Publié le 06.09.2024

Septembre 2024

Le dialogue SRS vu par Anabelle Chaumun

Chaque mois, une actrice ou un acteur du dialogue entre sciences, recherche et société (SRS) en propose sa définition. Ce mois-ci, la parole est donnée à Anabelle Chaumun, responsable de l’unité communication pour European Marine Biological Resource Centre Headquarters.

Pour moi, le dialogue sciences, recherche et société est une évidence car la communication cristallise des enjeux de transmission des savoirs nécessaires à la prise de conscience et au progrès.

Anabelle Chaumun

Si les préoccupations environnementales et scientifiques sont à l’ordre du jour, nous faisons toujours face à une incompréhension du public, des médias et des politiques, de leurs enjeux, et à une prolifération des phénomènes de fausses informations.

La communication doit être capable de faire face aux défis que représente la transition écologique et sociale. Il va de soi qu’elle doit continuer à soutenir les objectifs des organisations, mais cette fonction ne doit pas la destituer de son pouvoir de transformation. Des chercheurs en sciences sociales analysent depuis plusieurs années dans leurs travaux l’influence de la communication dans les différentes strates de la société, de la sphère politique jusqu’au public.

Pour qu’un dialogue puisse exister, il faut commencer par repenser les stratégies et rôles définis dans les organisations, y compris dans la filière de la recherche scientifique. Les initiatives de communication responsable doivent y trouver leur place. Or, certains modèles organisationnels sont encore inadaptés aux réalités sociétales. Une évolution est nécessaire.

Si l’on veut accélérer le développement d’une société de la connaissance et d’actions concrètes en faveur d’un avenir plus durable, il faudra redoubler d’efforts pour se concentrer sur les interdépendances, se mettre en symbiose – créer des interfaces de rencontre solides entre sciences et sociétés, tout en les mettant au service des tâches les plus urgentes. Car la durabilité, c’est aussi être capable de construire des liens, sur la base de la réciprocité et du partage des idées. La communication est un grand acquis de la démocratie, explique le sociologue Dominique Wolton.

Nous avons besoin de reconnecter le progrès technique à la notion d’utilité sociale. Mais ce virage ne peut se prendre sans passer par l’éducation, l’ouverture et l’accessibilité aux savoirs et aux innovations – la diffusion de récits alternatifs et de nouveaux imaginaires y joue un rôle significatif.

Si la prise de conscience progresse, nous ne pourrons fondamentalement parler de dialogue que lorsque la société sera prête à s’engager dans ce changement de paradigme.

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Auteur(s)

  • Responsable de l’unité communication, European Marine Biological Resource Centre Headquarters