Pour moi, le dialogue entre sciences, recherche et société c’est, au-delà de ses multiples expressions et de la diversité de ses parties prenantes, avant tout les enjeux sociétaux et démocratiques auxquels il tente de répondre.
Et plus particulièrement trois d’entre eux, qui sont intimement liés et se nourrissent mutuellement : décrypter le monde et les grandes transitions qui le modèlent, irriguer le débat public et lutter contre les dysfonctionnements de l’information.
Au croisement de ces trois enjeux se trouve notamment la communication publique. Si elle est moins plébiscitée que l’éducation aux médias et à l’information ou la vérification des faits, elle est pourtant l’un des piliers essentiels de la riposte contre la désinformation pour sa capacité à diffuser une information intègre, claire et transparente, fondée sur des faits irréfutables et des données probantes auprès d'un très large public. De par leur proximité avec la recherche « en train de se faire » et leurs liens privilégiés avec les scientifiques, les communicants francophones de l’enseignement supérieur et de la recherche se retrouvent même en première ligne.
C'est particulièrement le cas pour les Objectifs de développement durable. Éliminer la faim et la famine, garantir l’accès à l’eau, protéger les faunes et flores, lutter contre le changement climatique… autant de sujets sur lesquels les sciences, la recherche comme les scientifiques ont quelque chose à dire. Autant de sujets sur lesquels les arguments insincères, les fausses informations sinon les théories complotistes sont légion. Autant de sujets sur lesquels la société – dans sa globalité comme ses communautés – doit être informée, sensibilisée, responsabilisée, mobilisée…
Si de nombreuses initiatives existent déjà en ce sens, les défis restent nombreux à relever face aux « discours bon marché » – pour reprendre l’expression d’Eugene Volokh – et concernent tout autant les questions de légitimité du métier de communicant que ses pratiques professionnelles, à commencer par les problématiques liées à l’accessibilité, l’intelligibilité et la découvrabilité des contenus – l’incontournable « règle des trois T » ! C’est pourquoi le département réfléchit actuellement à mieux structurer et accompagner la communauté des communicants francophones de l’enseignement supérieur et de la recherche participant au dialogue entre sciences, recherche et société.
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