ATLASea, le génome au cœur du programme
En bref...
Le PEPR exploratoire ATLASea a pour objectif de séquencer les génomes de 4 500 espèces marines, soit un tiers des espèces connues, de l'hexagone et des territoires ultramarins au cours des sept prochaines années. Le séquençage consiste à lire l’information qui est contenue dans la molécule d’ADN. L'intérêt de ce travail est de mieux comprendre et étudier l’ensemble des organismes marins.
Le programme ATLASea est composé de trois volets, qui forment une chaîne de production de données massives :
- DIVE-Sea, pour le prélèvement d’échantillons sur le littoral et lors d’expéditions au large ;
- SEQ-Sea, pour réaliser le séquençage de ces échantillons au Genoscope pour obtenir des génomes de référence ;
- BYTE-Sea, pour créer une infrastructure informatique dédiée afin de mettre à disposition les données génomiques produites conformément aux principes FAIR et Open Science.
Le PEPR ATLASea est co-piloté par le CEA et le CNRS, appuyés par le MNHN, Ifremer, Aix-Marseille Université, l'Université Paris Sciences Lettres et Sorbonne Université.
Quels sont ses enjeux ?
L'enjeu majeur d'ATLASea est de produire un socle de données de référence sur les organismes marins de la zone économique exclusive française. Ces données permettront de reconstruire l'histoire évolutive de ces espèces à travers celle de leurs génomes. Analyser les génomes d’espèces moderne est un moyen efficace de remonter le temps, et d’accéder à des informations génétique sur leurs ancêtres depuis longtemps disparus. Le séquençage de milliers d’espèces eucaryotes (espèces dont les cellules sont dotées d’un noyau) est donc un outil puissant pour retracer cette histoire et mieux comprendre les origines du vivant.
Les données récoltées seront déposées dans une base de données en libre accès pour les chercheurs du monde entier. Environ 4 000 scientifiques en France sont préoccupés par les questions de biologie marine. C'est donc une communauté importante qui pourra bénéficier des résultats d’ATLASea.
Pour obtenir les résultats attendus, qui demandent une technicité particulière, les ingénieurs vont devoir créer de nouveaux protocoles et inventer des outils pour extraire l'ADN, comparer les génomes entre eux...
Le fil conducteur d’ATLASea est l’ADN, qui sera prélevé dans des tissus d’êtres vivants, d'eucaryotes marins, puis transformé, digitalisé, pour enfin devenir du texte ajouté dans des bases de données pour être analysé.
Focus sur DIVE-Sea, le projet d’échantillonnage
Le projet ciblé DIVE-Sea a pour objectif de collecter des organismes marins en vue de leur séquençage. Il s'agira ensuite de créer un atlas génomique d’espèces marines, pour enrichir et diffuser les connaissances, et ainsi mieux comprendre les écosystèmes. Produire des connaissances sur la biodiversité permet aussi de sensibiliser sur sa fragilité.
L'un des enjeux de DIVE-Sea est la qualité de l'échantillonnage, à travers des lieux de collecte et l'identification taxonomique. La taxonomie est une discipline scientifique rare aujourd'hui, qui vise à décrire et classifier les organismes vivants. Un autre de ses enjeux est la mise en place d'une chaîne grand froid pour préserver de l'ADN.
La campagne d’exploration DIVE-Sea commencera en juin 2024 et durera six ans. Elle est pilotée par le Muséum national d'Histoire naturelle.