Une initiative au service de la refondation européenne
Les Universités européennes se distinguent par une coopération approfondie des établissements au sein d’une alliance impliquant l’ensemble de leurs domaines d'activité (formation, recherche et innovation) et tous les niveaux d'organisation.
Cette initiative trouve son origine dans le discours de la Sorbonne, prononcé par le président de la République en 2017. E. Macron avait appelé à :
Dans ses conclusions du 14 décembre 2017, le Conseil européen a concrétisé l’ambition du président de la République, en invitant les États membres, le Conseil et la Commission à "encourager l'émergence, d'ici 2024, d'une vingtaine d'"universités européennes", à savoir des réseaux d'universités au niveau de l'UE reposant sur une approche "par le bas", qui permettront aux étudiants d'obtenir un diplôme en combinant des études dans plusieurs pays de l'UE et qui contribueront à la compétitivité internationale des universités européennes".
En 2018 puis en 2019, deux appels à projet Erasmus+ ont permis de créer les 41 premières Universités européennes, financées pour une première phase exploratoire de quatre ans. Au total, le soutien de l'Union européenne à l’initiative des Universités européennes s'est élevé à 287 millions d'euros entre 2018 et 2023, soit 7 millions d'euros par alliance, dont 5 millions au titre du programme Erasmus+ et 2 millions du programme Horizon 2020. Pour les établissements d’enseignement supérieur français faisant partie d’une Université européenne, l’État français a apporté un soutien complémentaire à hauteur de 100 millions d'euros sur 10 ans financé par le programme PIA 3.
Qu'est-ce qu'une université européenne et quels en sont les objectifs ?
Les Universités européennes sont définies par la Commission européenne comme "des alliances transnationales d’établissements d’enseignement supérieur développant une coopération institutionnelle et stratégique de long terme, fondée sur des valeurs et principes partagés et visant à atteindre une coopération durable". Ces alliances sont portées par un établissement coordinateur et s’organisent selon des volets d’activités répartis entre établissements membres de l’alliance. La plupart des Universités européennes comptent au moins neuf établissements d’enseignement supérieur, et des partenaires associés (entreprises, collectivités locales, instituts de recherche, etc.)
Quatre objectifs généraux sont poursuivis par les "Universités européennes" :
- La mise en œuvre d’une stratégie de formation et de recherche commune de long terme.
- La création d’un campus interuniversitaire permettant la mobilité d’au moins 50 % des étudiants.
- Le soutien à une approche interdisciplinaire permettant de répondre aux défis sociétaux.
- Le développement de modèles de bonnes pratiques pour accroître l’attractivité et la compétitivité de l’enseignement supérieur européen.
En 2022, les Universités européennes rassemblent plus de 280 établissements d'enseignement supérieur de l’Union européenne, du Royaume-Uni, de Serbie, de Turquie, d'Islande et de Norvège. Ces établissements accueillent près de 6,9 millions d'étudiants, soit 18 % des étudiants de l'ensemble de l'espace européen. La France est l'un des principaux contributeurs à l’initiative avec 32 établissements français impliqués dans 28 alliances, dont 10 établissements en tant que coordinateurs.
Chaque projet d'Université européenne correspond à un modèle propre, fondé sur une stratégie élaborée par les établissements qui en sont membre. Si certaines adoptent une approche thématique (comme la gestion de l’environnement marin pour SEA-EU ou le cinéma et les arts pour FILMEU), d’autres choisissent un parti pris géographique (les zones rurales ou montagneuses pour UNITA). La plupart des alliances ont une approche transdisciplinaire et veulent joindre leurs efforts sur des thèmes transversaux comme les sciences sociales et la citoyenneté (CIVICA), l’espace (UNIVERSEH) l'environnement ou encore la santé (EUGLOH).
Dans leur volet formation, les Universités européennes sont appelées à mettre en œuvre des programmes d’études conjoints, flexibles et innovants afin d’offrir de nouvelles opportunités d’apprentissage et de mobilité à leurs étudiants. En 2019 déjà, plus de 60 % des Universités européennes comptant un établissement français proposaient un master Erasmus mundus ou une chaire Jean Monnet.
Participation française aux Universités européennes
La France apporte son soutien à hauteur de 100 millions d'euros sur 10 ans aux établissements français investis dans les Universités européennes. Notre pays attache une importance déterminante au renforcement des liens entre la formation, la recherche et l’innovation européennes et soutient l'excellence et la qualité des projets menés par ses établissements.
Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche accompagne les Universités européennes dans leurs démarches et réflexions, avec la tenue régulière du groupe transversal sur l'Espace européen de l'enseignement supérieur (GT EEES). Au sein de la Délégation aux affaires européennes et internationales (DGESIP DGRI B - DAEI) du ministère, le département Stratégies de l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche (B1) accompagne les Universités européennes et suit leurs avancées. Toute question peut lui être posée à l’adresse email suivante : universiteseuropeennes@enseignementsup.gouv.fr
Futur de l’initiative des Universités européennes
La Présidence française de l’Union européenne (janvier-juin 2022) a placé les Universités européennes au centre de son programme en matière d’enseignement supérieur, et a souhaité renforcer les synergies entre l’Espace européen de l’éducation et l’Espace européen de la recherche. A l’initiative de la France, la réunion ministérielle du 25 janvier 2022 et le Forum des universités pour le futur de l’Europe du 26 janvier 2022 ont permis de tracer des perspectives communes pour les Universités européennes.
Les conclusions du Conseil sur une stratégie européenne visant à renforcer les établissements d’enseignement supérieur pour l’avenir de l’Europe (5 avril 2022) ont appelé à poursuivre l’initiative des Universités européennes, et à lever les obstacles à leur coopération. Une nouvelle phase a donc été ouverte, qui permettra de renouveler le soutien aux alliances existantes et d’en créer de nouvelles. Cela se fera progressivement pour aboutir à 60 Universités européennes d’ici 2025, impliquant 10 % des établissements d’enseignement supérieur européens. Au total, 1,1 milliard d’euros sont prévus dans le cadre du programme Erasmus+ pour financer les Universités européennes sur la période 2021-2027. Le Conseil a appelé à une perspective de financement de l’UE plus durable, plus globale et plus intégrée d’ici 2024.
Les conclusions d’avril 2022 ont également ouvert la voie à un renforcement de la coopération institutionnelle entre établissements d’enseignement supérieur. Cela s’incarne en particulier au travers d’un processus d’expérimentation de critères communs aux États membres permettant dans un premier temps de délivrer un label européen à des formations conjointes, de la construction de nouveaux instruments de coopération institutionnalisée, tel qu’un statut légal pour les alliances. La Commission européenne a ainsi présenté en juin 2022 un appel à projet pour expérimenter le label "diplôme européen" ainsi que des statuts juridiques pour les alliances.
Projets pilotes d'Universités européennes
Enquête auprès des établissements
Suite à la clôture du premier appel européen à projets pilotes, une enquête conjointe du MESRI, de la C.P.U. et de la C.D.E.F.I. est lancée pour recueillir les retours des établissements en vue de porter des propositions d'évolution de l'appel européen et d'améliorer le dispositif de suivi et d'accompagnement établi au niveau national.
Informations de la Commission européenne
Fiche d'information sur l'initiative « Universités européennes » (EN)