La plateforme Cnaé
Orienter les étudiants en situation de mal-être
Lancée en décembre 2023 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la Coordination nationale d’accompagnement des étudiantes et étudiants (Cnaé) est une plateforme gratuite et confidentielle d’écoute, d’accompagnement, d’information et de signalement. Il s'agit d'un point de contact de référence pour tous les étudiants éprouvant une situation de mal-être ou ayant été confrontés à des situations violentes ou discriminatoires.
Une ligne d’écoute professionnelle, confiée à l’association « En Avant Toutes », est proposée à toutes les étudiantes et tous les étudiants qui recherchent une aide concrète sans forcément savoir à qui s'adresser en priorité.
La Cnaé s'appuie sur l'expertise de psychologues et de travailleurs sociaux qui écoutent les étudiants avec bienveillance et les orientent vers une prise en charge plus poussée et adéquate en fonction des problématiques exprimées.
Un étudiant qui se sent mal doit trouver l’accompagnement dont il a besoin.
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) 19 janvier 2024
Pour mieux renforcer la prise en charge de la santé mentale étudiante, @sup_recherche a lancé #Cnaé, une plateforme d'écoute gratuite et confidentielle.
Je me suis rendu à la rencontre de ses acteurs. pic.twitter.com/Ar1i6MngF9
La plateforme Cnaé est joignable au 0 800 737 800 et ouverte de 10h à 21h en semaine et de 10h à 14h le samedi, ou par courriel à l'adresse suivante : cnaes@enseignementsup.gouv.fr
La Cnaé dans les faits
Depuis 2024, la Cnaé accompagne les étudiants et donne une suite concrète aux situations de mal-être exposées aux répondants.
- Plus de 1 600 saisines reçues ;
- 80 % des saisines étaient des appels téléphoniques ;
- Les femmes ont été sensiblement plus nombreuses que les hommes à avoir appelé ;
- 22 situations ont fait l’objet d’un signalement, à la demande des étudiants.
Le mal-être à l’origine des appels est principalement lié à des souffrances psychologiques d’ordre général, pour 36 % des appels, au déroulé des études (8 %), à des situations de harcèlement (8 %) ou de discriminations (5,6 %), ou encore à des problèmes sociaux et financiers (5,6 %).
Au terme des échanges entre les professionnels de la Cnaé et les étudiants, ces derniers sont orientés vers des dispositifs plus spécialisés et adaptés à leur situation et l'expression de leurs besoins. Ainsi, les étudiants peuvent être dirigés, en fonction des profils, vers Santé Psy Étudiant, un Centre médico-psychologique (CMP) de proximité, un Bureau d'aide psychologique universitaire (BAPU), un Service de santé étudiante (SSE) ou une association spécialisée : Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), Planning familial, etc.
Santé Psy Étudiant
Mis en place en 2021 au plus fort de la crise du Covid-19 pour répondre rapidement aux situations de détresse psychologique, Santé Psy Étudiant permet à tous les étudiants qui le souhaitent de solliciter l'aide d'un psychologue partenaire du dispositif. Les étudiants peuvent bénéficier de douze séances gratuites, sans avance de frais et renouvelables.
Quelle est la démarche ?
- Les étudiants vérifient leur éligibilité au dispositif
- Les étudiants peuvent ensuite choisir un psychologue parmi la liste des professionnels partenaires du dispositif.
Quelques chiffres
Santé Psy Étudiant, depuis 2021, c'est :
En 2023, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé la pérennisation du dispositif. Lancé en 2021 pour répondre à une situation d'urgence, Santé Psy Étudiant fait désormais partie intégrante des services mis à la disposition des étudiants. Ainsi, les séances sont renouvelables chaque année pour tous les étudiants.
Accéder au site Santé Psy Étudiant
Services de santé étudiante
Une réforme ambitieuse qui intègre les enjeux de santé mentale
En 2023, les Services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) sont devenus des Services de santé étudiante (SSE). L’enjeu de cette réforme est de répondre à l’évolution des besoins de santé des étudiants de l’enseignement supérieur.
Tous les étudiants ont désormais accès aux Services de santé étudiante, qu’ils soient inscrits ou non à l’université, issus de l'enseignement supérieur public comme privé, lorsque leur établissement a établi une convention avec un SSE.
La réforme des Services de santé étudiante a permis de renforcer et d'étendre leurs missions, notamment en créant une mission en santé mentale. Ces évolutions ont été mises en place en concertation avec les acteurs de santé et de vie étudiante (ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, conférences d’établissements, médecins directeurs des services, Caisse nationale d’assurance maladie, Cnous, Agences régionales de santé, MILDECA, représentants étudiants).
Plus de 8 millions d'euros annuels ont été investis afin de renforcer les Services de santé étudiante, notamment en recrutant des professionnels de santé, interlocuteurs privilégiés des étudiants sur leurs campus.
Les Services de santé étudiante en 2022
Nightline
La santé mentale par et pour les étudiants
Nightline est une association soutenue par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Spécialiste des questions de santé mentale, elle propose aux étudiants des lignes d'écoute ainsi qu'un tchat.
Pilotée par une équipe salariée, elle forme des bénévoles à l'écoute active. Tous les répondants sont des étudiants formés par l'association, et les échanges sont confidentiels, sans jugement et non-directifs. Les appels sont gratuits.
L'association développe en outre de nombreux outils de sensibilisation et d'information : un annuaire qui recense les dispositifs d'aide psychologique pour les étudiants, le kit de vie, pour que tout un chacun puisse s'emparer des questions de santé mentale, l'initiative Tête la Première, qui propose d'explorer les liens entre le sport, l'activité physique, et la santé mentale ou encore le programme Sentinelle, qui permet aux étudiants de soutenir leurs pairs.
Nightline en quelques chiffres
- En 2024, une subvention de 120 000 € octroyée par le ministère ;
- Plus de 7 200 appels traités par l'association, d'une durée d'une heure en moyenne ;
- 305 bénévoles, des jeunes de 18 à 25 ans en moyenne ;
- 326 actions de sensibilisation ;
- Plus de 200 étudiants formés à la prévention du suicide via le programme Sentinelle ;
D'autres initiatives soutenues par le ministère
Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche participe au déploiement de dispositifs innovants et noue des partenariats avec des acteurs de la santé mentale dans les territoires.
Ainsi, plus de 5 000 secouristes en santé mentale ont été formés dans le milieu étudiant et depuis 2023, le MESR apporte un soutien financier à l’association Dites Je suis là.
Par ailleurs, le ministère soutient activement plusieurs programmes de recherche : on peut citer Elios, qui a pour but d'évaluer l’efficacité du recours aux réseaux sociaux dans la prévention du suicide chez les jeunes ou encore l'étude Mentalo, portée par l'Inserm.
Le saviez-vous ? Les Crous proposent également une ligne d'écoute et de soutien psychologique anonyme et gratuite. Des psychologues sont joignables 24h/24 et 7 j/7 au 0800 73 08 15.
Le 3114
Une collaboration pérenne est entretenue avec le 3114, référence nationale en matière de prévention du suicide, mis en place par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.
Joignable 24h/24 et 7j/7, en métropole comme dans les Outre-Mer, ce numéro de téléphone permet d’échanger avec un infirmier ou un psychologue. Les personnes au bout du fil sont spécialement formées à la prévention du suicide.
Focus sur les BAPU
Enfin, les étudiants peuvent solliciter les Bureaux d'aide psychologique universitaire (BAPU). Accessibles dans la plupart des villes universitaires, les BAPU sont composées de psychothérapeutes (psychiatres et psychologues), d'assistants sociaux et d'un service administratif.
Les consultations proposées par les BAPU sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale et les mutuelles. Il n'y a pas d'avance de frais pour les étudiants qui sollicitent cette aide. Le nombre de séances n'est pas limité, le suivi est assuré tant que les étudiants en ressentent le besoin.
Une journée mondiale pour sensibiliser
Créée en 2003 par l'Association internationale pour la prévention du suicide en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Journée mondiale de prévention du suicide vise bien entendu à attirer l'attention sur ce sujet mais aussi à réduire la stigmatisation des personnes concernées et les idées reçues sur ce sujet.
Parmi les actions phare : « Démarrez la conversation », une initiative qui encourage les individus, les communautés, les organisations et les gouvernements à « s'engager dans des discussions ouvertes et honnêtes » sur la santé mentale et le suicide.
Le ministère, aux côtés de ses partenaires, est pleinement engagé dans cette démarche, notamment à travers les dispositifs « Dites je suis là », l'association Nightline, Santé Psy Étudiant, les formations premiers secours en santé mentale dans le milieu étudiant ainsi que toutes les lignes d’écoute soutenues par le ministère.
Interlocuteurs essentiels des étudiants sur les campus, les étudiants relais-santé illustrent la volonté du ministère et des établissements à briser la glace, et les tabous, car le dispositif repose sur une interaction de pair-à-pair. Les étudiants bénéficient d'une première prise de contact grâce à d'autres étudiants en contrat avec les Services de santé étudiante. Plus particulièrement en lien avec la santé mentale, 550 étudiants relais-santé « bien être » ont été déployés dans 48 établissements.