Évaluation et préparation de l'actualisation de la feuille de route interministérielle 2016 pour la maîtrise de l'antibiorésistance

Phénomène croissant tant en France qu’au niveau international, le développement de bactéries résistantes ou multi-résistantes qui font obstacle au traitement antibiotique des pathologies infectieuses peut devenir à moyen terme une menace particulièrement critique pour la santé des populations humaines et animales. Une mission d’inspection générale a évalué, cinq ans après son lancement, la feuille de route française de maîtrise de l’antibiorésistance.

Le rapport établit que le bilan de cette feuille de route est honorable au vu du contexte de crise sanitaire dans lequel elle s’est déployée. Il pointe néanmoins un certain nombre d’éléments clefs qui ont limité sa mise en œuvre ou de sujets qui mériteraient d’être plus développés dans la future feuille de route 2022-2032.

Le rapport formule une série de recommandations qui portent tant sur des éléments de gouvernance de la feuille de route que sur des orientations en termes de santé publique, animale et environnementale (dans la logique "Une seule Santé") et de politique de recherche et développement.

L’accent est notamment mis sur la nécessité d’intégrer la thématique de l’antibiorésistance dans une stratégie nationale d’accélération avec une action volontariste de lutte contre les pénuries de médicaments humains et vétérinaires, un soutien plus explicite et affiché au repositionnement de molécules voire à la relocalisation des productions et la volonté de porter une stratégie créative de soutien à l’innovation et aux alternatives thérapeutiques.

Il souligne aussi combien la France doit participer à la mise en place d’un dispositif européen conjuguant visibilité et attractivité pour les innovations industrielles, cibles prioritaires de santé publique, et capacité de développement et de production publics en cas de besoin critique de santé.