans cette nouvelle épopée spatiale, dans le cadre du programme américain Artemis qui prévoit d’amener un équipage autour de la Lune fin 2025 et un alunissage en 2026. Les Européens sont notamment associés à la réalisation des modules de service de la capsule Orion à bord de laquelle embarqueront les équipages.

Ils contribuent également au Gateway, dont la construction commencera en 2025. Cette station spatiale en orbite autour de la Lune doit servir à la fois de support pour l’installation d’une future base lunaire, et d’étape intermédiaire vers des voyages plus lointains, vers Mars en particulier.

Dans le cadre du programme Artemis, trois astronautes européens sont assurés d’effectuer une mission sur le Gateway. En outre, le CNES apporte son expertise scientifique et technique sur d’autres programmes au travers de coopérations bilatérales.

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