Publié le 07.06.2024

Le dialogue SRS vu par Katharina Fromm

Chaque mois, une actrice ou un acteur du dialogue entre sciences, recherche et société (SRS) en propose sa définition. Ce mois-ci, la parole est donnée à Katharina Fromm, rectrice de l'université de Fribourg (Suisse) et professeure de chimie.

Pour moi, le dialogue entre sciences, recherche et société est un moyen pour mieux ancrer une université dans la société.

Katharina Fromm

L’Université est souvent considérée comme une tour d’ivoire avec des scientifiques introvertis qui passent le temps enfermés dans leur laboratoire, la tête qui fume et les cheveux à la Albert Einstein. S’ils et elles en sortent, c’est pour s’exprimer dans un langage spécialisé, incompréhensible par le grand public. Celui-ci ressent alors soit une incompréhension complète qui se traduit par un rejet ou alors une sorte d’admiration lointaine : « Ah, c’est sûrement grandiose ce qu’ils et elles font ».

Or, l’Université se veut un lieu ouvert, un espace de rencontres et de discussions académiques, de découvertes et de dialogues entre scientifiques et étudiants, selon le modèle de Humboldt. Elle est financée en grande partie par les impôts (payés par toute la population) dont elle a besoin pour survivre et garantir la liberté de la recherche. Elle doit donc s’assurer le soutien de la société, soit du grand public, de l’économie et de la politique. Dans ce sens, il est crucial que l’Université communique de manière compréhensible vers l’extérieur, et ceci à plusieurs niveaux.

La communication vers le grand public, illustrant ce qui se fait au niveau recherche et enseignement, qui me plaît particulièrement. Transmettre son enthousiasme pour sa science auprès des jeunes, de leurs parents et grand parents est très gratifiant : il suffit de voir les yeux étincelants de toutes et tous après avoir « découvert » une belle expérience. Il est clair que l’effet de role model est important ici.

Le deuxième volet de communication doit s’adresser à l’économie. Entre une découverte en recherche fondamentale et une innovation applicable au quotidien existe une « vallée de la mort », un long chemin de développement de prototypes, d’études de marché et d’acquisition de fonds, le tout basé sur une confiance réciproque.

Enfin, la communication vers la politique. Celle-ci se veut stratégique, convaincante et de longue haleine, car les décisions sont souvent longues à prendre. Dans ce sens, je nous souhaite à toutes et tous bon courage !

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Auteur(s)

  • Rectrice de l'université de Fribourg, professeure de chimie